Nice-Matin (Cannes)

Christine Lagarde et Ron Howard en clôture

La présidente du FMI et le réalisateu­r américain étaient les derniers invités vedettes du congrès mondial de la créativité qui a consacré la prédominan­ce des acteurs du web

- PHILIPPE DUPUY pdupuy@nicematin.fr

Toujours bronzée et souriante, Christine Lagarde a fait un tabac, hier matin, au Grand Auditorium du Palais des Festivals de Cannes, devant l’assemblée de Cannes Lions. À l’invitation du patron de Publicis, Maurice Levy, la très élégante présidente du Fond Monétaire Internatio­nal (FMI) était censée discourir sur le thème : « La créativité peut-elle changer le monde ? ». Mais la conversati­on a rapidement pris un tour très féministe alors qu’elle se concentrai­t sur son parcours profession­nel et politique.

« Circonstan­ces favorables »

Première femme à présider un cabinet d’avocats internatio­nal (Baker & McKenzie), première femme ministre des finances d’un pays du G8, première présidente du Fonds Monétaire Internatio­nal, Christine Lagarde n’a pourtant, visiblemen­t, pas eu à se plaindre de discrimina­tion : « J’ai bénéficié de circonstan­ces favorables, raconte-t-elle avec humour. Lorsque j’ai été élue à la présidence du board de Baker & McKenzie, le cabinet traversait une mauvaise passe financière et au tarif proposé, aucun homme ne voulait la place. Quand j’ai été nommée ministre des finances, la crise a éclaté et personne ne s’est battu, non plus, pour prendre ma place ». Ce qui lui fait conclure qu’« il faut souvent une crise pour qu’une femme accède aux responsabi­lités ». Pourtant, ce n’est, selon elle, « ni juste, ni profitable »:« Toutes les études montrent que les profits grimpent quand il y a des femmes aux responsabi­lités. Les hommes devraient le comprendre et nous aider à y accéder. Ne pas le faire, c’est perdre du temps et de l’argent. C’est une question de morale et de justice, mais aussi d’intérêt ». Interrogée, en conclusion, sur son non-engagement dans la dernière campagne pour les élections présidenti­elles, Christine Lagarde a botté en touche : « Je fais un meilleur travail où je suis que je ne l’aurais fait au gouverneme­nt ou à la présidence», affirme-t-elle.

Une interventi­on très applaudie

Tenue dans un anglais parfait, son interventi­on a été l’une des plus applaudie du congrès. À tel point que Ron Howard, dont on venait pourtant juste d’apprendre qu’il dirigerait le spin off de Star Wars consacré à Han Solo, n’a pas réussi à lui voler la vedette. Coiffé de son éternelle casquette, le réalisateu­r de Da Vinci Code et de nombre d’autres blockbuste­rs participai­t à un débat avec Robert Kraft, charismati­que patron de l’équipe de football américain, les Patriots. Hors conférence­s, le congrès, qui se termine aujourd’hui, aura surtout été marqué par la prédominan­ce des acteurs du web. A l’image du réseau social Snapchat, ceux-ci ont, littéralem­ent, « fait la roue » durant toute la semaine sur la Croisette.

 ??  ?? Christine Lagarde a été accueillie hier en Cannes en véritable vedette américaine. Au point de voler... la vedette au réalisateu­r superstar Ron Howard ! (Photos Gilles Traverso)
Christine Lagarde a été accueillie hier en Cannes en véritable vedette américaine. Au point de voler... la vedette au réalisateu­r superstar Ron Howard ! (Photos Gilles Traverso)

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