Au QG du maire de Vence, une victoire feutrée et sans excès
C’est Fabrice Lachenmaier, suppléant de Loïc Dombreval, qui a annoncé la victoire à 22 h 10 au QG du bar de la piscine. «Onestà plus de 59 %, alors qu’on tablait sur 55 %». Applaudissements, cris de triomphe, et retour à un calme qui aura marqué la soirée à Vence. Sans triomphalisme. Le passage du candidat sur France 3 visionné au QG avait eu lieu… sans le son. Et, au retour du tout nouveau député, rien. Hormis des embrassades avec la trentaine de militants demeurés sur place. Certes, le succès était prévisible. Plus tôt dans la soirée, au gymnase Dandréis, les résultats des petites communes tombaient sur les portables. Et sur les TV où, dans une chaleur étouffante les deux camps, frontistes d’un côté, marcheurs de l’autre, suivaient les résultats. Déjà dans une ambiance étonnamment feutrée. À cause du vote électronique qui éteint les spéculations des dépouillements manuels. Et aussi, c’est une évidence, à cause du désintérêt des électeurs, qui avaient laissé la place aux seuls militants, plutôt clairsemés. Autour de Loïc Dombreval, ses proches. Sa famille, son équipe rapprochée ou pas, et les maires de communes voisines. Jean-Michel Sempéré de Saint-Jeannet, Pascale Guit de Gattières, premiers arrivés. Puis Charles Scibetta, de Carros. Autour de Catherine Yot, les militants FN. Qui attendaient Vence et surtout Grasse. « Aliot est élu ! Le Pen aussi! L’important pour nous c’est la droite, on espère pour Tabarot et même Ciotti ! » Mais les chiffres ont parlé. Gattières à 55,4 %, Saint-Jeannet à 65,35 %. La Gaude à 62 %pour Dombreval… « C’est un échec total pour les maires qui ont soutenu Anne Sattonnet et dont certains sont là ce soir» glisse, au milieu du groupe LRM de La Gaude une élue proche de Michel Meïni, maire démissionnaire du village en début d’année. «Ila soutenu Dombreval dès le début ! » Il est 20 h 50. Fabrice Lachenmaier, suppléant de Loïc Dombreval, arrive. Fier qu’au Mas, son village, REM soit à 72 %. Il glisse au candidat et à ses proches «on a le 1er bureau de Grasse, 66 %! Je regrette que les maires du pays grassois et de Grasse n’aient pas appelé à voter contre le FN. Au-delà des législatives, il faut prévoir la suite… » Les résultats de Vence sont tombés. Le maire encore pour quelques semaines, ému, pr end le micro. Présente Fabrice Lachenmaier : applaudissements. 34,18 % des Vençois ont voté Cochet, et 65,82 % Dombreval. Un plébiscite, ovationné. Le FN fait profil bas: « On doit attendre Grasse pour savoir. C’est prématuré.» La suite, on la connaît…
Cochet attend de meilleurs lendemains À Grasse, il est un peu plus de 22 h et Jérôme Cochet n’est toujours pas arrivé. Ses soutiens n’ont pas les résultats définitifs mais ont entendu que c’était « mal engagé». Quelques minutes plus tard, le désormais ex-candidat pousse la porte de ce qui était sa permanence. Une salve d’applaudissements et Jérôme Cochet confirme : il a perdu avec 41 % des voix. L’ambiance est calme et légère. On plaisante, on discute de tout. On cherche aussi les raisons de la défaite. Tour à tour sont accusés les médias, l’abstention, le système mais aussi de nouvelles venue dans la rhétorique frontiste : les différentes lignes au sein du parti. Deuxième salve d’applaudissements pour l’apéritif. « Il faut bien qu’on se console» lance un militant exténué par cet enchaînement de campagnes. « Avec tout le travail qu’on a fait, ajoute-t-il, c’est dommage. Mais 40 % ce n’est pas si terrible». «Oui, c’est même bien, renchérit sa voisine, mais la victoire de Macron c’est un désastre ! ». Tous attendent maintenant de se reposer dans le but, assumé, de repartir sur le terrain pour les Européennes de 2019.