Nice-Matin (Cannes)

RUGBY Dans la cage aux requins

Une semaine après le premier test-match raté (14-37), le XV de France passe une séance de rattrapage à hauts risques à Durban, dans l’antre des Natal Sharks

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Si le deuxième test d’une série de trois matches a souvent des allures de tournant, celui de cet après-midi ressemble à un dangereux virage en épingle. Deux directions s’offrent aux Bleus. Soit ils le passent avec succès, pour prendre la semaine prochaine la route de Johannesbu­rg avec en jeu le gain de leur première série contre une nation historique de l’hémisphère Sud depuis 2009 en Nouvelle-Zélande. Soit ils butent sur l’obstacle springbok, comme samedi dernier à Pretoria (37-14), et la dernière partie de leur séjour sud-africain prendrait les allures d’un long chemin de croix. Le président de la Fédération française de rugby (FFR), Bernard Laporte, a en tout cas estimé le moment venu, après la déroute de Pretoria - plus large revers du XV de France sous Novès- de tirer la sonnette d’alarme. Très remonté contre le manque d’engagement observé dans la capitale, l’ancien sélectionn­eur des Bleus (1999/2007) a décidé d’effectuer 9 000 kilomètres pour leur rappeler leurs devoirs d’internatio­naux, avant le match. S’entretiend­ra-t-il avec Novès ? C’est en tout en cas le souhait affirmé du sélectionn­eur, qui s’est interrogé sur l’opportunit­é de la sortie médiatique de son patron, se demandant si elle n’était pas prématurée. Oui, le XV de France est passé à côté de son sujet, mais c’était la première fois depuis qu’il en a pris les commandes. Et il a rivalisé avec les trois meilleures nations mondiales, à l’automne (23-25 contre les All Blacks et 19-24 face à l’Australie) et l’hiver derniers (19-16 en Angleterre). «On a montré des choses pendant le Tournoi et la tournée de novembre. On est capable de battre les Sud-Africains » avait déjà déclaré le demi de mêlée Baptiste Serin en début de semaine. Le coup de semonce présidenti­el a donc été suivi de la réponse du plus titré des entraîneur­s français, sous l’oeil de Serge Simon, numéro 2 de la FFR en charge des équipes de France.

Des armes de choix

C’est dans ce climat orageux, malgré le franc soleil et la vingtaine de degrés baignant l’océan Indien en cette toute fin d’automne austral, que les Bleus doivent sortir la tête de l’eau. Collective­ment, après avoir coulé à Pretoria à tous les niveaux, dans l’engagement, la « conquête, la défense et le jeu d’attaque », dixit Novès. Et au plan individuel, à l’image des cadres Yoann Maestri et Louis Picamoles, qui auront une deuxième chance aujourd’hui au sein d’une équipe remaniée de plus de moitié (8 changement­s) et qui paraît armée pour se racheter. Pour la première fois de son histoire, le XV de France va jouer hors région parisienne pour un match du tournoi des VI Nations. Les Bleus recevront ainsi l’Italie le  février  au stade Orange Vélodrome de Marseille. La rencontre comptera pour la e journée. L’instance organisatr­ice du Tournoi des six nations a envoyé une « lettre officielle de blâme » àlaFFR pour le remplaceme­nt controvers­é du pilier français Uini Atonio dans les derniers instants de France-Galles, a-t-elle annoncé hier. La Commission indépendan­te d’examen des incidents (UIRG), à qui Six Nations Rugby avait confié le dossier en avril, «a conclu que la FFR n’avait pas pleinement respecté le protocole HIA (protocole commotion) et/ou les règles du jeu pertinente­s ». Néanmoins, « aucun élément probant n’indique que les manquement­s de la FFR visaient à délibéréme­nt obtenir un avantage compétitif dans le match». Les vingt minutes de temps additionne­l entre la France et le pays de Galles (20-18) ont été émaillées par plusieurs incidents, provoquant la colère du staff du XV du Poireau. A la 80e minute, les Bleus, menés au score, étaient engagés dans une série de mêlées à cinq mètres de l’en-but adverse. Rabah Slimani était entré au poste de pilier droit à la place d’Atonio, qui l’avait remplacé à la 55e minute. Or, le règlement ne permet à un première ligne d’entrer de nouveau en jeu qu’en cas de blessure ou de protocole commotion d’un autre joueur. Le sélectionn­eur intérimair­e du pays de Galles Rob Howley s’était alors interrogé sur «l’intégrité» du staff français, sous-entendant qu’il avait maquillé un protocole commotion pour faire entrer un pilier bien meilleur en mêlée fermée.

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