Comment les entreprises se renforcent entre elles #hubbusinessNM « Être proactifs »
Accélérer sa croissance et celle du territoire par effet d’entraînement, telle est la vocation de la nouvelle communauté d’entrepreneurs lancée par notre quotidien
Se rencontrer pour apprendre à se connaître et mieux travailler ensemble, le concept n’est nouveau mais il a fait ses preuves. Quand en plus, vous lui ajoutez une farouche envie de partir à la conquête de nouveaux leviers de croissance en étant à l’initiative d’actions concrètes, avec en prime, la ferme intention que cela ait un effet d’entraînement favorable à la Côte d’Azur, c’est comme aller s’entraîner en montagne avant une compétition : ça augmente le taux de globules rouges dans le sang et ça vous donne des ailes sur le terrain. C’est précisément avec cette volonté de créer une émulation économique que le groupe Nice-Matin crée le Hub business. Son ambition : réunir des entrepreneurs de toutes tailles, de tous secteurs d’activité, de tous bassins économiques, implantés entre la frontière italienne et l’Est-Var. Des hommes et des femmes qui ont pour valeur commune l’envie de progresser et qui s’affirment par l’action.
Les atouts à conforter
Les fondations de cette communauté ont été posées jeudi au siège de Nice-Matin. Son premier travail: partir des atouts et des faiblesses que chacun identifie sur le territoire pour faire émerger les sujets à creuser dès la rentrée de septembre. Une dynamique qui mise sur l’intelligence collective, la co-construction. Pour toute analyse, il faut une base. Et c’est Armand Pinarbasi, le directeur régional du cabinet d’audit et de conseil Grant Thorton qui l’a donnée en exposant sa cartographie de la région devant les vingt entrepreneurs présents autour de la table, entrepreneurs qui ont enrichi « Les TPE sont une spécificité de l’économie azuréenne. Elles en sont le poumon. Elles font bouillir la marmite. Elles sont 30 000 inscrites à la chambre des le débat par leur propre vision de la Côte d’Azur. Premier constat avec le prisme des métiers financiers de Grant Thorton : on n’a pas pléthore de grandes entreprises dans la région. 52% des entreprises ont moins de 50 salariés. On est à peu près à 1,2 ETI pour mille entreprises et comptons un peu plus de 500 entreprises de plus de 250 salariés, dont seulement sept de plus de 5000 salariés. Statistique intéressante : Provence-Alpes-Côte d’Azur est la deuxième région française pour le métiers, dont 45 % du bâtiment. Regarder comment conforter leur activité mérite que l’on s’y attarde. Beaucoup ferment dans les trois ans : c’est ce que j’appelle l’effet soleil. Tout le monde arrive ici en pensant que tout est béni, mais la Côte est comme partout ailleurs, il faut travailler, se donner à fond, on n’a rien sans rien. C’est la base. Ensuite, le premier levier pour consolider l’activité est de parvenir à une union sacrée entre tous les acteurs économiques et les politiques de la région. Il faut qu’on aille dans le même sens. » dynamisme de création des entreprises mais le taux de survie à trois ans est parmi les plus faibles de France. « À mon sens, l’objectif pour une entreprise n’est pas forcément d’atteindre une taille conséquente, mais d’être toujours dans la dynamique, commente Armand Pinarbasi. La création super, l’accompagnement des startups super mais attention à la pérennité des structures. Et pour la pérennité, il faut bien identifier les besoins, bien anticiper les orientations. À l’échelle de l’entreprise et du territoire où elle s’insère. D’où l’intérêt de ce Hub auquel je crois beaucoup. » Quelques chiffres encore, les ETI, représentent 7000 emplois entre 2009 et 2015. Les startups sont un peu plus de 1 000 inscrites aux pôles de compétitivité en 2 017. En terme de PME, Paca est la troisième « Chez Air France, notre métier est de faire venir ou partir des gens et de travailler le tourisme d’affaires et traditionnel. L’atout de la région est son attractivité naturelle, sa renommée, son positionnement, sa facilité à accueillir les arrivants. Ces qualités permettent d’avancer rapidement. Sa faiblesse, c’est son attractivité naturelle aussi. Beaucoup de professionnels sont plus réactifs que proactifs. Ils oublient que l’attractivité naturelle ne suffit pas. Notre envie est de pousser la proactivité, de dépasser les cloisonnements région de France à l’export. Quelles sont les préoccupations des entreprises ? « Chez Grant Thorton, il nous en remonte quelquesunes : le coût de l’énergie, le carburant, les matières premières, l’instabilité économique nationale et internationale, le ralentissement des échanges BtoB entre entreprises (ça vient en 4e position). Viennent ensuite la perte de confiance des consommateurs, le manque de financement, la réglementation, le soutien du gouvernement, la main-d’oeuvre qualifiée, l’instabilité politique et l’obtention de crédit. » « En sous-jacent à ses éléments, une chose: on a tous dans nos métiers des solutions à tout cela, poursuit l’expert financier. Je ne donnerai qu’un exemple, issu du mien : pour donner confiance en une entreprise, on a les états financiers, c’est la certification, la situation financière entre secteurs pour appréhender l’avenir ensemble avec liberté et cohérence. » exacte au bon moment. On a des solutions pour le financement, la bonne compréhension dans la réglementation. Chacun dans son domaine, si on externalise, si on communique sur les solutions qu’on a, on peut faire avancer l’ensemble. » C’est le levier le plus puissant, le plus évident et le plus rapide à mettre en oeuvre qu’Armand Pinarbasi a suggéré au Hub business pour faire avancer notre économie aujourd’hui. « En plus de diriger mon groupe, je suis président de Vision 2021, une association qui a pour objet de développer l’intelligence collective en France et en Europe. Ce que j’ai découvert au cours de ma vie professionnelle, c’est qu’en définitive, ce sont les hommes et les femmes qui travaillent avec nous qui sont le levier de notre croissance. Sans travailler avec ces équipes-là de façon collective, il est difficile de générer des entreprises performantes, profitables et dans lesquelles il fait bon vivre. C’est autour de l’humain qu’il faut travailler. On est tous porteurs d’une partie de la solution. Travailler la RH est essentiel. »