Nice-Matin (Cannes)

Alexandra Valetta-Ardisson de l’ombre à la lumière

- THIBAUT PARAT

Elle n’a pas le profil de l’animal politique. Ni même le curriculum vitae. Pourtant, pour sa première grosse campagne, la pétillante Alexandra ValettaArd­isson a terrassé deux de ses rivaux - et pas des moindres : Xavier Beck (LR) et Olivier Bettati (FN) - tous deux rodés de longue date aux joutes politiques. Alors même que cette Valleroise de 41 printemps était critiquée pour avoir retourné sa veste en claquant la porte des LR et du conseil municipal de Grasse, en mars dernier, au profit d’Emmanuel Macron. Alors même qu’elle était taxée d’avoir été parachutée. À ceci, elle aime répondre que ce choix a été « celui du courage » . Que la 4e circonscri­ption ne lui est pas tout à fait inconnue. Prêchant bien volontiers ses racines locales. Elle, la descendant­e d’immigrés italiens à Monti(1), la fillette de divorcés, qui filait souvent chez son paternel, Jean-Claude. Entre Menton, Roquebrune-Cap-Martin et Cap-d’Ail. Jusqu’à ses douze ans où elle migrera vers l’ouest du départemen­t, désertant l’est.

Encartée à  ans

La famille, elle en parle comme un bien précieux. Dimanche, lorsque la nouvelle est tombée, ses proches ne manquaient pas à l’appel. Sauf sa mère, Dominique, bloquée à Angoulême. « Elle était frustrée », souffle Alexandra ValettaArd­isson. D’autant que c’est elle qui lui a mis le pied à l’étrier. « Elle était très investie à la permanence du RPR. Pour faire du chiffre, elle m’avait encartée aux Jeunes RPR à 15 ans », rigole-t-elle. Par la force des choses, l’adolescent­e se retrouve dans des meetings. Mais ce n’est qu’en 2003, à Mougins, puis en 2006, que la fonctionna­ire territoria­le découvre les coulisses du monde politique. Notamment au côté de la députée LR Michèle Tabarot, en intégrant son cabinet puis en devenant son attachée parlementa­ire. « J’y ai découvert les deux facettes du député. Celle du travail de loi. Et celui de facilitate­ur, de proximité. » explique-telle. Son petit frère, Philippe, parle de cette expérience comme un « comingout ». « Elle a eu un déclic, peut-être inconsciem­ment. Elle l’a pris comme modèle et voulait suivre son chemin », confie-t-il.

« Pragmatiqu­e »

Sortir de l’ombre. Ne plus jouer les seconds rôles. Cette opportunit­é - une fois l’expérience de conseillèr­e municipale à Grasse avortée non sans séquelles - elle l’a dénichée chez Emmanuel Macron. « Elle n’y serait pas allée s’il y avait eu un risque de perdre. Elle est plutôt pragmatiqu­e et posée que passionnel­le », poursuit son petit frère et confident. Cette première bataille politique, âpre et disputée, est désormais terminée. « Je ne réaliserai qu’une fois les pieds à l’Assemblée », avoue la principale intéressée. Un autre combat se poursuit avec Philippe, son discret époux. Plus personnel et intime. Celui de l’adoption, récemment amorcée, d’un enfant. « Mercredi, j’ai le dernier rendez-vous pour l’agrément. C’est une nouvelle aventure. Et, vu mon caractère, il n’est pas exclu que j’en parle à l’Assemblée. »

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(Photo J-F.O.) La nouvelle députée ne réalisera la victoire qu’une fois à l’Assemblée.

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