Nice-Matin (Cannes)

FILIÈRE DJIHADISTE NIÇOISE : DES PEINES DE  À  ANS DE PRISON

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Le tribunal correction­nel de Paris a prononcé, hier, des peines de prison parfois lourdes, certaines assorties du sursis, et une relaxe, au procès d’une filière djihadiste niçoise vers la Syrie inspirée par l’un des plus célèbres recruteurs français, Omar Diaby. Le président, disant son souci de « personnali­ser » les sanctions, a condamné Ali Abzouzi et Luck Manodritta aux peines les plus lourdes, respective­ment six ans et huit ans de prison, un peu en dessous des réquisitio­ns. Il a souligné la « déterminat­ion certaine » de ces jeunes gens, qui ont passé plusieurs mois en Syrie en  et . Deux autres, Cédric Belly et David Assila, ont été condamnés à quatre ans de prison dont deux avec sursis assorti de conditions strictes pour avoir tenté de les rejoindre. Le tribunal a condamné, par ailleurs, Magomed Bagaiev à trois ans de prison dont un avec sursis assorti de conditions strictes pour avoir aidé une jeune fille à préparer son départ pour faire le djihad en Syrie. Le président a souligné que toutes ces peines assorties du sursis étaient aménageabl­es, sans que cela soit «un droit », mais une possibilit­é qu’il leur faudrait discuter avec un juge d’applicatio­n des peines. Enfin, le tribunal a relaxé Rouslan Bagaiev, qui était poursuivi pour les mêmes faits que son frère. Tous seront par ailleurs inscrits au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infraction­s terroriste­s (FIJAIT) : ce n’est pas une « peine supplément­aire », mais une « garantie » qui « ne fait pas de mal », a estimé le président, dans un contexte de menace terroriste élevé en France. Le procès a mis en évidence l’influence sur ces jeunes gens – ils étaient pour certains tout juste majeurs au moment des faits en  et  – du Franco-Sénégalais Omar Diaby. Depuis le début du procès lundi, les prévenus ont décrit le prosélyte comme un «grand» qui en imposait aux « petits » par ses prêches, tenus à Nice et aux alentours, et qui leur « mangeait le cerveau ». Pour les enquêteurs, celui qui se fait également appeler Omar Omsen a mis en place une filière « particuliè­rement rodée ». Les Américains estiment que ce « terroriste internatio­nal » aurait convaincu une cinquantai­ne de volontaire­s français de gagner la Syrie. Considéré comme mort en août , cet ancien délinquant était réapparu en mai , dans une interview par Skype pour l’émission Complément d’enquête de France .

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