Jusqu’à ans de prison pour les organisateurs de « narco-croisières »
Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné, hier, 34 personnes. Parmi elles, des passeurs, des organisateurs et des revendeurs. Le procès a levé le voile sur cette nouvelle route de la drogue entre l’Europe, le Maghreb et l’Amérique latine. Des peines allant de dix-huit mois de prison avec sursis jusqu’à treize ans d’emprisonnement ont été prononcées par le tribunal correctionnel de Marseille. Trente-quatre prévenus ont été reconnus coupables d’avoir pris part à un trafic international inédit pour transporter cannabis et cocaïne entre l’Europe, le Maroc et le Brésil. L’organisation était bien huilée. Les « mules », aux escales de Casablanca ou de Rio de Janeiro, se scotchaient la drogue sur le corps pour monter à bord des bateaux de croisière de la compagnie Costa. Elles ont été condamnées à des peines entre dix-huit mois de prison avec sursis et trois ans ferme. Ces jeunes du quartier des Moulins à Nice, recrutés pour participer à ces « narco-croisières », échappent pour la plupart à l’amende douanière de 810 000 euros à laquelle sont condamnés certains prévenus. Les trafiquants leur promettaient jusqu’à 15 000 euros. Ils « n’ont été que des objets qu’on achète », avait indiqué la procureure Audrey Jouaneton dans son réquisitoire. De leur côté, les organisateurs du trafic ont été condamnés à 11 ans de prison avec une mesure de sûreté aux deux tiers pour Victor Sanches Tavares, un Capverdien de 34 ans, positionné par l’accusation « au sommet de la pyramide » avec Karim Moutakhaouil, en fuite, condamné, à 12 ans de prison. Par ailleurs, le tribunal a condamné à 13 ans de prison et prononcé un mandat d’arrêt à l’encontre de deux co-organisateurs de ce trafic, également en fuite. Neuf personnes impliquées dans l’attaque et l’incendie d’une voiture de police à Paris en mai 2016 seront jugées devant le tribunal correctionnel de Paris, a appris franceinfo de source judiciaire, confirmant une information de Mediapart. Les juges n’ont pas retenu la tentative de meurtre.
L’intention de tuer non retenue
Cette attaque, qui avait eu lieu en marge d’une manifestation contre la loi Travail, près de la place de la République à Paris, avait suscité un vif émoi. Un fumigène avait mis le feu à la voiture de police alors que les policiers se trouvaient à l’intérieur. Ils s’en étaient sortis indemnes. La justice avait d’abord engagé des poursuites pour tentative de meurtre mais les juges d’instruction ont estimé qu’aucun élément ne pouvait définir l’intention de tuer, notamment parce qu’il n’y avait pas eu l’usage d’une arme ou de produit inflammable. Le principal protagoniste sous le coup d’un mandat d’arrêt L’homme soupçonné d’avoir jeté le fumigène dans la voiture, un Suisse de 28 ans, n’a toujours pas été interpellé. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Les neuf hommes interpellés, échappent, eux, à la cour d’assises, où ils risquaient jusqu’à 30 ans de réclusion. Devant le tribunal correctionnel, la peine maximale pour violences aggravées sur policiers en réunion et pour destruction volontaire est de 5 ans de prison.