FOOTBALL Pour le plaisir des yeux
Un an après l’Euro, Nice accueille ce soir une nouvelle affiche internationale, entre deux formations marquées par les absences mais à suivre à douze mois du Mondial en Russie
Cavani, Suarez, Godin ou Verratti ne fouleront pas la pelouse de l’Allianz Riviera. Après ces forfaits de dernière minute, l’Italie - Uruguay du soir a perdu ses stars et de sa saveur. L’affluence s’en ressentira d’ailleurs, avec seulement 15000 spectateurs attendus dans l’enceinte niçoise. Un chiffre loin de faire honneur à un duel entre deux sélections qui compilent six titres de championne du monde (2 pour les Sud-Américains en 1930 et 1950, 4 pour les Transalpins 1934, 1938, 1966, 2006). Un public divisé par deux, donc, par rapport aux 30000 âmes venues encourager l’équipe de France en 2014 (contre le Paraguay, 1-1) et en 2015 (contre l’Arménie, 4-0). Pour une affiche disputée sous le soleil couchant de la Côte d’Azur et dans des conditions optimales (20°C), l’ambiance devrait s’avérer feutrée. Un constat dommageable alors que des motifs existent pour se motiver et se déplacer au stade. La Squadra Azzurra, de retour à Nice neuf ans après son nul contre l’Autriche au Ray (2-2), fait partie de ces Le sélectionneur uruguayen, Oscar Tabarez est un homme bavard. Hier, la conférence de presse dont il était le protagoniste à l’Allianz Riviera a duré près d’une heure. Le boss de la Celeste s’est, pour certaines réponses, épanché plus de dix minutes. Morceaux choisis de l’échange d’un passionné avec les médias. En verbatim.
Le niveau du foot uruguayen
« L’objectif est la qualification pour la Coupe du monde. On a une équipe avec les caractéristiques de notre pays (travailleuse, ndlr). Nous avons de bons joueurs. C’est certain que le foot uruguayen ne vit pas le meilleur moment de son histoire mais nous avons un match contre l’Argentine bientôt (le 1er septembre) où nous aurons le retour de joueurs importants. »
L’absence de Cavani
grands noms du ballon rond qui méritent le coup d’oeil. A un an du Mondial en Russie, les deux sélections sont en chantier. Elles testent des joueurs et des systèmes. De quoi amener du spectacle et quelques buts.
L’Uruguay en crise, l’Italie expérimente
Côté sud-américain, l’enjeu de cette rencontre est limpide : redonner de la confiance à tout un groupe et préparer l’avenir. Les troupes
« L’équipe perd beaucoup par son absence. Il est au sommet de son art en ce moment mais je ne veux pas parler que de son cas. Godin, Suarez ou Rodriguez, qui sont tous des joueurs importants de l’équipe depuis du sélectionneur Oscar Tabarez restent sur quatre revers de rang : trois au cours des éliminatoires du Mondial et un dernier, concédé dimanche en amical en Irlande (3-1). Sur cette période, l’Uruguay a encaissé douze buts. Une zone de turbulences à stopper au plus vite pour ne pas fragiliser la place qualificative actuellement occupée dans les éliminatoires de la prochaine Coupe du monde. Pour redynamiser son groupe vieillissant, l’Uruguay lance quelques jeunes (Laxalt, Ricca, Gaston Silva…). Des gamins à découvrir ce soir et qui pourraient rejoindre l’Europe d’ici quelques mois. La Squadra Azzurra, elle, détient beaucoup plus de certitudes avant d’affronter l’Uruguay. Même si ce soir les cadres (Buffon, Marchisio, Barzagli, Chiellini, Bonucci) seront mis au repos, après leur défaite samedi en finale de la Ligue des champions Allianz Riviera Spinazzola Candreva Barzagli Donnarumma Astori
Immobile De Rossi (c) Stuani Montolivo Darmian Belotti Bernardeschi Urretaviscaya
Rolan
Arevalo Rios Laxalt Pereira (c) Vecino Gimenez Muslera Coates Caceres Remplaçants Italie : Buffon (g), Scuffet (g), Bonucci, Chiellini, D’Ambrosio, Marchisio, El Shaarawy, Insigne, Eder, Gabbiadini. Entr. Giampiero Ventura. Absent : Verratti (adducteurs). Remplaçants Uruguay : Conde (g), G. Silva, Ricca, A. Silva, Corujo, Nandez, Sanchez, Gonzalez. Entr. Oscar Tabarez. Absents : Cavani (cuisse), Suarez (cuisse), Godin, Rodriguez. contre Madrid (4-1). Un sas de décompression nécessaire offert à certains, qui permettra à d’autres de gagner du temps de jeu. Avant d’accueillir le Liechtenstein dimanche à Udine en match qualificatif pour le Mondial, le sélectionneur italien, Giampiero Ventura, va se livrer à quelques expériences ce soir. « Le match contre l’Uruguay nous permettra de vérifier où nous en sommes et ce que des années, nous manquent aussi. En ce qui concerne Cavani, il sera remplacé à son poste. Le but d’une sélection, c’est justement d’avoir un groupe complet, avec des titulaires mais aussi des remplaçants qui peuvent prendre sa place. »
Les problèmes défensifs
« Il y a un problème avec nos défenseurs latéraux. Il y a parfois des générations exceptionnelles de défenseurs, on l’a vu avec Godin par exemple, dont la seule présence donne une structure à l’équipe. Ça dépend des périodes. Jusqu’au match contre le Brésil (le 24 mars), nous avions pris peu de buts et c’était pourtant les mêmes joueurs sur le terrain. Il est clair que l’on a fait de grosses erreurs lors de nos derniers matches. On a pris des buts évitables mais je fais avec les joueurs que j’ai. L’Uruguay a des éléments de très haut niveau mais jeunes. On profite de l’expérience des ceux qui jouent en Europe. C’est très dur de faire évoluer en sélection des garçons qui jouent en Uruguay. Ça arrive parfois mais c’est très rare. Nous travaillons et espérons régler ce problème contre l’Italie. » l’Italie peut devenir » a-t-il confié hier. Un collectif remanié qui pourrait faire le bonheur des Niçois.
L’Italie de Ventura
« Je connais Ventura. C’est un entraîneur très doué et qui a fait de grandes choses avec des clubs moyens et petits. Demain (ce soir), son équipe sera sans doute très difficile à jouer. Il a de très fortes individualités en attaque, très solides dans le un contre un. Cette équipe a un profil bien défini et il se transmet d’entraîneur à joueurs depuis toujours. Et malgré le changement de sélectionneur (Ventura a remplacé Antonio Conte après l’Euro en juin dernier, ndlr) l’équipe n’a rien perdu de sa philosophie historique. »
Le secret de l’Uruguay pour former des attaquants de classe
« C’est plus le résultat de l’éducation des parents que du fait de nos entraîneurs. Si de grands joueurs apparaissent en Amérique du Sud, comme Maradona, Pelé, Messi, ce n’est pas un hasard. Comme en Uruguay, s’ils existent, c’est parce qu’il y a une très grande culture foot. Il est important aussi de laisser le temps aux jeunes joueurs de se développer. C’est ce qu’on a fait avec Suarez. »