Tusk “rêve” d’un maintien de Londres dans l’Union européenne
Malgré le début des négociations officielles sur le Brexit lundi, le président du Conseil européen croit toujours à sa possible réversibilité. Et donc un retour...
Le président du Conseil européen Donald Tusk a déclaré, hier, « rêver » d’un maintien du Royaume-Uni dans l’UE, un rêve qui, selon lui, n’est pas impossible, avant un Sommet européen survenant trois jours après l’ouverture des négociations sur le Brexit. « Certains de mes amis britanniques m’ont demandé s’il était possible de revenir sur le Brexit, et si je pouvais imaginer une issue selon laquelle le Royaume-Uni resterait dans l’UE », a expliqué M. Tusk lors d’un point-presse avant l’ouverture du sommet. « Je leur ai dit qu’en fait, l’Union européenne a été fondée sur des rêves qui semblaient impossibles à réaliser, alors qui sait ? », a poursuivi M. Tusk. Il a ensuite conclu son propos en reprenant les paroles du tube Imagine de John Lennon : « Vous pouvez dire que je suis un rêveur, mais je ne suis pas le seul. » Interrogé ensuite par les journalistes, Donald Tusk a expliqué que son enfance dans la Pologne communiste lui avait appris à croire en l’existence de « miracles » en politique. Mais il a ajouté que son côté « réaliste » le poussait à soutenir des négociations « aussi efficaces que possible ». Les négociations sur les conditions du retrait britannique de l’UE ont été officiellement lancées lundi à Bruxelles par les deux négociateurs en chef, Michel Barnier pour l’Union et le ministre David Davis pour le Royaume-Uni. Il était prévu, hier soir, que la Première ministre britannique Theresa May, qui est à Bruxelles en position fragilisée après la perte de sa majorité absolue au Parlement, présente à ses 27 homologues son point de vue sur le sort des citoyens directement concernés par le Brexit (ressortissants européens au Royaume-Uni et expatriés britanniques). C’est l’une des trois priorités fixées pour la première phase des tractations. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s’est toutefois montré un peu cynique. « En Europe, je ne me fais jamais d’illusions car je ne veux pas les perdre », a-t-il ironisé.
« Un état intermédiaire »
La présidente de la Lituanie Dalia Grybauskaite, connue pour ne pas mâcher ses mots, a de nouveau regretté la décision britannique. Mais « nous devons penser à l’avenir et plus vite nous réglons l’avenir, mieux c’est pour nous », a-t-elle plaidé. « Le temps est venu de l’action et des certitudes. Pas des rêves et des incertitudes », s’est même agacé le Premier ministre belge Charles Michel. Cette porte laissée ouverte par Donald Tusk l’avait déjà été par le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble et le président français Emmanuel Macron. Et le « rêve » de M. Tusk a aussi trouvé écho, hier, auprès du Premier ministre néerlandais Mark Rutte. « Mon rêve serait [...] que nous arrivions à une sorte d’état intermédiaire dans les années à venir dans lequel le Royaume-Uni resterait connecté au marché unique » ,at-il déclaré.