Nice-Matin (Cannes)

Dddddd L’amazone GG Hong Sang-soo sans souci

- PHILIPPE DUPUY PH. D. C. C.

De Patty Jenkins (USA). Avec Gal Gadot, Chris Pine, Connie Nielsen. Durée :  h . Genre : super-héros. Notre avis : ★★ Avide d’entraîneme­nt guerrier, la petite Diana (Emily Carey) s’exerce au maniement des armes à l’insu de sa mère, la Reine des Amazones (Connie Nielsen). C’est sa tante, la générale en chef Antiope De Hong Sang-soo (Corée). Avec Kim Min-Hee, Hae-hyo Kwon, Kim Saeybuk. Durée :  h . Genre : drame sentimenta­l. Notre avis : ★★★ Areum (Kim Min-Hee) s’apprête à vivre son premier jour de travail dans une petite maison d’édition. Bongwan (Hae-hyo Kwon), son patron, a eu une relation amoureuse avec la femme qu’Areum remplace (Kim Seabyuk) et leur liaison vient de se terminer. Comme tous les jours, Bongwan quitte le domicile conjugal bien avant l’aube pour partir au travail. Il n’arrête pas de penser à la femme qui est partie. Chez eux, sa (Robin Wright) qui lui apprend à développer ses dons innés pour le combat. Un jour, alors qu’elle est devenue une guerrière accomplie (sous les traits de Gal Gadot), un pilote américain de la Première Guerre mondiale (Chris Pine) s’écrase sur l’île paradisiaq­ue où elle vit, à l’abri des fracas du monde. Lorsqu’il lui raconte qu’une guerre terrible fait rage à l’autre bout de la planète, convaincue que le Dieu Adès est derrière cette horreur, Diana quitte l’île pour le combattre. En s’alliant aux hommes, elle va découvrir l’étendue insoupçonn­ée de ses pouvoirs et devenir Wonder Woman… femme (Cho Yun-hee), qui le soupçonne de la tromper, trouve une lettre d’amour. Elle déboule au bureau sans prévenir et prend la malheureus­e Areum pour la maîtresse de son mari… Dans une des dernières scènes du film, une des trois héroïnes (pourtant jouée par la sublime Kim Min-Hee) revient voir son patron quelques mois seulement après avoir démissionn­é… Et il ne la reconnaît pas ! Ça rassure parce que, jusque-là, on a justement eu un mal fou à faire la différence entre la femme, la maîtresse et l’employée, pour savoir à laquelle des trois le héros s’adressait dans ces longs dialogues confession­s qu’Hong Sang-soo aime tant filmer (en noir et blanc, qui plus est). Ce petit jeu de ressemblan­ces, émaillé de retours en Après avoir longtemps traîné sur les étagères d’Hollywood, le projet de blockbuste­r adapté du DC Comics et de la série télé, Wonder Woman voit enfin le jour. C’est l’ex-Miss Israël, Gal Gadot, débauchée de la saga Fast & Furious, qui prête sa plastique avenante à l’amazone aux supers pouvoirs de déesse. En fait de film de superhéros féminin, on a droit, sous la direction de la réalisatri­ce de séries TV Patty Jenkins (Betrayal, The Killing, Entourage), à un péplum (les années de formation sur l’île Themyscira), suivi d’un début de romance (avec le beau pilote incarné par Chris Pine), arrière et d’ellipses temporelle­s, fait tout le charme du nouveau film du Rohmer coréen, qui s’amuse beaucoup à égarer le spectateur dans un vrai-faux vaudeville nostalgiqu­e suivi d’un film de guerre (dans un Londres numérique), suivi d’un jeu vidéo (combat final contre le Boss, à grand renfort de ralentis et d’effets spéciaux)… C’est terribleme­nt long (2 h 20), terribleme­nt kitsch – Robin Wright et Connie Nielsen en amazones sur le retour et Gal Gadot en costume WW dans les tranchées, ça vaut son pesant de cacahuètes ! – et très, très bête quand ça veut être féministe. Mais au troisième degré, on peut trouver ça aussi drôle que la série des années 70, dans laquelle Lynda Carter se transforma­it en derviche tourneuse… et poétique. Le jury de Cannes, dans lequel figuraient pourtant deux Asiatiques, y a été insensible. C’est bien dommage car Le Jour d’après est un des meilleurs films du prolifique réalisateu­r coréen. Un petit bijou qui méritait, mieux que le Sofia Coppola, un Prix de la mise en scène. De Maxime Motte (France). Avec François-Xavier Demaison, Isabelle Carré, Albert Delpy. Durée :  h . Genre : comédie. Notre avis : ★

Dans la famille d’Enguerrand (Owen Kanga), petit garçon adopté d’origine africaine, rien ne se fait comme ailleurs. Une nuit, il croise le chemin d’un migrant, Kwabéna (Diouc Koma), à la peau noire comme la sienne. Pour lui, c’est son père biologique ! Il décide de l’héberger dans sa chambre, à la grande surprise de ses parents (François-Xavier Demaison et Isabelle Carré).

La mode est aux comédies sur les familles adoptives, aux origines mélangées. Tel Lucien Jean-Baptiste avec Ila déjà tes yeux, Maxime Motte, emporté par ses bonnes intentions, oublie d’écrire un scénario construit et de faire une véritable propositio­n de cinéma. Pire, il ne trouve jamais son ton et hésite entre le social par la situation des réfugiés, la comédie pure par la présence d’un F.-X. Demaison qui tente de donner un minimum de profondeur à ce père, ou l’humour décalé via les séquences mettant en scène Albert Delpy en papy trafiquant excentriqu­e… Et comme Isabelle Carré en est réduite à jouer les seconds couteaux et que Diouc Kouma, autour duquel l’intrigue est pourtant articulée, semble subir tous les événements là où il aurait dû être plus actif, un malaise s’installe. À trop vouloir jongler avec tant de paramètres, Comment j’ai rencontré mon père tombe à plat, et ce qui aurait pu être une excellente surprise prend des allures de nanar mièvre.

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Navet Médiocre Moyen Bon Excellent Chef-d’oeuvre

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