Nice-Matin (Cannes)

, % Réactions La deuxième place… au bout du suspense

- ARNAULT COHEN acohen@nicematin.fr ALICE ROUSSELOT, THIBAUT PARAT ET ARNAULT COHEN

Il est 20 heures, hier soir, au restaurant Chez Marcello, place Clemenceau à Menton. C’est là qu’Alexandra Valetta-Ardisson, la candidate de La République en marche ! dans la 4e circonscri­ption, a donné rendez-vous à quelques proches militants. « On sera là en petit comité », avait-elle prévenu. Au moment où la France macroniste se réjouit des résultats du premier tour des législativ­es sur le plan national, personne n’est arrivé. Une table de 10 à 15 personnes a bien été réservée, mais «ils arriveront vers 21h30» , indique le gérant du petit restaurant, qui ne sait pas encore s’il faudra installer les convives sur la terrasse, au milieu des autres clients, ou à l’intérieur, dans un endroit un peu plus chaud mais plus discret. En tout cas sans télévision pour suivre la soirée électorale. À l’heure dite, toujours aucun macroniste à l’horizon. Ah si, les parents et le frère d’Alexandra Valetta-Ardisson viennent d’arriver. Tranquille­ment, en marchant. « Alex est dans son petit QG de campagne. Elle attend les résultats pour sortir », confie M. Valetta, le papa. Un coup de fil à la candidate macroniste, et nous voilà invités dans un petit appartemen­t loué près de la mairie de Menton, en face de l’hôtel Ibis Style. Là, entourée de quatre membres de son comité de soutien et de son suppléant Alain Godino, la candidate scrute les résultats qui tombent, commune après commune. Elle commence à percevoir qu’elle va arriver en tête. «Beck vient de déclarer à la télé qu’il n’était plus en course», lance le suppléant.

«C’est l’enfer» Quelques minutes plus tôt, justement, le candidat LR débarque à sa permanence de campagne, cours du Centenaire. « J’ai 737 voix de retard sur Bettati à l’échelle de la circonscri­ption, confie-t-il à 21 heures, alors que les résultats à Menton ne sont toujours pas connus. Pour être au second tour, il faudra être deuxième, compte tenu de la participat­ion qui s’avère catastroph­ique. » Les résultats définitifs doucheront ses espoirs. Le duel opposera donc Olivier Bettati (FN) faible (46,61 %).

La Macroniste en tête presque partout

Le raz-de-marée est impression­nant. Un tsunami, même: la candidate REM totalise 28,23 % des suffrages et arrive en tête quasiment partout, sauf dans la vallée du Paillon et à Fontan dans la Roya, où Olivier Bettati la devance ; mais aussi à Cap-d’Ail, la candidate de REM à celui du FN. Au même moment, au restaurant Il était une fois, où Olivier Bettati espère bien écrire un nouveau chapitre de sa vie politique, la tension se lit sur le visage des militants frontistes. Le candidat lui-même, qui savourait tranquille­ment un verre de vin – pas de Bellet – une heure auparavant, attend avec anxiété les résultats de Menton. « C’est l’enfer, répète-t-il. La troisième place va se jouer à 50 voix. Je fais de la politique depuis trente ans et je stresse encore. » 22 heures. Olivier Bettati est au téléphone avec un autre candidat du FN dans les Alpes-Maritimes. « Je n’ai pas encore tous les résultats, souffle-t-il. Je ne suis pas sûr d’être «La future députée de la 4e circonscri­ption sera Alexandra Valetta-Ardisson.» Olivier Bettati, qui totalise 23,36 % des voix, ne l’entend pas de cette oreille: «Je suis le seul candidat de droite dans cette circonscri­ption. J’appelle tous les électeurs de droite à se porter su ma candidatur­e dimanche prochain.» Difficile à imaginer quand on sait que l’ex-patron de la circonscri­ption envisage déjà de soutenir la candidate macroniste... deuxième. » Son équipe cherche à le rassurer, lui égrenant les bons scores réalisés dans la vallée du Paillon. « Il y aura deux ou trois endroits où je pourrai aller poser des gerbes », sourit le candidat, avant de quitter le restaurant pour rallier la mairie. Dans l’intervalle, les militants apprendron­t sa qualificat­ion pour le second tour. « Comment elle s’appelle, déjà, celle qui arrive en tête?», questionne une sympathisa­nte. « Alexandra… », lui répond-on, incapable de retrouver le nom de famille. «On la connaît pas », tranche ce dernier. Son voisin clôt le débat : « Peu importe, elle fait partie d’En marche ! »

Alexandra Valetta-Ardisson (REM): «J’espérais arriver en e position derrière Bettati. Je suis satisfaite que le FN ne soit pas en tête. J’ai une énorme responsabi­lité, maintenant.»

● Olivier Bettati (FN): «La vague Macron est arrivée jusqu’à l’extrême Est des Alpes-Maritimes. Je suis le seul candidat de droite dans cette circonscri­ption où des clandestin­s passent sans cesse la frontière.»

Xavier Beck (LR): «La future députée sera Alexandra Valetta-Ardisson. Elle n’aura pas besoin d’être soutenue.»

Jean-Claude Guibal (LR): «Je vais suggérer à mon conseil municipal de soutenir Alexandra Valetta-Ardisson.»

 ??  ?? Olivier Bettati avec les siens, hier soir, à Menton. Xavier Beck reconnaît sa défaite devant la mairie de Menton.
Olivier Bettati avec les siens, hier soir, à Menton. Xavier Beck reconnaît sa défaite devant la mairie de Menton.
 ??  ??
 ?? Au QG de La République en marche à Menton.(Photos Cyril Dodergny) ??
Au QG de La République en marche à Menton.(Photos Cyril Dodergny)

Newspapers in French

Newspapers from France