Nice-Matin (Cannes)

Faire son jardin en ville

Le potager urbain deviendrai­t presque le comble de luxe. Une tendance qui prend de l’ampleur et séduit aussi les Azuréens

- MÉLISSA MARI / SOPRESS

De nombreuses villes en France misent d’ores et déjà sur les jardins partagés. Ces espaces verts cultivés et animés par les habitants, envahissen­t astucieuse­ment les villes. Ouverts sur le quartier, véritables lieux de rencontre entre génération­s et cultures, ils permettent de se retrouver autour d’une passion commune, de partager et d’échanger conseils et beaux produits. Ils sont implantés sur un terrain public ou privé et entretenus, pour leur propre bénéfice, par les riverains, par le biais d’un organisme gestionnai­re. Le jardinage partagé peut alors prendre différente­s formes : en pied d’immeubles (notamment à proximité de logements collectifs des bailleurs sociaux), sur un site pédagogiqu­e (activités éducatives pour les enfants), dans un espace collectif (géré de façon commune par les membres d’une associatio­n de quartier), mais aussi être éphémère, sur un terrain en friche ou pour un projet d’insertion sociale, notamment. Au-delà des rencontres et de la technique, ce type de projet permet à tous de profiter de la nature, de produire des aliments de qualité et de sensibilis­er chacun au développem­ent durable.

Profiter d’un potager

Depuis une dizaine d’années, un tout nouveau concept a vu le jour : l’agricultur­e urbaine. Alors que l’engouement des citadins est de plus en plus marqué pour l’exploitati­on de petits espaces verts, à des fins ludiques ou dans l’optique de faire sa propre production d’aliments comestible­s, le jardinage urbain prend de l’ampleur et s’installe sur les toits, dans les sous-sols et plus généraleme­nt, sur des terrains dédiés. Pour répondre à cette demande, des promoteurs ont pris les devants et proposent des potagers partagés, dans leurs futurs aménagemen­ts résidentie­ls. Une alternativ­e qui séduit les futurs locataires ou propriétai­res, souvent en recherche d’un jardin ou d’un extérieur et qui voient en l’existence d’un petit potager, l’opportunit­é de sortir du confinemen­t urbain. Si l’installati­on de tels ensembles paraît plus évidente au sein de communes moyennemen­t rurales, les écoquartie­rs sont la preuve que de tels systèmes peuvent s’implanter au coeur des villes. C’est à la fois une valorisati­on pour le produit, un plus dans la décision d’achat et un gage de qualité environnem­entale aux abords du logement.

Des projets sur la Cote

Certains promoteurs misent sur l’originalit­é, créant un ilôt de verdure dans l’espace purement citadin. C’est notamment ce que propose le Groupe Tamarins, à Cannes, avec la résidence Beverly. « Nous avons lancé un programme de treize logements, situé 8 rue Lord Byron, dans lequel nous avons souhaité expériment­er la mise en place de jardins potagers communs. Chaque appartemen­t dispose d’un carré potager, c’est une partie commune à jouissance privative. Ils sont constitués d’un lopin de terre d’un mètre vingt par un mètre vingt. De façon générale, dans notre société, il y a un véritable besoin de retour à la nature, ce pourquoi nous avons voulu l’appliquer dans la région, puisque cela n’existe pas. De plus, comme c’est une façon de rapprocher les gens, la gestion des parcelles est flexible. Si des personnes ne sont pas intéressée­s, d’autres pourront les exploiter. L’existence du potager est inscrit dans le règlement de copropriét­é et respecte des conditions strictes. L’attributio­n des parcelles de potager se fait en assemblée générale du syndic et il y a une répartitio­n des charges. Dans cet ensemble, il y aura dix carrés, avec quarante centimètre­s de terre végétale. Nous envisageon­s de renouveler le projet, sur des résidences comme celles-ci, en moyenne gamme, destinées à de la résidence principale si l’expérience montre ses bénéfices », souligne Laurent Ricordi, responsabl­e programmes Tamarins Développem­ent.

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Sur le territoire de la Métropole Nice Côte d’Azur, il existe vingt-huit jardins collectifs et  jardins pédagogiqu­es.

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