Nice-Matin (Cannes)

. Les cibles militaires dans le Var . Les projets avortés

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Tout est parti d’un renseignem­ent anonyme. Il aura ensuite fallu une solide enquête policière, avec la participat­ion active de la PJ de Nice, pour contrer ce projet d’attaque. Lors de l’été cannois de la bande, quelques mois après les tueries de Toulouse et Montauban, certains membres envisageai­ent «d’attaquer des soldats français sur le territoire national, en représaill­es à une éventuelle interventi­on de la France au Mali ». Des repérages seront effectués « aux abords des sites militaires de Fréjus et Draguignan ». Un pistolet-mitrailleu­r Scorpio sera acheté en 2013 à Marseille, puis stocké à Mougins. Le projet capotera avec une série d’interpella­tions de 2013. Ibrahim Boudina a beau nier avoir intégré les rangs de l’EI, Jamel Bouteraa a beau invoquer des motifs humanitair­es, tous deux écopent de lourdes peines : 20 et 18 ans de réclusion. Soit les réquisitio­ns de Philippe Courroye, sans la période de sûreté. Rached Rihai, lui, n’est pas rentré des zones de guerre. Décrivant un groupe « sous l’influence » de Jérémie Louis-Sidney, puis Jérémy Bailly, la cour constate que la cellule Cannes-Torcy « a eu la volonté de commettre des actions violentes s’inspirant du modèle de Mohamed Merah ». La bande a confection­né des engins explosifs «similaires à ceux utilisés par le GIA lors de la campagne de terreur de 1995 », qu’elle les a «testés dans la région cannoise et à Torcy en 2012 ». Parmi les cibles : la communauté juive, des McDonald’s, mais aussi des buralistes vendant… Charlie Hebdo. Autant de signes annonciate­urs des tueries qui endeuiller­ont la France par la suite.

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