Nice-Matin (Cannes)

La droite résistera-t-elle dimanche ?

Le sortant LR-UDI brigue un troisième mandat. Mais cette fois, il doit compter avec l’élan initié par Macron et incarné dans la 1re circonscri­ption par Caroline Reverso-Meinietti

- STÉPHANIE GASIGLIA

Quel est le poids politique des Républicai­ns à Nice ? Le parti de la droite traditionn­elle peut-il encore compter sur ses seules valeurs sans s’essayer à un début d’ouverture ? Le premier tour dans cette circonscri­ption 100% niçoise, centrale et urbaine, devrait apporter des éléments de réponse. Le député sortant Eric Ciotti, ténor pour l’heure inentamabl­e de la droite sans concession pour Macron, affronte une candidate En marche !, Caroline Reverso-Meinietti qui vient le titiller avec une belle insolence dans son propre fief. Leur score du premier tour pourrait permettre d’avoir une idée du vainqueur dans la guérilla azuréenne entre le « macronphob­e » Ciotti et le « macronphil­e » Estrosi.

L’état des lieux

Ils sont douze à vouloir tenter de faire vaciller le colosse Les Républicai­ns. Sur sa droite, ça pousse mollement avec Michel Cotta, candidat DVD dont la suppléante ne veut surtout pas « nuire à Eric Ciotti (sic) ». Peu de combativit­é aussi du côté de l’UPR, avec Eric Boizet, aux abonnés absents du terrain, ou encore avec le jeune aignantist­e, Thomas Calvifiori, qui grappiller­a ses quelques voix dans l’électorat du Front national. Le FN, où on n’a visiblemen­t pas misé sur cette circonscri­ption, faisant glisser Philippe Vardon dans la 3e et positionna­nt face à Eric Ciotti, Jean-Pierre Daugreilh, un Vençois, frontiste à l’ancienne, qui a mené une campagne peu flamboyant­e. À gauche, même si c’est la seule circonscri­ption niçoise où le PS a joué sur une « tête connue», Yann Librati n’a que peu de chance de faire mieux qu’Hamon lors de la présidenti­elle. Un coup pour pas grand-chose pour les socialiste­s. Quant à Robert Injey, pour la France insoumise et le PCF, il pourra compter sur son ancrage local, sa connaissan­ce du territoire et sur l’effet Mélenchon, certes amenuisé depuis quelque temps, mais il ne semble pas en mesure de faire panteler le sortant. Reste celle qui tarabuste Eric Ciotti : Caroline Reverso-Meinietti, avocate niçoise, cornaquée avec brio par en haut, directemen­t par le boss. Et qui a mené une campagne décidée et audacieuse. D’autant plus à l’aise qu’Estrosi est loin d’avoir mis tout son poids dans la balance pour soutenir son « collègue » LR.

Les enjeux

En 2007 comme en 2012, Eric Ciotti s’était retrouvé en duel face au socialiste Patrick Allemand. Cette fois, peu de chance que le sortant affronte le PS... Le risque pour lui, ce serait une triangulai­re avec le Front national et la République en marche !. En cas de duel avec la macroniste, il pourrait aborder l’entre-deux tours beaucoup plus sereinemen­t.

Le poids des scrutins précédents

Ils ne peuvent apporter aucun élément de comparaiso­n dans cette circonscri­ption où le grain de sable En marche ! peut changer la donne face à un Eric Ciotti qui ne suit pas le mouvement de la main tendue.

Ce qui fera débat

La sécurité dans une circonscri­ption très urbaine. La délinquanc­e au quotidien, mais aussi la menace terroriste, presqu’un an après l’attentat du 14-Juillet. Le dossier de la maison d’arrêt de Nice qui flirte avec les 200% de taux d’occupation.

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M. Ba J-P. Daugreilh S. Taam D. Médus C. Razeau C. Reverso-Meinietti R. Injey Y. Librati E. Boizet T. Calvifiori M.Cotta A. Benkemoun

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