REM, LR, FN 06: et maintenant ?
Encore raté. Malgré la présence de quatre candidats au second tour des législatives dans les Alpes-Maritimes, le Front national n’y décroche aucun de ses huit députés. À l’aube d’un profond renouvellement, le parti frontiste trouve néanmoins des motifs d’espoir dans ce scrutin. Bref, un bilan mitigé.
Le plafond a résisté
Olivier Bettati (47,26 %), Jérôme Cochet (40,93 %), Philippe Vardon (39,16 %), Chantal Agnély (38,79 %). Aucun des candidats en lice n’est donc parvenu à briser le fameux plafond de verre. «Ce n’est pas l’issue que l’on souhaitait », concède Jean-Pierre Daugreilh, éliminé au premier tour dans la 1e. Le secrétaire départemental Lionel Tivoli admet que domine « la frustration de ne pas avoir d’élu. Mais on a doublé le nombre de candidats. Et on a failli avoir un député, ce qui n’était jamais arrivé! » C’est l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein. Vigneron de son état, Olivier Bettati choisit logiquement la seconde option. « Je suis très content de ce très bon score », se réjouit le seul candidat à avoir réellement joué la gagne, dans la 4e. «Onest solidement ancrés et enracinés », insiste Philippe Vardon.
Voix en recul
Au premier tour, le FN avait attiré un électeur sur cinq (19,67 %) mais totalisé 69 016 voix. Nettement moins qu’en 2012 (77283). Un moindre mal, au regard de la déroute des LR et surtout du PS, estime Lionel Tivoli. Lequel préfère retenir les bons scores enregistrés au second tour dans la vallée du Paillon, le Mentonnais, à Vallauris ou Saint-Laurent-du-Var. « Dès la semaine prochaine, nous préparons les élections municipales. Des échéances qu’il faut largement anticiper », annonce Lionel Tivoli. Objectif affiché: un candidat par commune. Certes, 2020, c’est loin. Mais Philippe Vardon a pris bonne note de sa pole position à La Trinité et SaintAndré-de-la-Roche. « Nous réalisons des scores intéressants. Il nous appartient d’aller conquérir ces territoires... »
Main tendue
Conquérir, soit. Mais avec quelle stratégie? Le bureau politique de ce mardi, potentiellement explosif, pourrait apporter un début de piste. « Au FN, c’est très autoritaire. Il n’y a pas de décision locale sans l’aval du chef, confie un ancien cadre départemental. Problème: les candidats locaux n’ont pas le potentiel pour élargir le socle FN. Il reste beaucoup à faire pour que saute le plafond de verre. » À commencer par... recomposer? Pour Olivier Bettati, le grand jeu politique à la mode aura une incidence sur le FN. « La recomposition de la droite que j’appelle de mes voeux est déjà à l’oeuvre. Les électeurs ont anticipé le mouvement. À l’image de ces militants LR qui ont discrètement fait campagne pour moi, ou des électeurs de Xavier Beck qui se sont reportés sur moi. » Dans cette optique, Olivier Bettati, candidat FN bien que non encarté, ne rechignerait pas à jouer les rassembleurs. « J’espère que des ponts vont se bâtir et amorcer une recomposition. La main est tendue à tous les patriotes », annonce Lionel Tivoli. Y compris à Eric Ciotti? « Quand il parle, il s’approche du FN. Mais dans les actes, c’est moins évident. »