Nice-Matin (Cannes)

AUTO Vincent Abril en Bentley ‘‘interconti­nentale’’ Stéphane Richelmi : « Comme un petit frère »

Pilote officiel de la firme anglaise depuis 2016, le Monégasque met les bouchées doubles cette saison en enchaînant des courses en Europe et aux Etats-Unis

- Textes : Gil LÉON gleon@nicematin.fr

Les voyages forment la jeunesse, paraît-il... Sans doute que Vincent Abril en sait quelque chose. Débutée dès le  février aux antipodes, sur la piste des  Heures de Bathurst (Australie), la deuxième saison du pilote de  ans dans le camp Bentley-M Sport le voit en effet jouer à saute-mouton avec l’océan Atlantique. « L’opportunit­é de disputer le nouveau championna­t américain SprintX en parallèle du double programme Blancpain GT Series (Sprint et Endurance, ndlr) m’a fait enchaîner les allers et retours presque sans relâche au printemps », raconte le Monégasque d’adoption rencontré hier après-midi trois heures avant le départ des  Km du circuit Paul-Ricard, la très étoffée manche française de l’Endurance Cup ( GT sur la grille) qui devait couronner ses vainqueurs aux douze coups de minuit. « Multiplier les voyages longue distance, c’est un peu éprouvant, mais je ne me plains pas! Au contraire, cette expérience partagée avec deux équipes et pas moins de quatre coéquipier­s s’avère très instructiv­e, très enrichissa­nte. » Alors que la mise à feu de sa course à domicile se profile droit devant, le partenaire de l’Espagnol Andy Soucek et du Belge Maxime Soulet, avec qui il partage le volant de la Bentley Continenta­l numéro  partie du e rang, vous invite à suivre sa trajectoir­e... intercon- tinentale.

En Europe : « Des courses propres » « Après le titre Sprint Cup décroché en 2015 avec Maxi Buhk et la Continenta­l du team HTP Motorsport, c’est vrai que j’espérais franchir un nouveau palier en devenant pilote officiel Bentley. L’an dernier, je pense que nous aurions pu gagner quelques courses en Endurance mais cela n’est pas arrivé.

Même si le podium s’est refusé à nous, j’ai beaucoup appris et progressé en cours de saison. De quoi décider logiquemen­t de prolonger l’aventure avec l’équipe M-Sport. Pour 2017, décision a été prise de remanier les équipages. Piloter la ‘‘7’’ en Sprint (associé à Steven Kane) et la ‘‘8’’ en Endurance ne me pose pas de problème. Je trouve ce Dans le paddock varois de la Blancpain GT Series Endurance Cup, quelques pas suffisent depuis le stand Bentley M-Sport pour croiser la route de l’un des meilleurs amis de Vincent Abril. Direction le box du team Audi WRT, où Stéphane Richelmi accepte de jouer au jeu de la vérité en mode « tac au tac ».

Votre rencontre, c’était où et quand ?

À Monaco, en . Vincent avait quinze ans, il roulait en karting. Moi, vingt ans, et j’évoluais en F italienne. C’est mon coach sportif, Yann Lejeune, qui a fait les présentati­ons. On a commencé par s’entraîner ensemble et puis nous sommes très vite devenus potes. Aujourd’hui, Vincent, c’est comme un petit frère.

Sa qualité numéro  ?

Bonne humeur. Grosse motivation. Super énergie.

Son principal défaut ?

challenge intéressan­t, car on travaille des deux côtés du garage. Ça donne une vision globale... et ça me permet d’occuper seul actuelleme­nt la place de meilleur pilote Bentley au classement provisoire des Blancpain GT Series (4e, 49 pts). Soit dit en passant, ce petit défi perso me tient à coeur. J’espère rester devant jusqu’au bout ! Pour cela, il faut continuer Il est un brin susceptibl­e.

A-t-il eu raison de zapper la monoplace pour débuter directemen­t avec des « voitures à portières » ?

Oui. Regardez sa trajectoir­e, sa réussite. Bon il n’aura pas connu le frisson que peut procurer une GP, par exemple dans les rues de Monaco. Mais Vincent a gagné la Blancpain Sprint Cup à  ans et il est devenu pilote à accomplir des courses « propres ». La Continenta­l vient d’entamer sa quatrième saison. Face à des rivales plus récentes, Lambo, Mercedes, Audi, elle a encore son mot à dire comme l’ont démontré les deux podiums obtenus à Misano. Bien sûr, on espère que ceux-ci ne resteront pas sans lendemain. Moi, maintenant, je regarde surtout officiel Bentley. Pas mal comme début, non ?

Décrochera-t-il un nouveau titre en  ?

Vu que je n’en obtiendrai pas, moi, je lui souhaite... Mais à la régulière, ça me semble quand même compliqué aujourd’hui. Il n’a pas la meilleure caisse actuelle. La Lambo et la Mercedes sont un ton au dessus...

Le voir loin devant vous au classement général, ça vous agace ?

Non, ce qui m’énerve, c’est d’être derrière tout court. Que lui obtienne de bons résultats, ça me fait plaisir. Mais j’aimerais que nous remontions un peu la pente les 24 Heures de Spa. La lutte au sommet s’annonce grandiose, là-bas. Et nul doute que nous aurons une belle carte à jouer. »

Aux États-Unis : « Un autre monde »

« Courir un jour aux EtatsUnis, évidemment, j’en rêvais ! J’ai donc sauté sur l’occasion quand celle-ci s’est présentée au printemps. Le afin de pouvoir se battre l’un contre l’autre.

Votre première course ensemble ?

On en parle. Pour l’instant, nous SprintX est un nouveau championna­t disputé par équipage de deux pilotes qui se déroule dans le cadre du Pirelli World Challenge. J’ai ainsi intégré le team chinois Absolute Racing conduit par Ingo Matter et Fabien Fior. Ce dernier est originaire du Gers. Il y a d’ailleurs plusieurs mécanos français. Voilà, le courant est tout de suite bien passé entre nous, notamment avec Adderly Fong, mon coéquipier. Je me suis vite senti à l’aise. Làaussi, on arrive à tirer notre épingle du jeu malgré une concurrenc­e féroce. Il reste cinq courses devant nous. J’espère en gagner une. C’est jouable à la régulière. Le top 3 final aussi. Mais je suis surtout content de découvrir un autre monde. J’adore ces circuits à l’ancienne, sans dégagement­s, qui ne pardonnent pas le moindre écart. Même chose pour l’ambiance relax, et ce public de connaisseu­rs, de passionnés. Finalement, mon seul motif de contrariét­é, pour l’instant, c’est de ne pas avoir pu en profiter pour aller voir un match de basket NBA ! » avons juste partagé quelques récréation­s en karting. Faudrait trouver un truc sympa conciliabl­e avec son emploi du temps surchargé. Pas simple, mais on y réfléchit.

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(Photo Georges Decoster) Hier soir, à  h , la Bentley Continenta­l du trio Soucek-Soulet-Abril menait la danse devant deux Ferrari . Il restait alors  minutes d’effort nocturne.
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(Photo Jo Lillini) Vincent Abril et Stéphane Richelmi : copains d’abord !

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