FOOTBALL Les bizuts monégasques
Après Youri Tielemans, Monaco a enregistré les renforts de Diego Benaglio, Soualiho Meïté et Jordy Gaspar la semaine dernière. Trois profils différents, trois parcours à raconter
Décidément, Danijel Subasic doit aimer le changement, lui qui va connaître un nouveau partenaire de travail différent. C’est déjà le cinquième depuis 2013. Après Sergio Romero (2013-2014), Maarten Stekelenburg (2014-2015), Paul Nardi (20152016), Morgan De Sanctis (20162017) voici donc Diego Benaglio. A l’exception de Nardi, tous sont des joueurs expérimentés et le Suisse ne fait pas exception à la règle. A 33 ans, 34 en septembre, le natif de Zurich pèse 61 sélections avec la Suisse et plus de 320 matches avec Wolfsbourg où il jouait depuis 2008. Personnage important et charismatique des ‘‘Loups’’, il avait gardé le brassard de capitaine alors qu’il était devenu remplaçant, devancé dans la hiérarchie par le Belge Koen Casteels. Capitaine depuis 4 ans, c’était un choix assumé de son entraîneur Dieter Hecking. L’an passé, Benaglio a donc majoritairement joué les matches de Coupe et laissé, dans les faits, le brassard au Brésilien Luiz Gustavo. « Diego est une personnalité marquante dans le club », se justifiait Dieter Hecking. Oui, le Suisse est sans doute plus proche de sa fin de carrière que du début mais son expérience, aussi bien en club, qu’en sélection, va faire un bien fou au groupe. Très apprécié pour ses qualités humaines, Benaglio est parfaitement capable de suppléer le Croate en cas de pépins physiques ou suspension éventuelle. Du haut de ses 38 matches européens (14 de Ligue des Champions) et 61 sélections en équipe de Suisse, Benaglio a suffisamment de bouteille pour être un numéro deux très crédible. « Diego a remporté plusieurs titres avec Wolfsburg dont la Bundesliga, il a également disputé l’Euro 2008, le Mondial 2010 et 2014 avec la Suisse. Il apportera toute son expérience à notre groupe » atenuà préciser Vadim Vasilyev, vice-président du club, au moment de sa signature.
Il préfère sa famille à l’équipe nationale
En équipe nationale, il avait pris la suite du géant Pascal Zuberbühler après l’Euro 2008. Plus de soixante capes plus tard, l’avènement des jeunes portiers Yann Sommer (Borussia Mönchengladbach) et Roman Bürki (Borussia Dortmund) a amené Benaglio à se retirer après le Mondial 2014. Son dernier match ? Un huitième de finale perdu en prolongation contre l’Argentine de Lionel Messi (0-1 a.p.). À l’époque, Benaglio avait justifié sa volonté de prendre du recul avec l’équipe nationale pour mieux s’occuper de ses filles. « Je ne suis pas le plus jeune et je souhaite désormais me concentrer davantage sur mon club. Je veux aussi passer plus de temps avec ma famille », avait-il expliqué dans un communiqué à la fin du Mondial brésilien. L’histoire retiendra que pour son dernier match avec l’équipe nationale, il a tenté une reprise acrobatique dans la surface argentine sur l’ultime corner suisse après 120 minutes de jeu. Un garçon qui avait tout sorti, quatre ans plus tôt, lors d’un match fou contre l’Espagne en poule (victoire des Suisses 1 à 0). Une folie que la presse helvétique avait baptisée de « miracle de Durban ». Un bon gardien mais surtout, un capitaine parfait. Durant les éliminatoires de la Coupe du monde 2014, il avait de son propre chef organisé une réunion collective après un piètre match nul contre l’Islande. Réputé pour être un homme discret, fiable et habile diplomate, Benaglio était un capitaine dans l’âme. Un cadre en quelque sorte. Sur le Rocher, il aura pour mission de garder Danijel Subasic sous pression. Le Croate, meilleur gardien de Ligue 1 l’an dernier, n’est jamais meilleur que sous l’effet de la concurrence. Avec Benaglio, il aura de quoi faire. Et Monaco comptera une fois de plus sur une doublette très expérimentée dans les buts. De quoi permettre à la jeune pousse Loïc Badiashile, troisième gardien du club, d’être prêtée pour emmagasiner du temps de jeu.