Pourquoi L’Oasis se marie avec le Domaine de Barbossi L’essor Repères
Le Domaine de Barbossi entre au capital de L’Oasis. C’est officiel. Dans la corbeille de la mariée à Mandelieu-La Napoule : une accélération pour les deux entités
Stéphane Raimbault ne porte pas des baskets que parce qu’il part courir mais parce qu’il va toujours de l’avant. « Età fond », lance-t-il le visage éclairé par un large sourire. Le 19 mai, le chef doublement étoilé a officialisé l’entrée du Domaine de Barbossi au capital de L’Oasis. Pas question d’en dévoiler plus sur l’aspect financier pour l’instant mais aucun problème pour tout révéler des ambitions de cette association de moyens et de savoirfaire complémentaires. Alors profitons-en. « Nous sommes dans une logique de développement réciproque, du winwin comme on dit, commente Stéphane Raimbault. D’un côté, avec L’Oasis et son bistrot à l’étage, nous avions un pôle gastronomique fort mais sans hôtellerie et sans vue mer. De l’autre côté, le Domaine de Barbossi qui se repositionne dans l’excellence, avait de l’hôtellerie avec l’Ermitage du Riou mais pas de pôle gastronomique. Créer une synergie entre les deux établissements va permettre d’avancer et de gagner du temps. »
Un coup de boost
Si Stéphane Raimbault est si radieux, c’est qu’il réalise un vieux rêve. L’Ermitage du Riou lui faisait les yeux doux depuis des années, la complémentarité entre un hôtel de luxe et un gastro est l’évidence même, mais rappelé par la raison économique, il avait jeté l’éponge. Voici ses velléités ravivées. Orchestrées de manière différente mais avec la même fougue. «C’est un vrai beau challenge qui va tirer tout le monde vers le haut, martèle-t-il. Tout le monde va s’y retrouver. La clientèle d’abord. » « La première opération visible va être d’installer le Bistrot de L’Oasis à l’Ermitage du Riou, détaille Eric Giardini, le p.-d.g. de Barbossi. La qualité de l’assiette sera identique, la vue mer en plus. Et même un ponton privé pour venir en bateau. » Le déménagement de la version canaille chic de L’Oasis vers l’hôtel du Domaine de Barbossi va libérer de la place en cuisine et permettre au chef de travailler à l’obtention de la troisième étoile. « En gastronomie, on peut toujours faire mieux, formule-t-il. Il faut se libérer du temps, de la concentration. Le bistrot étant situé à l’étage, on produisait dans les mêmes cuisines que pour le gastro. Le déménagement va être un vrai coup de boost. » Pour l’emploi aussi: il crée vingt postes supplémentaires, à l’Ermitage. L’ouverture est pour le 27 juin.
Puis le golf, les yachts et villas, un potager…
« Dans un second temps, nous travaillerons la restauration au golf, avec une cuisine adaptée aux sportifs. Le lieu a aussi un potentiel extraordinaire pour l’événementiel, estime le chef. Dans un autre temps, on organisera une branche traiteur pour les yachts et les villas. On va aussi créer un potager, c’est primordial pour la qualité de ce que l’on propose. Le domaine de Barbossi, au-delà de l’hôtel du golf, du haras du tennis, du fitness, de la chasse, c’est aussi la partie agricole. » En plus de l’huile de ses oliviers et de son miel vendus à l’épicerie fine du Domaine, Barbossi produit du vin dans les trois couleurs. 35 000 bouteilles aujourd’hui, une ambition affichée de 80000 bouteilles d’ici cinq ans. « Cette entrée au capital de L’Oasis s’inscrit dans le plan stratégique 2020 de Barbossi, dont l’objectif est de monter en gamme, appuie encore Jean-Marc Ayme, le directeur d’exploitation. Nous visons l’association Relais et Châteaux pour l’Ermitage du Riou. Des travaux seront nécessaires, la rénovation commencera dès cet hiver avec un investissement sur trois ans. L’expérience Relais et Châteaux de L’Oasis va nous aider. Pour opérer la montée en gamme, le Domaine de Barbossi va amplifier les structures .»« Nous étions trois quand Iskandar Safa a repris le domaine en 2001, relaie Eric Giardini. Nous sommes 120 aujourd’hui, dont 25 sur l’hôtellerie et 25 sur le golf. » Viennent désormais s’ajouter les 45 salariés de L’Oasis. « Nous sommes tous très motivés. C’est un projet passionnant, une affaire d’hommes, conclue Stéphane Raimbault en filant vers ses cuisines. On en a souvent discuté. Cette fois, on passe à l’action. » Pourquoi en quittant le chef, a-ton le sentiment qu’il n’a pas encore tout dit, qu’il en garde sous la semelle ? Le plan de développement est ambitieux. Être plus forts à deux, sûrement. Mais c’est bien de créer une destination touristique et gastronomique de premier ordre entre Cannes et Mandelieu-laNapoule qu’il s’agit.