. Les cibles militaires dans le Var . Les projets avortés
Tout est parti d’un renseignement anonyme. Il aura ensuite fallu une solide enquête policière, avec la participation active de la PJ de Nice, pour contrer ce projet d’attaque. Lors de l’été cannois de la bande, quelques mois après les tueries de Toulouse et Montauban, certains membres envisageaient «d’attaquer des soldats français sur le territoire national, en représailles à une éventuelle intervention de la France au Mali ». Des repérages seront effectués « aux abords des sites militaires de Fréjus et Draguignan ». Un pistolet-mitrailleur Scorpio sera acheté en 2013 à Marseille, puis stocké à Mougins. Le projet capotera avec une série d’interpellations de 2013. Ibrahim Boudina a beau nier avoir intégré les rangs de l’EI, Jamel Bouteraa a beau invoquer des motifs humanitaires, tous deux écopent de lourdes peines : 20 et 18 ans de réclusion. Soit les réquisitions de Philippe Courroye, sans la période de sûreté. Rached Rihai, lui, n’est pas rentré des zones de guerre. Décrivant un groupe « sous l’influence » de Jérémie Louis-Sidney, puis Jérémy Bailly, la cour constate que la cellule Cannes-Torcy « a eu la volonté de commettre des actions violentes s’inspirant du modèle de Mohamed Merah ». La bande a confectionné des engins explosifs «similaires à ceux utilisés par le GIA lors de la campagne de terreur de 1995 », qu’elle les a «testés dans la région cannoise et à Torcy en 2012 ». Parmi les cibles : la communauté juive, des McDonald’s, mais aussi des buralistes vendant… Charlie Hebdo. Autant de signes annonciateurs des tueries qui endeuilleront la France par la suite.