Cédric Roussel, l’homme qui veut prendre son temps
Il veut prendre tout le temps qu’il faut… Cédric Roussel, élu dimanche face au rouleau compresseur frontiste Philippe Vardon, mais aussi tombeur de Rudy Salles pourtant boulonné à son siège, veut prendre le temps de «bien faire les choses». Il sourit - c’est un homme très souriant: «Je pars serein à l’Assemblée, impatient aussi, mais déjà très conscient des responsabilités qui m’attendent».
«Opérationnel par étapes»
Bien sûr, cet entrepreneur de 44 ans, tombé dans le chaudron Macron il y a presque un an, aimerait être «opérationnel immédiatement». Mais il est lucide, ce qui pourrait ne pas être un luxe en politique: «Je le ferai, je le serai, par étapes. Et puis, c’est comme quand on rentre dans une équipe de foot et que l’on ne connaît pas encore les autres joueurs, il va d’abord falloir structurer le collectif». Avant de la jouer perso ? Ce n’est pas le genre du bonhomme plutôt… bonhomme. « Chacun trouvera sa place, et je suis persuadé de la réussite de l’alliage entre ceux qui ont déjà une expérience politique et ceux qui comme moi viennent de la société civile ». Né à Brest, Cédric Roussel est Niçois depuis un peu plus de 30 ans. Entrepreneur depuis 10 ans en tant que conseiller en patrimoine et en ingénierie économique et financière. Avant, il travaillait dans «la banque». Ce qui ne veut pas dire grand-chose, finalement. «Je suis parti car je souhaitais avoir un rôle d’accompagnant dans le tissu économique local». Au fil du temps, il a acquis des compétences qui, il le pense, vont lui servir en tant que député au Palais Bourbon, où il pourrait s’emparer de dossiers qui touchent à l’économie au sens large. «Grace à mon travail, je touche à la fiscalité, la finance, le logement, mais aussi le développement durable». L’emploi est aussi une thématique qui lui tient à coeur. Cédric Roussel est également investi dans des associations comme Les Kiwanis, ce club de bénévoles qui oeuvre pour les enfants malades ou en situation de handicap. Le reste du temps - «et c’est peu», plaisante-t-il - il aime se retrouver en famille et entre amis. Parce qu’avec deux enfants de 6 et 9 ans, le cinéma c’est plutôt « Nemo » en ce moment.
« Consciencieux et pragmatique»
Certains de ses proches disent de lui qu’il est parfois un peu «impulsif». D’autres, comme Tassadit Derradj, sa suppléante, celle qui a vécu l’aventure à fond à ses côtés, estiment plutôt qu’il est «consciencieux et pragmatique.». Et surtout «à l’écoute». Cédric Roussel sait «déléguer», dit-elle. « Il a cette intelligence. Il a aussi le sens de l’organisation et c’est un vrai rassembleur », poursuit son acolyte de terrain. Pendant la campagne, le marcheur des premiers jours avait promis qu’il serait député à 100 % et qu’il mettrait son activité professionnelle en sommeil. Il va le faire. « Je vais donner tout l’opérationnel à quelqu’un. Je vais réorganiser mon cabinet. Bien sûr, je garderai un oeil dessus, car c’est aussi mon bébé». Dès aujourd’hui, il est à Paris pour commencer à prendre ses marques.