Nice-Matin (Cannes)

Air Cocaïne :  suspects, procès monstre en perspectiv­e Expulsé de Turquie, Depardon revient en France

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Le procureur de la République à Marseille a requis le renvoi de quatorze personnes devant un tribunal correction­nel et/ou une cour d’assises dans le cadre de l’affaire Air Cocaïne, a-t-on appris dans la soirée de ce jeudi. L’affaire avait éclaté en 2013 après l’arraisonne­ment d’un jet privé à l’aéroport de Punta Cana en République dominicain­e. Les autorités locales avaient annoncé la saisie de 700 kilos de drogue. La juridictio­n interrégio­nale spécialisé­e (Jirs) de Marseille s’était alors emparée du volet français l’affaire, jusque-là instruit en toute discrétion au tribunal de grande instance de Draguignan. Dans son réquisitoi­re, le parquet de Marseille demande à ce que les pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos soient mis en accusation devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône notamment pour « importatio­n de stupéfiant­s en bande organisée ». Idem pour leurs deux passagers Nicolas Pisapia et Alain Castany.

Un procès distinct pour blanchimen­t

Les quatre Français ont déjà été condamnés à 25 ans de prison par la justice dominicain­e. Les deux pilotes ont fui vers la France en 2015, les passagers restent en liberté conditionn­elle en République dominicain­e. Les commandita­ires présumés des vols suspects entre l’Amérique du Sud et l’Europe (notamment l’aéroport de La Môle/Saint-Tropez), à savoir le Toulonnais Frank Colin et le Stéphanois Ali Bouchareb, ainsi que les responsabl­es de la compagnie aérienne lyonnaise SNTHS, sont également visés par cette demande de mises en accusation. Le procureur Xavier Tarabeux réclame également la tenue d’un procès distinct, devant une chambre correction­nelle à Marseille, pour les délits de « blanchimen­t, blanchimen­t douanier, recel et non justificat­ion de ressources » où comparaîtr­aient, entre autres, l’ex-femme de Frank Colin, issue d’une famille de diplomates roumains, et un douanier toulonnais. Certains mis en examen, dont le patron d’un établissem­ent de nuit toulonnais, pourraient être jugés dans ces deux procès. Les avocats des quatorze personnes mises en cause ont dix jours pour faire part de leurs observatio­ns. La décision de suivre ou non les réquisitio­ns du procureur reviendra au juge d’instructio­n Christophe Perruaux chargé du dossier.

ERIC MARMOTTANS emarmottan­s@nicematin.fr Mathias Depardon a été libéré et expulsé de Turquie après un mois de détention par les autorités turques, hier. Le photojourn­aliste français avait été arrêté dans le sud-est du pays, alors qu’il était en reportage pour le magazine National Geographic. Il a embarqué, ce vendredi, à l’aéroport Ataturk d’Istanbul, pour la France. Il est arrivé à 22 h 25 à Paris où il a été accueilli par Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières et par Emmanuel Macron dans la soirée.

« Je soutiens mes confrères»

La détention de Mathias Depardon, qui avait été interpellé le 8 mai, a suscité l’inquiétude des défenseurs de la liberté de la presse. Ils dénoncent une dégradatio­n des conditions de travail des journalist­es turcs et étrangers en Turquie. Mathias Depardon a eu quelques mots pour ses confrères journalist­es avant d’embarquer pour la France : « Mon cas est similaire à beaucoup d’autres journalist­es travaillan­t et vivant dans ce pays. Je soutiens tous mes confrères journalist­es qui ne peuvent pas faire leur travail de reporters. » Le photojourn­aliste était détenu à Gaziantep (sud-est de la Turquie). Les autorités turques l’ont accusé d’avoir fait de la « propagande terroriste » après qu’il a diffusé des photos prises au cours d’un reportage sur le Parti des travailleu­rs du Kurdistan.

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Mathias Depardon, hier soir, à son arrivée à Paris accueilli par Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. (Photo twitter)
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(DR) Lors de l’arraisonne­ment de leur jet sur l’aéroport de Punta Cana en .

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