Formation : évolutions à prévoir
À l’heure où le gouvernement d’Édouard Philippe prend ses marques, quels seront les points forts du prochain quinquennat en termes de formation ?
Le baromètre Rhexis Management, révélé par le site Centre Inffo, souligne que la réforme de la formation, associée aux besoins accrus de renouvellement des compétences constitue un « contexte porteur, à valoriser ».
Grandes tendances
Un bilan qui confirme la nécessité de mettre en place une politique en cohérence avec les besoins du marché du travail et les attentes des entreprises, toujours partagées sur l’efficacité de la réforme, alors que les responsables formation et leurs homologues RH, sont 57 % à estimer l’importance de « la valeur formation » au sein de l’entreprise. Fort de ce constat et d’objectifs propres à sa vision du secteur, le nouveau président envisage différents axes d’attaque. À commencer par une refonte du système actuel, qui se doit d’être, selon lui, plus sécurisant et adapté à la nouvelle conjoncture économique, qui voit « des entreprises, parfois des secteurs entiers disparaître et se transformer ». Ainsi, le travail devrait commencer par le lancement d’un grand plan de formation, pour lequel il a indiqué vouloir investir 15 milliards d’euros (2 millions pour les jeunes sans qualification et les demandeurs d’emplois, et le doublement de la Garantie jeunes, qui permet à un chômeur de 16 à 25 ans, sans qualification, de percevoir une allocation mensuelle équivalente au RSA, en échange d’un accompagnement renforcé par une mission locale). De plus, il promet de rendre aux actifs leur capacité à gérer leur droit à la qualification, envisageant notamment que la majeure partie des contributions des entreprises pour la formation, soit progressivement convertie en droits individuels, mobilisables par chacun, pour acheter les prestations de leur choix (sans prescripteur). Une approche personnalisée qui sera aussi centrée sur les publics éloignés de l’emploi, qui pourront être accompagnés pour accéder plus facilement aux options de formation.
Revoir l’orientation
Durant sa campagne, le président avait alors précisé vouloir mettre l’accent sur « l’orientation dès la fin du collège et tout au long du lycée », constatant, suivant les analyses des chefs d’entreprise, une défaillance parfois notoire des choix post-bac qui vient rendre, par la suite, les recrutements plus compliqués, du fait du manque d’expérience ou de compétences inadaptées. Une orientation donc plus ciblée et un parcours de professionnalisation retravaillé, notamment au niveau de l’apprentissage, qu’il souhaiterait ouvrir aux « formations les plus qualifiées et les plus qualifiantes » , audelà des circuits techniques et manuels classiques. Enfin, pour tenter d’assurer une cohérence à tous les niveaux, il a annoncé vouloir associer les branches professionnelles, dans l’enseignement secondaire et supérieur, participant ainsi à la définition des programmes et à l’organisation des formations, de façon à être toujours plus en adéquation avec les métiers en tension, en particulier ceux où l’apprentissage est plus judicieux. Une volonté de visibilité qui concernera aussi les universités, qui pourraient notamment se voir imposer la publication des bilans d’insertion des diplômés.