« J’ai laissé une vraie liberté à Ali Baddou »
Documentaire Yann Arthus-Bertrand engage le journaliste pour commenter Le Maroc vu du ciel, sur France 2
Prendre de la hauteur quand c’est Yann Arthus-Bertrand qui pilote, c’est l’assurance d’en prendre plein les yeux. Promessetenue avec Le Maroc vu du ciel, ce soir sur France 2 ! Avant de faire ce film, quel lien aviezvous avec le Maroc ? Si ce n’est un livre de photos sorti il y a une vingtaine d’années, aucun. Mais j’adore partir à la découverte d’un pays. Encore plus quand on sait que l’on touche les gens au coeur avec nos images. Le précédent film, L’Algérie vue du ciel, a suscité un retour positif incroyable ! J’ai notamment reçu plein de messages très touchants d’Algériens qui redécouvraient leur pays et se le réappropriaient avec une certaine fierté. J’espère que les Marocains auront le même sentiment [le film est également diffusé sur une chaîne marocaine, ndr]. De toutes ces magnifiques images tournées depuis un hélicoptère, laquelle vous revient en mémoire spontanément ? Il y a cette séquence de fantasia tournée par mon partenaire de toujours, Michaël Pitiot [coréalisateur du film, ndr]. On a des images inouïes des chevaux soulevant un nuage de poussière derrière eux… Celles de la mosquée de Casablanca, avec toute cette ferveur, m’impressionnent aussi. Derrière, il y a une forme d’utopie qui m’intéresse, moi qui ne crois pas en Dieu. Le journaliste Ali Baddou est le narrateur de votre film. Estce facile de confier ses images aux mots d’un autre ? Làdessus, je suis très cool. Je fais confiance aux gens. Je lui ai laissé une vraie liberté. La télévision est souvent un robinet à paroles qui privilégie le divertissement. Ali est journaliste, francomarocain, et je l’ai senti troublé, comme intimidé par cet exercice d’écriture impliquant et nouveau pour lui. Où en est votre projet d’émission avec Audrey Pulvar ? Depuis longtemps, j’ai envie de proposer une émission qui s’appellerait Vu du coeur, mettre en avant les personnes qui s’engagent, qui prennent des initiatives positives. À l’époque, quand je l’ai proposé à France 3, avec l’idée d’en faire un « Thalassa de l’engagement », on m’a demandé de ne pas aller sur ce terrain. Comme j’ai mon caractère, j’ai arrêté de discuter avec eux. Là, Audrey a une vraie envie de s’engager et de faire avancer ce projet. Alors on discute. Je suis quelqu’un du service public. Sur France 2, je me sens à ma place.
PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICE GASCOIN