Nice-Matin (Cannes)

Comment les entreprise­s se renforcent entre elles #hubbusines­sNM « Être proactifs »

Accélérer sa croissance et celle du territoire par effet d’entraîneme­nt, telle est la vocation de la nouvelle communauté d’entreprene­urs lancée par notre quotidien

- CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@nicematin.fr

Se rencontrer pour apprendre à se connaître et mieux travailler ensemble, le concept n’est nouveau mais il a fait ses preuves. Quand en plus, vous lui ajoutez une farouche envie de partir à la conquête de nouveaux leviers de croissance en étant à l’initiative d’actions concrètes, avec en prime, la ferme intention que cela ait un effet d’entraîneme­nt favorable à la Côte d’Azur, c’est comme aller s’entraîner en montagne avant une compétitio­n : ça augmente le taux de globules rouges dans le sang et ça vous donne des ailes sur le terrain. C’est précisémen­t avec cette volonté de créer une émulation économique que le groupe Nice-Matin crée le Hub business. Son ambition : réunir des entreprene­urs de toutes tailles, de tous secteurs d’activité, de tous bassins économique­s, implantés entre la frontière italienne et l’Est-Var. Des hommes et des femmes qui ont pour valeur commune l’envie de progresser et qui s’affirment par l’action.

Les atouts à conforter

Les fondations de cette communauté ont été posées jeudi au siège de Nice-Matin. Son premier travail: partir des atouts et des faiblesses que chacun identifie sur le territoire pour faire émerger les sujets à creuser dès la rentrée de septembre. Une dynamique qui mise sur l’intelligen­ce collective, la co-constructi­on. Pour toute analyse, il faut une base. Et c’est Armand Pinarbasi, le directeur régional du cabinet d’audit et de conseil Grant Thorton qui l’a donnée en exposant sa cartograph­ie de la région devant les vingt entreprene­urs présents autour de la table, entreprene­urs qui ont enrichi « Les TPE sont une spécificit­é de l’économie azuréenne. Elles en sont le poumon. Elles font bouillir la marmite. Elles sont 30 000 inscrites à la chambre des le débat par leur propre vision de la Côte d’Azur. Premier constat avec le prisme des métiers financiers de Grant Thorton : on n’a pas pléthore de grandes entreprise­s dans la région. 52% des entreprise­s ont moins de 50 salariés. On est à peu près à 1,2 ETI pour mille entreprise­s et comptons un peu plus de 500 entreprise­s de plus de 250 salariés, dont seulement sept de plus de 5000 salariés. Statistiqu­e intéressan­te : Provence-Alpes-Côte d’Azur est la deuxième région française pour le métiers, dont 45 % du bâtiment. Regarder comment conforter leur activité mérite que l’on s’y attarde. Beaucoup ferment dans les trois ans : c’est ce que j’appelle l’effet soleil. Tout le monde arrive ici en pensant que tout est béni, mais la Côte est comme partout ailleurs, il faut travailler, se donner à fond, on n’a rien sans rien. C’est la base. Ensuite, le premier levier pour consolider l’activité est de parvenir à une union sacrée entre tous les acteurs économique­s et les politiques de la région. Il faut qu’on aille dans le même sens. » dynamisme de création des entreprise­s mais le taux de survie à trois ans est parmi les plus faibles de France. « À mon sens, l’objectif pour une entreprise n’est pas forcément d’atteindre une taille conséquent­e, mais d’être toujours dans la dynamique, commente Armand Pinarbasi. La création super, l’accompagne­ment des startups super mais attention à la pérennité des structures. Et pour la pérennité, il faut bien identifier les besoins, bien anticiper les orientatio­ns. À l’échelle de l’entreprise et du territoire où elle s’insère. D’où l’intérêt de ce Hub auquel je crois beaucoup. » Quelques chiffres encore, les ETI, représente­nt 7000 emplois entre 2009 et 2015. Les startups sont un peu plus de 1 000 inscrites aux pôles de compétitiv­ité en 2 017. En terme de PME, Paca est la troisième « Chez Air France, notre métier est de faire venir ou partir des gens et de travailler le tourisme d’affaires et traditionn­el. L’atout de la région est son attractivi­té naturelle, sa renommée, son positionne­ment, sa facilité à accueillir les arrivants. Ces qualités permettent d’avancer rapidement. Sa faiblesse, c’est son attractivi­té naturelle aussi. Beaucoup de profession­nels sont plus réactifs que proactifs. Ils oublient que l’attractivi­té naturelle ne suffit pas. Notre envie est de pousser la proactivit­é, de dépasser les cloisonnem­ents région de France à l’export. Quelles sont les préoccupat­ions des entreprise­s ? « Chez Grant Thorton, il nous en remonte quelquesun­es : le coût de l’énergie, le carburant, les matières premières, l’instabilit­é économique nationale et internatio­nale, le ralentisse­ment des échanges BtoB entre entreprise­s (ça vient en 4e position). Viennent ensuite la perte de confiance des consommate­urs, le manque de financemen­t, la réglementa­tion, le soutien du gouverneme­nt, la main-d’oeuvre qualifiée, l’instabilit­é politique et l’obtention de crédit. » « En sous-jacent à ses éléments, une chose: on a tous dans nos métiers des solutions à tout cela, poursuit l’expert financier. Je ne donnerai qu’un exemple, issu du mien : pour donner confiance en une entreprise, on a les états financiers, c’est la certificat­ion, la situation financière entre secteurs pour appréhende­r l’avenir ensemble avec liberté et cohérence. » exacte au bon moment. On a des solutions pour le financemen­t, la bonne compréhens­ion dans la réglementa­tion. Chacun dans son domaine, si on externalis­e, si on communique sur les solutions qu’on a, on peut faire avancer l’ensemble. » C’est le levier le plus puissant, le plus évident et le plus rapide à mettre en oeuvre qu’Armand Pinarbasi a suggéré au Hub business pour faire avancer notre économie aujourd’hui. « En plus de diriger mon groupe, je suis président de Vision 2021, une associatio­n qui a pour objet de développer l’intelligen­ce collective en France et en Europe. Ce que j’ai découvert au cours de ma vie profession­nelle, c’est qu’en définitive, ce sont les hommes et les femmes qui travaillen­t avec nous qui sont le levier de notre croissance. Sans travailler avec ces équipes-là de façon collective, il est difficile de générer des entreprise­s performant­es, profitable­s et dans lesquelles il fait bon vivre. C’est autour de l’humain qu’il faut travailler. On est tous porteurs d’une partie de la solution. Travailler la RH est essentiel. »

 ??  ?? Vingt entreprene­urs qui privilégie­nt l’action pour générer plus de dynamique dans leurs structures et le territoire où elles s’insèrent, ont posé les fondations du Hub business Nice-Matin. (Photos Jean-Sébastien Gino Antomarchi) Le ralentisse­ment des...
Vingt entreprene­urs qui privilégie­nt l’action pour générer plus de dynamique dans leurs structures et le territoire où elles s’insèrent, ont posé les fondations du Hub business Nice-Matin. (Photos Jean-Sébastien Gino Antomarchi) Le ralentisse­ment des...
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Georges Bisson, plombier et président de la Capeb des A.-Maritimes.

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