Dans le paddock Ferrari
Le plan paraissait bon. Avec ses deux voitures alignées en pole position, le motor-home de Ferrari s’annonçait comme une place privilégiée pour suivre la course d’hier qui leur était promise. Pour les néophytes, dans les paddocks, les écuries alignent toutes un bâtiment avec restaurants et salons privés pour invités, VIP et journalistes pendant quatre jours. Si, chez McLaren, on peut croiser Jenson Button passant entre les tables, VIP ou pas, chez Ferrari, on ne mélange pas les torchons et les serviettes. Et l’espace presse est un bâtiment contigu mais imperméable au motor-home privé de la marque au cheval cabré. L’hospitalité est quand même accordée à la presse dans un espace lounge… mais après vérification (en anglais) des badges. «Monaco-Matin, it’s ok. »
Un petit bout d’Italie Pourtant, dans la casa Ferrari, tout respire l’italien : on boit de la San Pellegrino, les cafés sont ristretto, il y a des gressins et des paninis sur le buffet. Et pour faire couleur locale, un journaliste de la Rai attend même son direct à une table voisine. Pour l’ambiance par contre, c’est froid comme la plaine du Pô en février. Alors que la course démarre, l’atmosphère est plutôt propice à la sieste climatisée dans les salons, que l’accident de Wehrlein réveillera de la torpeur d’un chaud dimanche après-midi. En coulisses, dès les premiers tours des pilotes, le grand déménagement se prépare. À croire qu’il faut lever le camp dans l’urgence. On trie, on démonte, on range. Le grand barnum commence sa migration vers Montréal, prochaine étape le 11 juin. Même le portique fermant l’accès aux paddocks pour les non badgés a été désactivé en pleine course. L’équipe Ferrari ne déroge pas à la règle. Quand la machine tenant les pasta au chaud a été démontée et remisée, ça commençait à sentir le roussi… Mauvaise pioche pour la fête post-Grand Prix. Au moment de la victoire de Vettel, une grande partie de l’équipe a couru vers les stands, et dans le motorhome, côté presse, c’était plutôt : « circulez, y’a plus rien à voir ». Ironie du sort, c’est chez les Autrichiens de Red Bull que les Spritz, boisson pourtant tout italienne, ont coulé à flot pour fêter le podium de Ricciardo.