CYCLISME Trois autres Azuréens sur la route Sa vision du championnat Démare intouchable ? Le chiffre
Jimmy Raibaud va vivre ses troisièmes championnats de France chez les professionnels. L’Azuréen espère que la course sera décousue pour tenter de tirer son épingle du jeu
Il y a cinq ans, Jimmy Raibaud avait levé les bras dans le département voisin du Nord. Titré champion de France chez les amateurs, à Saint-Amand-les-Eaux, l’Azuréen de 25 ans retrouve aujourd’hui les routes d’une région qu’il affectionne, autour de Saint-Omer (Pas-deCalais). « Je suis content que ça se dispute dans le Nord. Depuis les Juniors, sans trop savoir pourquoi, c’est une région qui me réussit bien ». Sauf qu’aujourd’hui, l’adversité sera nettement plus relevée avec les Démare, Bouhanni et Coquard qui visent tous le titre national. « Bien sûr que c’est toujours le rêve d’être champion de France parce que, sur une course d’un jour, on ne sait jamais ce qui peut arriver, mais chez les pros, c’est moins ouvert. J’y vais d’abord parce que c’est la course de l’année ».
« On est beaucoup plus respecté »
Evidemment, l’Armée de Terre (Continental, soit la troisième division), sa formation, ne partira pas avec les faveurs des pronostics. Il faudra batailler face aux grosses cylindrées du World Tour (FDJ, AG2R) ou les Conti Pro (Cofidis, DelkoMarseille, Direct Energie, Fortuneo) qui sont habituées à disputer des courses plus relevées. Mais les militaires ont déjà piégé ces mêmes équipes plusieurs fois déjà cette saison, en s’adjugeant deux Coupes de France (Tour du Finistère, Tro Bro Leon), mais aussi des victoires de prestige (étapes sur les 4 jours de Dunkerque, Route du Sud, le Tour du Luxembourg, de Bretagne, Normandie... ). Ce qui a modifié la perception Outre Jimmy Raibaud, trois autres Azuréens seront au départ de la course. Le Roquefortois Mikaël Cherel étant blessé (fracture ilio-pubienne du bassin) et le Saint-Jeannois Amaël Moinard se préservant dans l’optique du Tour, on retrouvera Rudy Molard (FDJ), Julien Amadori (Interpor Academy) et Alexandre Blain (Madison Genesis). L’Antibois Rudy Molard roulera très certainement pour son coéquipier Arnaud Démare, le favori de la course. « S’il n’y a pas de vent, j’aurai un rôle d’équipier car tout le monde sera au service d’Arnaud. Si la course est plus dure, cela peut changer. Mais je n’ai pas couru depuis semaines (le Giro) et le parcours ne me convient pas ». Pour le Niçois Julien Amadori (Interpro Academy), néo-pro, ce sera une grande première. « Même une première à un championnat de France », précise le coureur de ans. « Je n’ai jamais fait km en course, on ne sera que deux de l’équipe au départ, donc ça risque d’être compliqué. J’y vais surtout pour profiter au maximum et vivre une belle expérience ». L’ancien coursier du SC Nice a déjà planché sur deux scénarios. « Soit prendre l’échappée ou m’accrocher pour terminer. » Quant à Alexandre Blain, il a découvert vendredi un parcours qui lui « plaît bien ». des hommes en kaki dans le peloton. « On est beaucoup plus respecté, reprend l’ancien coureur de l’US Cagnes et de l’OCCA. « Sur la Route du Sud on a pris le maillot de leader puis contrôlé pendant deux jours avec la Sky. C’était gratifiant de faire le tempo avec eux. Pareil au Luxembourg, avec la BMC dans la roue. On a eu de bons retours de ces équipes. Ils ont vu qu’on pouvait tenir la barre. On a les coureurs pour gagner et contrôler la course ». « C’est un beau circuit, pas si simple que ça ». Si le profil de ce championnat semble convenir au coureur de Peillon, il a listé bien d’autres problèmes. « Démare est en état de grâce, il aura une armada pour cadenasser la course. Et puis la distance est extrême pour moi qui ne cours pas les classiques ». Autre point noir, l’Azuréen de ans manque de jours de courses, lui qui a dû couper semaines la compétition au printemps (touché aux cervicales et la main sur une chute). « Mais les sensations étaient bonnes à l’entraînement, donc pourquoi pas. J’y irai un peu la fleur au fusil, mais le but sera de prendre l’échappée ou de survivre pour faire une place au sprint ». Rouler à l’avant du peloton, protéger des leaders, faire l’équipier, celui qui vit désormais à Mandelieu le fait davantage cette saison. « L’équipe a beaucoup changé par rapport à mes deux premières saisons, comme on a des coureurs plus expérimentés, de grande valeur (Gaudin, Loubet, Tronet), donc je bosse beaucoup plus pour les autres. On se sacrifie pour un coureur le Jour-J et cela fonctionne. C’est flatteur pour les leaders mais aussi pour les Une pointe de vitesse sans comparaison ou presque. Vingt coureurs pour contrôler la course puis l’amener au sprint. Sur le papier, Arnaud Démare paraît le mieux armé, surtout qu’il vient de se rassurer en remportant un nouveau succès mercredi au sprint en Belgique (photo AFP ci-contre à Halle-Ingooigem). Mais il devra se méfier de son éternel rival Nacer Bouhanni (Cofidis), mais aussi de Bryan Coquard (Direct Energie), voire de Rudy Barbier (AGR). « J’aurai ma chance, c’est sûr mais il ne faut pas croire que la course se terminera d’office par un sprint. Le vent pourrait avoir son importance et influencer le déroulement de la course », explique le champion de France . Les difficultés cette saison de Coquard chez Direct Energie, qui a annoncé qu’il quitterait l’équipe à la fin de la saison, et le manque de repères
“Je
vois bien la course se finir au sprint. Il y a deux bosses, plus de m de dénivelé, mais sur km, ce n’est rien. Ça va être usant, il y aura des attaques, avec les bosses qui vont se monter vite et qui écrémeront. Mais j’imagine un peloton de aller au bout. Mon favori, c’est Démare qui a une équipe à son service, mais Bouhanni est revanchard ”.
équipiers. Je ne trouve pas ça ingrat du tout, je suis content de le faire ».
« Mon rôle a changé »
Davantage sacrifié au profit du collectif, Jimmy ne présente pas forcément des résultats individuels très marquants. « Je n’ai joué ma carte qu’une seule fois cette saison sur la Drôme Classic (11e). Mais j’apprécie mon travail car j’ai été utile sur toutes les courses pour l’équipe. Que ce soit plat, vallonné ou dur, j’ai servi à quelque chose. J’espère que l’équipe sera reconnaissante car mon rôle a changé ». Au sein de l’Armée de Terre, qui ambitionne de grimper d’un étage la saison prochaine, la place de chaque de Bouhanni, qui vient « sans aucune pression » placent forcément Démare avec le costume de favori.
Beaucoup d’absents
La course promise aux sprinters de ce championnat a rebuté de nombreux coureurs de renom. Ainsi Romain Bardet, Thibaut Pinot, Pierre Rolland, Warren Barguil, Tony Gallopin ou encore Amaël Moinard ont passé leur tour. coureur est remise en question à la fin de saison. Mais Jimmy est un bon soldat qui n’hésite jamais à aller au front. Aujourd’hui, encore, il sera attendu. «Ona plusieurs cartes. En cas de sprint, Yssaad, Tronet sont rapides. Si c’est une course plus décousue avec du vent, ou les grosses formations ne cherchent pas le sprint, il faudra alors que je saisisse l’opportunité d’un petit groupe ». Un scénario impossible ? Il y a cinq ans, Raibaud avait bien été titré au sein d’un groupe de 16 coureurs, alors que les Vendée U devaient contrôler la course pour Bryan Coquard. Preuve que rien n’est jamais écrit à l’avance, surtout lors d’un championnat de France. LA COURSE
Départ à Saint-Omer à h pour tours de circuit de , km, comprenant deux bosses, soit km. Arrivée prévue vers h (en direct sur France à partir de h).
PALMARÈS
Comme le nombre d’Azuréens dans le “top ” du championnat amateurs disputé hier. Le Saint-Cézarien Grégoire Tarride et le Niçois Julien Trarieux (licenciés à l’AVC Aix) ont respectivement terminé e et e.