Deux cadavres, hier matin, dans le quartier russe
Une femme de 49 ans a été abattue, hier à 6 h 45, alors qu’elle sortait de son immeuble. Son ex-compagnon a été retrouvé sans vie un peu plus loin, avenue Maréchal-Juin
La BNP c’est par là, mais n’y allez pas, elle est fermée. Il y a un homme qui a tué sa compagne et s’est suicidé dans la foulée… », répond cette habitante du quartier à une passante qui souhaite retirer de l’argent. En quelques mots, elle vient de donner sa version du fait divers qui s’est déroulé, hier matin, dans le quartier russe de la ville. Une version que l’enquête précisera dans les jours à venir.
Elle sortait promener son chien
6 h 45. Une dame de 49 ans, résidant au 11-13 rue de Russie sort de son immeuble de quatre étages, Le Belgica, avec son chien. Elle est abattue dans l’entrée de la résidence, d’une balle dans la tête. Quelques minutes plus tard, à une centaine de mètres de là, la police est appelée pour un homme apparemment blessé, retrouvé dans sa voiture, juste en face de la BNP Paribas, au 42 avenue Marchal-Juin. Lorsque les secours arrivent sur place, ils ne peuvent que constater le décès de l’homme en question, un Cannois retraité âgé de 68 ans. Dans son véhicule, ils retrouvent un fusil de chasse. Lors des premières constatations, le légiste note des traces de blessures par balle au niveau du visage. Entre-temps, le corps de la dame rue de Russie a été retrouvé. On découvre que cette Cannoise d’adoption, originaire des pays de l’Est, était l’ancienne petite amie de l’homme décédé dans la voiture. Immédiatement les équipes de la Sûreté urbaine venant du commissariat central sont dépêchées sur les lieux du drame. L’identification judiciaire les rejoint peu après. Durant toute la matinée, les policiers vont procéder à de méticuleux relevés. Vers 12 heures, les dernières traces de ce drame avaient disparu. Et les draps destinés à préserver les scènes de crime enlevés. Les policiers en faction ne vont pas tarder à être relevés.
« Nous n’avons pas entendu le coup de feu… »
Dans le quartier, l’annonce de ce fait divers a plongé tout le monde dans l’effroi. « Nous étions ouverts lorsque cela s’est produit. Nous ouvrons toujours à 6 h 30. Mais la porte était encore fermée, pour la climatisation. Nous n’avons pas entendu le coup de feu… », explique le personnel du Jockey club, le bureau de tabac situé au 69 de l’avenue MaréchalJuin. « On nous a dit que c’était un drame passionnel. Que la dame avait quitté le monsieur il y a trois mois et qu’il ne s’en remettait pas… Il paraît qu’elle était cliente chez nous, mais on ne voit pas bien qui c’était pour le moment… » Même remarque à côté, chez le primeur Tutti frutti, cette fois : «J’ai entendu, oui, cette histoire. C’est vraiment terrible, mais je ne vois pas qui sont les victimes… » Au 73 avenue en revanche, les visages se ferment. « On ne vous dira rien. Nous connaissions bien la dame, c’était une amie, c’est tout… », dit l’une des personnes de cette boutique. Cette amie, cette victime, les policiers de la Sûreté urbaine vont tâcher de préciser pourquoi elle a été abattue, hier matin. Et pourquoi son ex-compagnon a également été retrouvé mort dans sa voiture. Pour le moment, la piste du drame passionnel apparaît comme étant la plus plausible. L’homme aurait pu tirer sur sa compagne, s’éloigner, puis se donner la mort. Mais tout ceci reste encore à vérifier et confirmer par les enquêteurs.