AUTO Ortelli veut rugir plus fort En vitesse
Compétiteur insatiable, à 47 ans, le Monégasque vient d’entamer sa deuxième saison à bord de la Jaguar de l’équipe suisse Emil Frey Racing, avec l’ambition de l’installer aux avant-postes
Sans forcer le trait, on peut dire qu’il est l’un des principaux piliers des Blancpain GT Series. Après avoir collectionné les podiums et coiffé deux couronnes (Endurance Cup 2012, Sprint Cup 2013) lorsque son nom rimait avec Audi, Stéphane Ortelli s’implique à fond dans le nouveau défi entamé la saison dernière. « Je ne regrette pas d’avoir saisi l’opportunité de faire un bout de chemin avec l’écurie suisse Emil Frey Racing, loin de là », confie l’ancien serviteur de la puissante firme aux anneaux devenu le fer de lance du Petit Poucet du paddock. « Si elle ne possède pas les moyens des structures semi-officielles en lice, cette équipe accomplit un boulot remarquable. Quand je les ai rejoints, début 2016, il y avait douze personnes au total. Aujourd’hui, l’effectif est multiplié par deux et ça travaille d’arrache-pied pour grandir. »
Une courbe ascendante
Des efforts payants. Au sein de cette série Blancpain Endurance pleine à craquer où la concurrence fait rage entre des poids lourds tels que Bentley, Audi, Mercedes et Ferrari, la Jaguar G3 « made in Switzerland » suit une courbe ascendante. « En l’espace de quelques mois, l’auto a pas mal progressé », savoure le Monégasque de 47 ans. « Les petites évolutions greffées ici et là ont amélioré le comportement et les performances. En motricité, ça va beaucoup mieux. Pareil pour la vitesse de passage dans les virages lents. En fait, on avait listé une vingtaine de points à modifier. Aujourd’hui, le tir est corrigé presque partout. Il ne reste que deux ou trois petites choses perfectibles. Côté freinage, notamment... » Pendant que Jaguar Racing met les watts en Formule E, le commando basé à Safenwil, entre Bâle et Lucerne, doit composer sans aucun soutien du fauve britannique appartenant au constructeur indien Tata. « Il s’agit bel et bien d’un programme privé à 100 % », souligne le triple champion du monde GT qui partage encore le volant avec Lorenz Frey, le boss, et l’Espagnol Albert Costa. « Les logos Jaguar visibles sur l’auto et nos combinaisons signifient juste qu’ils approuvent et suivent notre engagement. Rien de plus. »
Premiers points à Silverstone
Cela ne l’empêche pas d’avoir envie de rugir plus fort. En témoigne la spectaculaire montée en régime opérée ces dernières semaines. « Aux 3 Heures de Monza, j’effectue un super premier relais. De quoi remonter à la 8e place. Hélas, à une trentaine de minutes du damier, alors que le top 6 semblait accessible, un segment de piston nous stoppe net. Énorme frustration. Mais Silverstone fut ensuite l’occasion de commencer à récolter les fruits du boulot accompli. » Seizième lors de la mise à Pouvait-il faire mieux ? Non ! Le week-end dernier, sur le tracé anglais de Lydden Hill, Cyril Raymond a conjugué le verbe gagner au plus que parfait. S’il avait été poussé dans ses retranchements avant de remporter in extremis la manche d’ouverture des RX International Series, en Belgique, le Varois en quête d’une deuxième couronne mondiale consécutive chez les espoirs du rallycross est cette fois feu, dixième sous le damier, outre-Manche, la Jag’ du trio Frey-Ortelli-Costa donne bel et bien du fil à retordre aux mastodontes du championnat GT le plus relevé (55 voitures en lice !). « Extraordinaire ! On récolte nos premiers points. En course, j’arrive à doubler une Bentley et une Nissan qui ont gagné à Silverstone par le passé. Bravo à Lorenz et Albert qui font un job fantastique, comme toute l’équipe. On est dans le match ! » Remonté à bloc, le natif de Hyères regarde droit devant. Les 1000 Km du PaulRicard (23-24 juin) et les 24 Heures de Spa-Francorchamps (27-30 juillet) se profilent à l’horizon. Deux échéances majuscules, deux occasions d’aller encore plus haut... « Le tracé du Castellet devrait nous convenir. Alors, si on progresse en qualif’ et en stratégie, pourquoi pas ? Moi, je suis fier de participer à cette aventure. Fier d’apporter ma pierre à l’édifice. La voiture a le potentiel pour créer une belle surprise. Peut-être même accrocher un podium. » Allez, chiche ! resté intouchable d’un bout à l’autre. Après avoir remporté les quatre manches qualificatives, il s’est imposé en demi-finale, puis en finale. De quoi accroître son avance au sommet de la hiérarchie provisoire. Et de trois ! Dimanche, à Donington, Florian Marino a escaladé son troisième podium en quatre courses sur la scène du championnat d’Europe Superstock (STK ). Déjà e à Motorland Aragon et e à Assen depuis le début des hostilités, le Cannois, sur la touche ces deux dernières saisons à cause de graves blessures, a cette fois hissé la YZF R du team Pata Yamaha Official au e rang. Seulement devancé par le Turc Toprak Razgatlioglu (Kawasaki), leader du championnat, l’Azuréen confirme de belle manière son retour à la pointe du combat, où il occupe la e place provisoire à points de la tête.