Ecole(s) de Nice : une carte blanche au geste singulier
La grande biennale consacrée aux Ecole(s) de Nice propose une plongée au sein d’un mouvement artistique majeur, mais aussi au coeur d’un flux historique singulier
Comment aborder la dialectique permanente entre raison et passion ? Les École(s) de Nice, thème sensible et périlleux, constituent un sujet et une illustration de choix. Cette troisième biennale organisée par la Ville, voulue par Christian Estrosi, chapeautée par Jean-Jacques Aillagon, qui en assure le commissariat général, embrasse les oscillations amples des millénaires, siècles, années. On galope de - ans à et même . Le musée Masséna campe la préhistoire et l’histoire, puis la grande famille des créateurs niçois se serre les coudes au Mamac, à la Galerie des Ponchettes où Noël Dolla est seul, et au qui filoche les héritiers « Supports/Surfaces ». Volontairement, le Musée d’art moderne a repris «À propos de Nice», le titre de l’exposition collective, celle de la reconnaissance parisienne (et déjà référence au film de Jean Vigo et Boris Kaufman). Le mouvement avait été propulsé au premier plan le février , lors de la fondation du Centre Pompidou, dont on fête le quarantième anniversaire. Son directeur, Pontus Hulten, avait fait de Ben Vautier l’un des commissaires. La biennale, qui a ouvert ses portes hier, a donc conservé le canevas, le titrage, « Nouveau réalisme, Fluxus, Supports/Surfaces». Ici, on suit des oscillations trentenaires qui vont de la quête d’absolu à la plongée dans l’esprit potache, irrévérencieux, contestataire. Et ce pli dans le geste artistique, devenu un sujet dans les études d’histoire de l’art demeure singulier. Nos ancêtres de Terra Amata étaient aussi en quête de beauté lorsqu’ils façonnaient leur outillage lithique près du même rivage.