Faire son jardin en ville
Le potager urbain deviendrait presque le comble de luxe. Une tendance qui prend de l’ampleur et séduit aussi les Azuréens
De nombreuses villes en France misent d’ores et déjà sur les jardins partagés. Ces espaces verts cultivés et animés par les habitants, envahissent astucieusement les villes. Ouverts sur le quartier, véritables lieux de rencontre entre générations et cultures, ils permettent de se retrouver autour d’une passion commune, de partager et d’échanger conseils et beaux produits. Ils sont implantés sur un terrain public ou privé et entretenus, pour leur propre bénéfice, par les riverains, par le biais d’un organisme gestionnaire. Le jardinage partagé peut alors prendre différentes formes : en pied d’immeubles (notamment à proximité de logements collectifs des bailleurs sociaux), sur un site pédagogique (activités éducatives pour les enfants), dans un espace collectif (géré de façon commune par les membres d’une association de quartier), mais aussi être éphémère, sur un terrain en friche ou pour un projet d’insertion sociale, notamment. Au-delà des rencontres et de la technique, ce type de projet permet à tous de profiter de la nature, de produire des aliments de qualité et de sensibiliser chacun au développement durable.
Profiter d’un potager
Depuis une dizaine d’années, un tout nouveau concept a vu le jour : l’agriculture urbaine. Alors que l’engouement des citadins est de plus en plus marqué pour l’exploitation de petits espaces verts, à des fins ludiques ou dans l’optique de faire sa propre production d’aliments comestibles, le jardinage urbain prend de l’ampleur et s’installe sur les toits, dans les sous-sols et plus généralement, sur des terrains dédiés. Pour répondre à cette demande, des promoteurs ont pris les devants et proposent des potagers partagés, dans leurs futurs aménagements résidentiels. Une alternative qui séduit les futurs locataires ou propriétaires, souvent en recherche d’un jardin ou d’un extérieur et qui voient en l’existence d’un petit potager, l’opportunité de sortir du confinement urbain. Si l’installation de tels ensembles paraît plus évidente au sein de communes moyennement rurales, les écoquartiers sont la preuve que de tels systèmes peuvent s’implanter au coeur des villes. C’est à la fois une valorisation pour le produit, un plus dans la décision d’achat et un gage de qualité environnementale aux abords du logement.
Des projets sur la Cote
Certains promoteurs misent sur l’originalité, créant un ilôt de verdure dans l’espace purement citadin. C’est notamment ce que propose le Groupe Tamarins, à Cannes, avec la résidence Beverly. « Nous avons lancé un programme de treize logements, situé 8 rue Lord Byron, dans lequel nous avons souhaité expérimenter la mise en place de jardins potagers communs. Chaque appartement dispose d’un carré potager, c’est une partie commune à jouissance privative. Ils sont constitués d’un lopin de terre d’un mètre vingt par un mètre vingt. De façon générale, dans notre société, il y a un véritable besoin de retour à la nature, ce pourquoi nous avons voulu l’appliquer dans la région, puisque cela n’existe pas. De plus, comme c’est une façon de rapprocher les gens, la gestion des parcelles est flexible. Si des personnes ne sont pas intéressées, d’autres pourront les exploiter. L’existence du potager est inscrit dans le règlement de copropriété et respecte des conditions strictes. L’attribution des parcelles de potager se fait en assemblée générale du syndic et il y a une répartition des charges. Dans cet ensemble, il y aura dix carrés, avec quarante centimètres de terre végétale. Nous envisageons de renouveler le projet, sur des résidences comme celles-ci, en moyenne gamme, destinées à de la résidence principale si l’expérience montre ses bénéfices », souligne Laurent Ricordi, responsable programmes Tamarins Développement.