e circonscription :
La vague macroniste venue du Nord de la commune grassoise – le candidat REM Loïc Dombreval a été élu sur la e circonscription – n’a pas débordé la digue de la e. La députée sortante, destabilisée au premier tour, a su surfer sur la déferlante et garder le cap. Consolidant ses défenses, Michèle Tabarot a emmené avec elle cinq des sept communes de sa circonscription (depuis ). Alors qu’au premier tour, elle n’avait su convaincre que sa ville du Cannet. La tempête est maintenant derrière elle. Elle est de nouveau dans son port d’attache. Pourtant, ce deuxième tour a bien des enseignements à délivrer. On en retient quatre.
.- Se méfier des certitudes
Ces législatives, que ce soit le premier tour ou, dans une moindre mesure, le second, auront réservé une sacrée surprise à Michèle Tabarot. Installée très confortablement dans son fauteuil rouge depuis 2002, la députée-maire du Cannet ne s’attendait certainement pas à être autant déstabilisée par Dominique Fillebeen, candidate inconnue issue d’un parti politique en devenir. Et ce, dans 6 communes dimanche 11 juin, et, dimanche 18 juin, dans 2 des 7 communes d’une circonscription qu’elle connaît par coeur, même si elle a changé de superficie avant les législatives de 2012. Michèle Tabarot a d’ailleurs tellement bien senti le vent du boulet dans la soirée du premier tour (29,25 % contre 34,50 % pour Dominique Fillebeen), qu’elle a redoublé d’ardeur dans l’entredeux tours. Elle en félicitait ses troupes en liesse à Pégomas au soir de sa victoire. « Une victoire confortable avec plus de 2 500 voix d’écart sur la circonscription. Un écart de +26% au Cannet » ,insiste Philippe Tabarot. Une victoire qui pousse Michèle Tabarot hors des murs d’une mairie qu’elle occupe depuis 1995. Pour cause de loi sur le cumul des mandats, la députée devra remettre les clefs de sa ville rapidement. A son premier adjoint, Yves Pigrenet ? Rien n’est encore décidé officiellement.
.- Des électeurs pas motivés
Sur 79 936 électeurs inscrits dans la 9e circonscription – Le Cannet, Mougins, La Roquette-sur-Siagne, Mouans-Sartoux, Pégomas, Auribeau-sur-Siagne et Grasse-Sud – près des deux tiers se sont abstenus. Si Michèle Tabarot a été élue au second tour avec 53,98 %, c’est sur la base de 43,40 % des votants, mais de seulement 20 % des inscrits. La désertion des bureaux de vote, plus sensible à Grasse-Sud (61,50 % d’abstention), s’explique sans doute par le fait que les électeurs n’ont retrouvé leur programme ou leurs valeurs pas plus chez Fillebeen dont le manque d’expérience a sans doute joué, que chez Michèle Tabarot. Là, paradoxe, c’est une longévité hors norme à ce poste qui aura participé du rejet. C’est tout de même un sacré coup de semonce à prendre très vite en considération pour redresser la barre que ce soit à titre personnel, ou pour le bien du parti LR que la maire du Cannet représente.
.- Deux villes résistent
Que l’ancienne commune d’André Aschieri, opposant historique de Michèle Tabarot sur la 9e, résiste à la députée sortante (38,56 % avec une abstention de 54,38 %), c’est compréhensible. La commune dirigée par Pierre Aschieri n’a jamais eu les yeux de Chimène pour la députée, qu’un autre résultat aurait sans doute beaucoup plus étonnée. En revanche que Grasse-Sud ait la même attitude de rejet est plus étonnant. Michèle Tabarot n’a pas convaincu. Là encore, les électeurs, notamment de la gauche bien ancrée aux Aspres, n’auront pas trouvé un candidat à leur mesure. Préférant déserter les bureaux plutôt que voté Fillebeen représentante d’un parti jugé «de droite», comme le dénonçait un observateur de la France insoumise au soir du 2e tour au Palais.
.- Un tacle à Jérôme Viaud
Sur la partie nord de sa commune, qui a voté en faveur de Loïc Dombreval, ou au Sud, qui a voté pour Dominique Fillebeen, le maire de Grasse aura vu les électeurs grassois non seulement déserter les urnes, mais désavouer aussi Les Républicains. Un double tacle pour Jérôme Viaud en tout cas, qu’il devra étudier de près pour défendre son siège à la mairie de la sous-préfecture des Alpes-Maritimes en 2020.