«Les Canadairs ne suffisent pas»
Le témoin Jean-Pierre Guinvarch, président de la coordination des associations de défense de l’environnement de la vallée de la Siagne
Les associations environnementales tentent, elles aussi, de lutter au quotidien contre le risque d’incendies notamment dans l’arrière-pays. Pour l’un de leur représentant M. Guinvarch, le nombre d’avion anti-incendie déployés est suffisant, mais d’autres mesures de fond doivent aussi être prises.
Avec ces trackers, êtes-vous rassuré sur le risque d’incendies cette année ?
Depuis longtemps, des moyens aéronautiques satisfaisants sont déployés à l’aéroport de CannesMandelieu. Le risque est, lui, bien réel, surtout en ce moment : il n’a pas plu depuis longtemps. La question, c’est l’anticipation du risque. Ça passe par des aménagements qui, eux, sont encore insuffisants de la part des intercommunalités. Il faudrait mieux quadriller les zones à risques, dans le massif du Tanneron notamment, à Pégomas, à Auribeau… Il existe justement un plan de prévision des risques d’incendies dit «PPR feu». Il permet en principe d’éviter, quand un incendie se déclare, qu’il s’installe et devienne incontrôlable. Des mesures ont été prises jusqu’à présent, c’est indéniable. Mais c’est encore perfectible.
Que voulez-vous dire par «anticipations»?
Les trackers et Canadairs ne suffisent pas. Il faut que les camions de pompiers puissent se rendre sur place dès qu’un incendie se déclare pour minimiser les dégâts. Pour cela, il faut aménager des bouches à incendie partout. Et bien sûr, construire des voies d’accès pour les véhicules de pompiers. Le meilleur moyen est encore de permettre aux agriculteurs de vivre sur leurs terres. Les cultures empêchent les broussailles de proliférer et les habitations sont des parefeux naturels. Quand on habite quelque part, on fait en sorte de protéger l’endroit. Il devient alors plus facile d’arrêter le feu. Mais les terres sont difficiles d’accès et il est toujours compliqué d’obtenir un permis de construire, plus que dans le Var par exemple.
En même temps, qu’est-ce qui est le plus écologique entre des broussailles et des habitations ?
La politique actuelle de l’État est d’éviter le «mitage», un habitat éparpillé dans le paysage. C’est un choix, qui a aussi ses inconvénients.