«Ces plantes invasives qui bouleversent tout»
Pierre Lacosse et Fabien Revest du Conservatoire du Littoral
Fabien Revest et Pierre Lacosse représentent les 200 agents affectés à la gestion des terrains du Conservatoire du littoral dans la région. Quatre-vingt d’entre eux se sont retrouvés à Mandelieu-La Napoule afin d’échanger quant à la problématique de leurs sites respectifs et les expériences qu’ils y mènent. Thème-phare de leurs journées : les plantes invasives : la deuxième cause mondiale d’extinction d’espèces.
Qu’est ce qu’une plante invasive ? Pierre Lacosse :
Une plante exotique, arrachée à sa terre d’origine et qui est introduite dans un autre milieu par les échanges, les flux, la mondialisation, etc. En ce qui concerne notre région, l’arrivée de ces plantes est intervenue à un moment où on voulait absolument faire de la Côte d’Azur un immense jardin d’acclimatation, d’ornement, de plantes à parfums… En général, on met une centaine d’années avant de se rendre compte qu’une plante est invasive. Et quels sont ses effets ? Pierre Lacosse : Elle perturbe la biodiversité des lieux, modifie les écosystèmes.
Quand s’est-on aperçu du phénomène ? Fabien Revest :
Au milieu des années , c’est l’algue tueuse, la Caulerpa taxifolia qui a mis le problème en lumière. On compte, dans notre région une quinzaine de plantes invasives répertoriées et le mimosa en fait donc partie ? Pierre Lacosse : On oublie que cette espèce n’est pas de chez nous, qu’elle a été importée. C’est une plante qui progresse très vite, qui est très puissante et étouffe les espèces du coin en les affaiblissant : elle prend toute la lumière. En plus, elle pose un vrai problème du point de vue de la sécurité incendie car c’est une espèce hyperinflammable.
Fabien Revest :
En Camargue, il y a la Jussie qui colonise tous les milieux humides et les boule verse; elle enlève toute la lumière.
Et comment traite-t-on cela ? Fabien Revest :
Mécaniquement. Il faut arracher et broyer, etc. C’est compliqué et ça coûte cher. On n’utilise pas de chimie, bien évidemment. Le conservatoire du littoral possède 74 sites en Camargue, dans la Crau, l’étang de Berre, les Calanques et îles de Marseille, la rade de Toulon-Ouest, la Côte bleue, les Maures, la rade d’Hyères, la basse vallée de l’Argens, l’Estérel, le Grand Nice, Ouest Côte d’Azur La Riviera. Dans les trois départements Alpes-Maritimes, Var et Bouches-du-Rhône, la gestion est assurée par la délégation Rivages Paca.