L’entreprise en vue par Joël de Rosnay Idées
Digitale ? Agile ? Disruptive ? Ou au contraire très structurée et cloisonnée ? Se projettant dans le futur proche, le scientifique Joël de Rosnay imagine l’entreprise de demain Median Technologies récompensé
Invité à Terre Blanche dans le Var par l’Association des directeurs financiers et de contrôle de gestion (DGCG) de la Côte d’Azur qui y remettait son septième Trophée, le scientifique Joël de Rosnay s’est projeté en pour décrire l’entreprise du futur. Le travail sera-t-il vraiment différent ? Quelle sera la structure de l’entreprise? Quels dangers courentelles ? Faut-il avoir peur de l’intelligence artificielle, de la montée des robots ? Les éléments de réponse du scientifique, écrivain, prospectiviste, président de la société Biotics International.
Le constat
Nous vivons un changement d’ère. Les technologies ont progressé à une vitesse extraordinaire. Elles modifient la société, les entreprises et la façon de manager. En l’an , Facebook, Twitter, Wikipédia, l’iPhone et l’iPad n’existaient pas. Google avait à peine un an. Ce n’est pas la technologie qui change la société mais la récupération par les humains de certaines technologies. D’un système de communication, Internet a fondu dans un écosystème numérique dans lequel nous sommes hyperconnectés. La preuve, on n’est plus sur Internet. On est dans Internet. Il est tout autour de nous avec la maison, la voiture et la ville connectées, l’e-éducation et la esanté... Le smartphone nous a permis de devenir des hommes et des femmes augmentés. À nos cinq sens, sont venus se rajouter le sens de l’ubiquité avec la webcam ou encore celui de l’orientation avec le GPS… Le smartphone est devenu une télécommande universelle qui modifie notre capacité de nous interfacer avec la machine. Cela a un impact sur le travail car il y a désynchronisation du temps, délocalisation des lieux. On passe d’un travail horodaté contrôlé, le CDI dans une entreprise pyramidale hiérarchique, à un travail continu augmenté qui, lui aussi, posera des problèmes…
L’influence des Millennials
Les Millennials sont ceux qui avaient entre et ans au tournant du millénaire. Leur culture du numérique est celle de l’interdépendance, du partage et du réseau. Ils ne sont plus dans la société de l’information mais dans celle de la recommandation avec une forte personnalisation des services. Alors que leurs aînés devaient apprendre leur métier, eux, ils font de la coéducation entre eux. Refusant la hiérarchie, ils préfèrent travailler en indépendants. En se servant du Décerné par la DFCG Côte d’Azur, le Trophée Finance & Gestion récompense un dirigeant Finance ou Contrôle de gestion pour la pertinence de ses méthodes et ses performances. Cette année, la récompense est allée à Bernard Reymann, directeur administratif et financier de Median Technologies, qui a rejoint l’entreprise spécialisée en imagerie médicale ( salariés, CA , M€). A son arrivée en , il a repris la direction financière de Median au bord de la cessation de paiement et a contribué à son refinancement avant d’assurer les moyens de son expansion, via trois levées de fonds d’un montant total de M€. Le jury a été séduit par son expérience et sa polyvalence, précieuses pour restructurer les activité d’une entreprise en croissance rapide (CA multiplié par quatre en deux ans). numérique, ils créent une entreprise unipersonnelle dotée de tous les outils de gestion, marketing. Ces travailleurs indépendants auront un impact de plus en plus important sur l’entreprise en en amenant disruption et ubérisation.
Ubérisation
Après avoir impacté cinq grands secteurs que sont la communication, l’énergie, l’industrie classique de production, la biologie et les interfaces humain-machine, le numérique va ubériser les secteurs qui sont trop lents, trop chers, peu transparents et peu accessibles à leurs clients. L’ubérisation, c’est l’utilisation d’algorithmes qui mettent immédiatement en relation une offre et une demande. Les avantages sont multiples : plus de vitesse, de transparence, d’accessibilité, de facilité d’utilisation et un coût moindre. C’est ce que font les Uber, AliBaba, Airbnb et autres Netflix qui touchent les individus augmentés. Uber est la plus grande entreprise de taxis au monde alors qu’il ne possède pas un véhicule. Comme Facebook, Alibaba, Airbnb, il va à l’encontre de toute tradition entrepreuneuriale, en soustraitant tout mais en mettant en relation l’offre et la demande.