Nice-Matin (Cannes)

Grasse se plonge dans le mystère de ses sous-sols

À l’occasion des journées nationales de l’archéologi­e, la Maison du patrimoine invitait hier les Grassois à explorer leur passé lointain ou plus proche à travers un atelier et une conférence

- M.L.M.

Livio, petit Grassois timide, âgé de 6 ans, dessine avec applicatio­n et force détails une pièce ancienne trouvée dans l’arrière-pays. « C’est très bien dessiné », acquiesce, manifestem­ent impression­née, Aurélie Peirache, guide conférenci­ère qui anime cette déclinaiso­n locale des Journées nationales de l’archéologi­e. La maman et le petit frère de Livio, Nadège, 33 ans, et Manoa, 3 ans, accompagné­s de Vanesa 31 ans, ont eux aussi suivi avec attention les explicatio­ns de la guide conférenci­ère, hier à la Maison du patrimoine.

Du pinceau à la pelleteuse

La veille, ils avaient découvert que la Ville de Grasse déclinait pour la première fois cette manifestat­ion sous forme d’un atelier pour toute la famille le matin, suivi l’après-midi d’une conférence donnée par l’archéologu­e Fabien Blanc (voir son interview ci-dessous). Ils ont tous choisi d’y participer. Et à l’issue de l’atelier, ne l’ont pas regretté : «On ne connaissai­t rien à l’archéologi­e. On imaginait l’archéologu­e avec un pinceau… Mais pas avec une pelleteuse ! » Grasse, terre d’histoire émergente et enfouie. Pour preuve, les découverte­s réalisées au fur et à mesure de la rénovation du centre ancien. « D’abord dans les maisons, dans les caves, et puis depuis le chantier du Rouachier ou rue Charles-Nègres, sur le domaine public », explique Aurélie Peirache. À l’aide d’un diaporama, elle a longuement expliqué le rôle de l’archéologu­e et son travail patient ; le déroulemen­t des fouilles, en passant par les analyses de laboratoir­e.

Dans la peau d’un archéologu­e

« L’archéologi­e n’est pas une science exacte. On émet des hypothèses que l’on recoupe en s’appuyant sur les sciences exactes : comme l’histoire de la céramique ou la datation au carbone 14 », énumère-t-elle avant de passer à un questionna­ire, puis de proposer aux personnes présentes d’enfiler le costume d’archéologu­e pour mener à leur tour une enquête imaginaire. Elle distribue, ici un tesson de céramique vernissée, «probableme­nt de l’époque moderne, entre le XVe ou du XVIIe siècle», note Sandrine, Grassoise de 50 ans, qui a bien écouté les explicatio­ns. Là, un biface en silex « trouvé à ciel ouvert dans l’arrière-pays grassois » . Là encore la pièce ou un morceau de tuile frappée au symbole de la fabrique : «Une petite tortue», s’amuse Eric, Grassois de 53 ans habitué des visites de la Maison du patrimoine « gage de qualité et de compétence dans les connaissan­ces », souligne-t-il, tandis que Sandrine acquiesce, heureuse de cette belle matinée riche en informatio­ns nouvelles.

 ??  ?? À l’issue de l’atelier archéologi­que du matin, avec Aurélie Peirache: les participan­ts petits et grands ont tous reçu un diplôme. Ci-contre Sandrine montre la fiche et le relevé qu’elle a rempli à propos du tesson de céramique. (Photos Xavier Depoilly)
À l’issue de l’atelier archéologi­que du matin, avec Aurélie Peirache: les participan­ts petits et grands ont tous reçu un diplôme. Ci-contre Sandrine montre la fiche et le relevé qu’elle a rempli à propos du tesson de céramique. (Photos Xavier Depoilly)

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