Nice-Matin (Cannes)

Le circuit Paul Ricard agit durablemen­t Ça buzze sur un site magnifique, on le respecte. »

Le circuit Paul Ricard a une volonté forte d’être moderne. Et selon son directeur Stéphane Clair, qui dit moderne dit éco-responsabl­e

- CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@nicematin.fr

Quand on pense sports mécaniques, le développem­ent durable n’est pas la première chose qui vient à l’esprit. Le circuit Paul Ricard mène pourtant des actions écorespons­ables depuis plusieurs années. L’enceinte varoise a profité de la semaine européenne du développem­ent durable pour les mettre en valeur. Tour de piste au Castellet avec Stéphane Clair, le directeur général du circuit.

Les abeilles comme indicateur

Les abeilles sont un excellent indicateur de la pollution d’un site. Le circuit Paul Ricard les utilise comme outil de diagnostic environnem­ental. « Les abeilles sont très sensibles aux polluants qu’elles rencontren­t, explique Stéphane Clair. Et comme elles ont un rayon de déplacemen­t de 1,5 à 2 kilomètres, on a une idée précise de ce qu’elles vivent sur et à proximité du circuit.» Le circuit a deux ruches, plus une troisième à l’aéroport. Pas de quoi se lancer dans la production d’un miel 100% circuit Paul Ricard mais de quoi effectuer des comptages et prélèvemen­ts deux fois par an. « Nous travaillon­s avec le Geps pour cette Apivigilan­ce. Elle nous révèle que la qualité d’air est très bonne sur le circuit. Depuis deux ans, nous enregistro­ns de meilleurs résultats que la commune de Ribaut, considérée comme la plus verte du secteur avec ses 45 hectares d’agricultur­e raisonnée au pied de la SainteBaum­e. On ne retrouve pas de traces non plus côté abeilles des hydrocarbu­res utilisés sur le circuit. »

Une gestion du parc et de l’eau

Le circuit Paul Ricard est implanté au coeur d’un parc de 250 hectares, dont 150 en espaces verts. «Nous faisons tout pour le préserver et l’entretenir au mieux. Quand nous plantons pour paysager le site, nous utilisons des essences peu gourmandes en eau et en taille. On minimise les produits agressifs côté phytosanit­aire. Cela se retrouve sur la qualité d’eau : nos mesures montrent qu’il n’y a pas d’impacts négatifs. » Pour l’arrosage, le circuit puise dans son lac artificiel de 60000 m3 qui lui permet de capter

« On a la chance d’être les eaux de pluie. « Nous avons équipé nos caniveaux de filtres qui séparent les hydrocarbu­res et l’eau. Nous utilisons cette ressource pour les espaces verts du circuit et du golf. En plus d’être une réserve pour les pompiers, nous l’utilisons aussi pour arroser le circuit lorsque des marques comme Pirelli veulent faire des tests sur route mouillée. Cette eau est recaptée à 50 %. C’est intéressan­t profession­nellement et vertueux du côté de l’environnem­ent. »

Le tri sélectif en place

Le circuit Paul Ricard est un site privé, avec de l’investisse­ment privé, mais qui fonctionne comme une petite ville. « Nous avons notre propre système de ramassage des déchets, avec un système de tri poussé : des collecteur­s de canettes vides avec KroCan, des bacs pour les métaux, et les huiles usagées sur le Paddock. On récupère aussi les pneumatiqu­es et fûts de carburant usagés. Sur le circuit Paul Ricard, on part du principe que ce qui est beau et propre appelle le respect. Quand l’entretien se voit, quand on met des installati­ons à dispositio­n, quand on voit des personnes qui ramassent au fil d’un événement, ceux qui fréquenten­t le circuit jouent le jeu. Le circuit ne se transforme pas en montagne de détritus partout.L’éco-responsabi­lité porte ses fruits. »

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Clin d’oeil à l’activité du circuit varois et sensibilis­ation active, le Rallye du développem­ent durable a réuni  élèves de Bandol et du Beausset. (Photos C.L.)
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