Musée Masséna : la force du destin
Nice façonnée ou bien façonnant l’histoire? Jean-Jacques Aillagon, qui assure le commissariat général de l’événement de l’été, a tranché. Au musée Masséna, l’ancien ministre révèle tous les rendez-vous historiques petits et grands où Nice a eu «un rôle significatif». Ce tissage des lumières niçoises, appuyé sur des pièces exceptionnelles, enjambe les millénaires, les siècles. Car cette Nice à l’école de l’Histoire débute par l’épreuve du feu. Celui des hommes de Terra Amata et aussi les flammes bleutées allumées par Klein. On part de - 400 000 ans pour aboutir autour de 1932, selon la datation de la dernière pièce, le tableau de Brauner. Ce paysage méditerranéen est celui du port de Nice. Entre ces deux jalons, Jean-Jacques Aillagon propose un parcours vif, éclairé, dans la Méditerranée, chez les Grecs, les Romains. Avec ce tapis odorant de fleurs d’orangers, d’oliviers, de palmiers. Accroché aux comètes et aux astronomes, on passe du ciel étoilé au ciel spirituel.
Enracinement dans l’Histoire
On se pince plus loin devant l’original du traité d’union de Nice à la France. L’enracinement dans l’Histoire se prolonge avec Catherine Ségurane. Les années galopent toujours et on embrasse le premier tourisme de luxe, cosmopolite, l’évolution vers sa démocratisation. La fresque historique s’arrête juste avant les années quarante. 1947, ce sont les prémices de l’École de Nice. Mais Jean-Jacques Aillagon, lorsqu’il est question d’aborder le particularisme niçois, terreau d’un mouvement artistique, pointe uniquement l’écosystème, «la densité de créateurs» en lien aussi avec l’hédonisme et l’aventure touristique. Ainsi, chacun pourra y rechercher ou supposer la force d’un destin artistique. Ou encore laisser cette école de l’histoire totalement indépendante.