Christine Lagarde et Ron Howard en clôture
La présidente du FMI et le réalisateur américain étaient les derniers invités vedettes du congrès mondial de la créativité qui a consacré la prédominance des acteurs du web
Toujours bronzée et souriante, Christine Lagarde a fait un tabac, hier matin, au Grand Auditorium du Palais des Festivals de Cannes, devant l’assemblée de Cannes Lions. À l’invitation du patron de Publicis, Maurice Levy, la très élégante présidente du Fond Monétaire International (FMI) était censée discourir sur le thème : « La créativité peut-elle changer le monde ? ». Mais la conversation a rapidement pris un tour très féministe alors qu’elle se concentrait sur son parcours professionnel et politique.
« Circonstances favorables »
Première femme à présider un cabinet d’avocats international (Baker & McKenzie), première femme ministre des finances d’un pays du G8, première présidente du Fonds Monétaire International, Christine Lagarde n’a pourtant, visiblement, pas eu à se plaindre de discrimination : « J’ai bénéficié de circonstances favorables, raconte-t-elle avec humour. Lorsque j’ai été élue à la présidence du board de Baker & McKenzie, le cabinet traversait une mauvaise passe financière et au tarif proposé, aucun homme ne voulait la place. Quand j’ai été nommée ministre des finances, la crise a éclaté et personne ne s’est battu, non plus, pour prendre ma place ». Ce qui lui fait conclure qu’« il faut souvent une crise pour qu’une femme accède aux responsabilités ». Pourtant, ce n’est, selon elle, « ni juste, ni profitable »:« Toutes les études montrent que les profits grimpent quand il y a des femmes aux responsabilités. Les hommes devraient le comprendre et nous aider à y accéder. Ne pas le faire, c’est perdre du temps et de l’argent. C’est une question de morale et de justice, mais aussi d’intérêt ». Interrogée, en conclusion, sur son non-engagement dans la dernière campagne pour les élections présidentielles, Christine Lagarde a botté en touche : « Je fais un meilleur travail où je suis que je ne l’aurais fait au gouvernement ou à la présidence», affirme-t-elle.
Une intervention très applaudie
Tenue dans un anglais parfait, son intervention a été l’une des plus applaudie du congrès. À tel point que Ron Howard, dont on venait pourtant juste d’apprendre qu’il dirigerait le spin off de Star Wars consacré à Han Solo, n’a pas réussi à lui voler la vedette. Coiffé de son éternelle casquette, le réalisateur de Da Vinci Code et de nombre d’autres blockbusters participait à un débat avec Robert Kraft, charismatique patron de l’équipe de football américain, les Patriots. Hors conférences, le congrès, qui se termine aujourd’hui, aura surtout été marqué par la prédominance des acteurs du web. A l’image du réseau social Snapchat, ceux-ci ont, littéralement, « fait la roue » durant toute la semaine sur la Croisette.