Nice-Matin (Cannes)

EQUITATION « Je suis fou de mon sport »

Le cavalier français Kevin Staut, champion olympique de saut d’obstacles par équipes, a terminé troisième du Grand Prix de Monaco. Sa régularité au plus haut niveau impression­ne

- LEANDRA IACONO

Le e Jumping Internatio­nal de Monaco est toujours un moment particulie­r pour le cavalier français Kevin Staut. Pas seulement parce qu’il est le seul Tricolore à y avoir brillé depuis sa création en 2006. Mais parce que cette victoire-là en 2012 avait marqué un tournant dans sa relation avec Rêveur de Hurtebise, le cheval avec qui il a remporté la médaille d’or du saut d’obstacle par équipes cet été aux Jeux de Rio (avec Philippe Rozier, Roger-Yves Bost et Pénélope Leprévost). « Je ne montais Rêveur que depuis quelques mois. Ce Grand Prix avait permis d’amener de la confiance dans notre relation », se rappelle Staut qui confiait alors à quelques heures de la finale « espérer réitérer la même performanc­e sur ce parcours atypique. » Cela n’a malheureus­ement pas été le cas, le Français associé à For Joy, échouant à une très bonne 3e place. Mais cela n’a pas empêché le Tricolore de tirer un bilan positif de son année 2017 « C’était censé être une saison de battement, sans gros enjeux, entre les JO et les championna­ts du Monde de 2018, mais en tant que compétiteu­r, on a du mal à lever le pas. La médaille aux Jeux a apporté une motivation supplément­aire. Mes chevaux ont montré de belles choses », se félicite Kevin Staut, plus le même depuis le graal brésilien. « Je suis libéré. Je sens qu’avec Rêveur, il y a eu un avant et un après Rio. Nous étions très irrégulier­s. L’or olympique a apporté de la crédibilit­é à notre travail ». Assez pour redevenir numéro 1 mondial, comme cela avait été le cas entre juillet 2010 et avril 2011 ? L’actuel numéro 7 au ranking n’en fait pas une fixation.

Une incroyable longévité

« C’est un objectif bien sûr, le rêve de tout cavalier. Mais je ne suis pas certain d’avoir l’effectif nécessaire pour le moment. Il faut plus de chevaux de niveau 1,50m. C’est pour cela qu’avec mon équipe, nous travaillon­s beaucoup dans la sélection et la production de jeunes montures. Mais cela prend du temps, il faut des années pour les amener au haut niveau. Rester dans les 10 meilleurs mondiaux est déjà un signe de régularité », continue le natif des Yvelines. Le Grand Prix du Prince de Monaco réussit décidément très bien aux Transalpin­s. Après Emanuele Gaudiano l’an passé, c’est le talentueux Alberto Zorzi qui s’est imposé cette année devant Christian Ahlmann et Kevin Staut. A l’issue du premier passage sur un parcours extrêmemen­t difficile, quatre cavaliers seulement sur les  en lice avaient réalisé le sans-faute qualificat­if pour la finale chronométr­ique. Au final Zorzi et son Hanovrien de  ans Cornetto K ont devancé l’Allemand pour quatre dixièmes. « Ce n’était pas simple de battre Ahlmann. J’ai la chance d’avoir des chevaux formidable­s et c’est grâce à eux », a confié l’Italien, tout heureux de signer sa première victoire sur le Longines Global Champions Tour. L’épreuve par équipes, un peu plus tôt dans l’après-midi, avait été remportée par les Vienna Eagles des Belges Grégory Wathelet et Niels Bruynseels devant les Shanghai Swans et les Mexico Amigos.

Depuis 2009 et sa percée dans le grand monde, Kevin Staut est le seul cavalier à n’avoir jamais quitté le top 15 mondial. A 36 ans, il explique cette remarquabl­e longévité par une passion sans faille conjuguée à une équipe entièremen­t focalisée sur la performanc­e. «Je suis fou de mon sport. Je vis pour la compétitio­n. Ça m’a aidé à éviter quelques obstacles comme avoir à gérer une vie de famille -il n’a pas d’enfants, ndlr - ou de grosses infrastruc­tures externes à ma carrière. Et puis je suis très bien entouré. L’état d’esprit général est tourné vers le haut niveau. » Une vie de champion, logiquemen­t faite de hauts et de bas, que Kevin Staut tient à partager avec ses fans sur les réseaux sociaux.

« C’est important de le faire. Je suis fier de mon sport et de comment je le pratique. J’ai envie de partager mes émotions avec sincérité, ne pas cacher les moments difficiles. Sans parler de transmissi­on, je me dis que ça pourrait servir aux jeunes cavaliers ». Certaineme­nt que ces derniers rêvent d’obtenir un jour le même palmarès.

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Prochaine grosse échéance internatio­nale pour Kevin Staut ? Le championna­t d’Europe du  au  août à Göteborg en Suède. (Photos Jean-François Ottonello)
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