Collés serrés
Circonscription Moins d’un point sépare les deux finalistes. Et bien malin qui sait ce qui sortira des urnes dimanche. Alors, le sprint final est l’occasion d’en appeler aux abstentionnistes
Moins d’un point sépare les deux finales de la e circonscription, où le sortant LR-UDI, Bernard Brochand, laisse la pole position au macroniste Philippe Buerch. Pour une fin de course à l’issue bien incertaine.
Dimanche soir, permanence de Philippe Buerch, le candidat REM, à La Bocca. Mine anxieuse et costard bleu, il n’ose vraiment y croire. À l’annonce des résultats, Philippe Buerch et sa suppléante Sélima Ghebrid, tombent dans les bras l’un de l’autre. « Je suis très émue, il le mérite. Il est tellement déterminé », glisse une sympathisante, la larme à l’oeil. « J’ai une pensée pour mes équipes qui ont fait un travail quotidien et pour mon père, 85 ans, maire de Bairols, qui est heureux et fier ce soir, déclare Philippe Buerch. La victoire est possible pour le 18 juin ». Possible, mais loin d’être certaine. Car c’est au coudeà-coude que les candidats REM et LR-UDI – le député sortant Bernard Brochand – se sont qualifiés pour le 2e tour, à moins d’un point d’écart. Un ballottage défavorable pour Brochand, en tête dans sa ville – il l’emporte dans 29 bureaux cannois sur 57 – mais 2e dans l’ensemble de la circonscription, plombé par un résultat très moyen à Mandelieu et carrément médiocre à Vallauris. Une campagne qui a sans doute manqué de dynamisme, un tsunami macronien et une démobilisation historique des électeurs – 55,5 % d’abstention à Cannes 60,4 % à Vallauris... – ont fait la différence.
Incertitude
Et conduit au duel, laissant la candidate FN loin de la barre fatidique des 12,5 % d’inscrits. Arrivée en tête dans 8 bureaux cannois, mais au final près de 11 points derrière le premier sur l’ensemble de la circonscription, elle ne cachait pas sa déception dimanche soir. En compagnie de son mari, ses enfants, sa directrice de campagne et quelques militants moroses, sur le trottoir de sa permanence du bd Carnot, Anne Kessler, commentait : « Nous avons fait le tour de tous les bureaux de vote. Et, franchement, nous avons été admirablement accueillis. Mais je vois que les résultats ne sont pas à la hauteur de nos espérances... » La candidate qui n’en perdait pourtant pas sa combativité : « Nous avons perdu une bataille mais certainement pas la guerre. D’autres échéances nous attendent. C’est peutêtre aussi le moment de repenser le Front national. D’envisager une droitisation du mouvement... », confiaitelle. Pour les deux finalistes, c’est donc l’incertitude. Et le retour à la campagne. Dès dimanche soir, à la permanence de David Lisnard, suppléant de Bernard Brochand, une fois encaissé le coup de massue de la vague macroniste, même quelque peu atténué dans le bassin cannois, l’équipe se remettrait en ordre de marche, donnant un sens nouveau au slogan « Une nouvelle énergie pour Cannes » affiché sur les murs : « La suite de la campagne va se jouer plus que jamais sur le terrain maintenant. Avec du porte-àporte. Il va falloir convaincre un à un chaque électeur », confiait un des coordonnateurs, convaincu que la réserve de voix se trouve du côté des abstentionnistes et suffira à faire la différence. Même esprit combatif chez Philippe Buerch, preuve vivante que la persévérance peut payer (1). « Il est possible, au vu des résultats du premier tour, que notre circonscription rejoigne toutes celles en France qui ont décidé d’accompagner le président de la République pour mettre en oeuvre les réformes dont notre pays a besoin », affirmait-il. Reste à savoir en ce qui le concerne s’il reste, parmi ceux qui ne se sont pas déplacés au premier tour ou qui ont fait d’autres choix de votes, suffisamment d’électeurs prêts à prendre le train En Marche.