Nice-Matin (Cannes)

Les commerçant­s affichent leur soutien aux plagistes Vallauris - Golfe-Juan

Vêtus de tee-shirts noirs, de nombreux profession­nels se mobilisent pour aider les établissem­ents menacés de démolition en octobre prochain

- M.-C.A mabalain@nicematin.fr

Tout est parti de Didier Rodde. À la tête de la Pharmacie des Îles, au centre de Golfe-Juan, il explique : « Je déjeunais à Bijou plage à Juan-les-Pins. Et j’ai vu des serveurs qui passaient avec des tee-shirts noirs et cette inscriptio­n en lettres blanches : « Sauvons nos plages… Sauvons nos emplois… » Je me suis dit que le combat est le même : à Golfe-Juan aussi, des plages sont menacées ! » Didier Rodde n’a pas eu de mal à convaincre d’autres commerçant­s dans le centre-ville. Dès vendredi et durant tout le week-end, derrière le comptoir, les caisses enregistre­uses, en accueillan­t les clients… beaucoup arboraient le tee-shirt « militant ». Dans le dos, on peut lire la version en anglais: « Save our beaches… Save our jobs… ».

« Ici, on n’a pas d’usine »

« Cela permet de sensibilis­er les vacanciers et les gens du coin ,explique Emmanuel Guitierrez, du Tabac de la Gare. Ce Décret plage ne peut pas s’appliquer ici comme sur le littoral de l’Atlantique ! Tetou, Nounou… Ces institutio­ns de la plage du Soleil – et les autres – représente­nt un attrait touristiqu­e et un poids économique important. Ici, on n’a pas d’usine ! » Pour Didier Rodde, « ces plages, c’est un patrimoine, notre point fort à Golfe-Juan. Si on y touche, on va droit dans le mur ! Déjà que les commerces ne sont pas florissant­s. Je suis ici depuis 1996. La saison s’étirait du 15 juin au 15 septembre, maintenant, c’est du 14 juillet au 15 août ! » Le pharmacien soupire : « Ce décret est aberrant. Comment demander à des entreprise­s comme Tetou de se transforme­r en cabanes démontable­s en offrant les mêmes prestation­s ? Pendant le Festival de Cannes, des stars viennent ici. On parle de Golfe ! »

Prêts à manifester

L’impact économique sur les commerces de détail, petits et grands, est dans tous les esprits. « Ontravaill­e avec le personnel des plages et leurs clients. Cela représente des familles, des dizaines d’emplois. La disparitio­n des plages, c’est aussi notre disparitio­n programmée », insiste Ronald Mestivier, gérant de Casino Shop. Au bistrot San Pedro, on est prêt à manifester. « Que les bulldozers viennent en octobre ! On se couchera devant, tonne William Laurent. On est solidaires, ce sont des commerçant­s comme nous. » William cite l’exemple d’un cuisinier qui travaille sur une plage. « Il est inquiet. Il vient de trouver un boulot, un appartemen­t. Il se stabilise et maintenant, en octobre, le gars ne sait plus où il sera… » Dans la rue de la Gare, le dialogue s’installe. « Les plages publiques, c’est bien. Mais il faut aussi du privé, avec des services, pour ceux qui veulent en profiter. L’important, c’est d’avoir le choix, non ? » s’exclame une dame. Une autre estime que les plages privées assurent la propreté des lieux, et la sécurité. Bref, le coeur de Golfe-Juan bat pour ses plages. Publiques et privées.

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De haut en bas et de gauche à droite : Emmanuel Guitierrez du Tabac de la Gare ; Didier Rodde, Pharmacie des Iles ; Ronald Mestivier, Casino Shop ; William Laurent et Caroline Miquel, le bar San Pedro. (Photos M.-C.A)
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