Eric Pauget: le « dauphin » prend enfin le large
Il aime la lecture, les vieilles pierres, le rugby, les apéros à la maison entre amis «où il n’y a pas besoin de cravate », sa compagne et ses trois fils. Il aime aussi sa ville. Il aime surtout sa ville. Antibes-Juan-les-Pins. C’est là que naît Eric Pauget, le 18 août 1970, dans une famille où l’engagement politique est une seconde nature. Dans les années soixante et soixante-dix, son grand-père, Pierre Laponche, fut adjoint des maires Pierre Delmas et Pierre Merli. Sa mère Françoise, jamais élue, reste une « militante très impliquée ». «J’ai toujours eu cet ADN», sourit le nouveau député de la 7e circonscription. À 20 ans, il prend sa carte au RPR, décroche un BTS Comptabilité puis un Diplôme d’études comptables et financières (DECF). «Mon objectif était d’être capable d’assumer les comptes des affaires familiales », résumet-il. À savoir : le camping du Pylône, l’un des plus grands des Alpes-Maritimes fondé par son grand-père, mais aussi L’Eden, à Biot, dont il est aujourd’hui le gérant. En 1995, Pierre Merli renonce à briguer un nouveau mandat. Son adjoint à la culture, Jean Leonetti, monte une liste et fait appel à Eric Pauget. « Il cherchait de jeunes Antibois pour former son équipe et faire, quelque part, le lien avec Merli. Je suis devenu le plus jeune conseiller municipal. J’ai appris sur le terrain. À l’époque, je ne connaissais e rien – pas même Jean Leonetti. » Entre les deux hommes, le courant passe. Remarquablement bien.
À la droite du père
En 2001, le petit-fils de Pierre Laponche devient adjoint délégué à la jeunesse et au sport. En mars de la même année, il est élu conseiller général pour le canton Antibes-Biot. «Une date importante, relève-t-il. Je pense qu’elle marque ma véritable entrée en politique. » Sept ans plus tard, Eric Pauget est bombardé deuxième adjoint. On commence à le présenter comme le « dauphin » de Leonetti. En 2012, lorsque le premier adjoint Jean-Pierre Gonzalez est mis en examen pour corruption passive et contraint à démissionner, il prend sa place « à la droite du père ». Et devient, dans la foulée, président du port Vauban. « Une expérience de quatre ans, primordiale. » En 2015, l’année où il est nommé vice-président du Département, il est frappé par les inondations d’octobre : les terrains gérés par sa famille dans la plaine de la Brague sont dévastés. Lui, bouleversé, occupe stoïquement sa position d’élu impartial. « L’intérêt général avant tout», souffle-t-il comme une évidence. Aux yeux de ses concitoyens, son attitude courageuse change l’essentiel. Il était apprécié ; il est désormais respecté. Plus grand, soudain. Prêt à marcher sur les traces de son mentor au Palais Bourbon. Où il fera son entrée, ce matin, en gardant le Fort Carré au coin de l’oeil.