Nice-Matin (Cannes)

Patrick Tambay et la Renault RE , comme on se retrouve...

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Ils s’étaient quittés le 21 octobre 1984. Séparation scellée sur la pitlane du circuit d’Estoril, au soir d’un Grand Prix du Portugal conclu en 7e position à un tour de la McLaren victorieus­e d’Alain Prost. Ils se sont retrouvés hier à Nice. Lui : Patrick Tambay. Elle : la Renault RE 50. « La voir exposée ici, bien sûr, ça ravive en moi pas mal de souvenirs. Des images, comment dire, un brin contrastée­s », confie l’ancien pilote de F1 dont le compteur totalise 114 départs en Grand Prix (2 victoires, 5 pole positions, 2 meilleurs tours en course). Parrain de cette 3e édition du salon French Riviera Classic & Sport où il dédicace le livre retraçant sa trajectoir­e couronnée de succès dans l’habit de lumière rouge frappé du cheval cabré (27 Tambay the Ferrari years, éditions Evro Publishing), le Cannettan n’a rien oublié d’une saison 1984 pour le moins en dents de scie dans le camp du Losange. Alors qu’il succédait au « Professeur », vicechampi­on du monde 1983, ses espoirs de participer à la course au titre s’étaient vite heurtés à des problèmes récurrents de fiabilité et de consommati­on. « Nous ne parvenions pas à compenser le handicap d’une gestion électroniq­ue moins perfection­née que celle développée par Bosch pour le moteur TAG-Porsche de McLaren » ,se rappelle-t-il. « Donc on devait conduire en permanence à l’économie. Plusieurs pannes d’essence avaient abrégé mes courses. Bref, ce fut une période de frustratio­n intense côté pilotage. »

Crash à Monaco, pole à Dijon

Le Grand Prix de Monaco constitua sans aucun doute le pire moment. Sitôt parti, sitôt fini dans les rails de Sainte-Dévote après un accrochage éliminatoi­re avec la RE 50 jumelle de Derek Warwick. « Blessé à la jambe, j’avais vu cette course dantesque interrompu­e alors que Senna menaçait Prost sur un écran de télé, à l’hôpital. » Quant au meilleur résultat... «La pole position obtenue à Dijon (GP de France) garde une place à part dans ma mémoire. Le lendemain, hélas, une pédale de frein récalcitra­nte ne me permet pas de résister aux assauts de Niki Lauda (McLaren) et je termine 2e après avoir mené la danse jusqu’au 61e des 72 tours... » Cette année-là, Patrick Tambay, guère verni, devra se contenter de la 11e place finale du championna­t du monde. « Une panne sèche à Monza me prive d’une autre victoire qui me tendait les bras au bénéfice du même Lauda... Franchemen­t, on aurait pu faire mieux. Et même beaucoup mieux ! »

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Patrick Tambay, le parrain de cette e édition, a retrouvé une vieille connaissan­ce, hier, dans les coursives du stade Allianz Riviera.

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