Nice-Matin (Cannes)

Squat des nomades à Coubertin

Après une journée d’attente et de blocage avenue Francis-Tonner, plus de cinquante caravanes se sont installées sur les terrains du stade. Occupation illégale dénoncée en préfecture

- acarini@nicematin.fr

Comme un long serpent, les véhicules des gens du voyage se sont immobilisé­s tout autour du stade Coubertin hier matin. Vers 10 heures, les forces de l’ordre sont intervenue­s pour stopper le convoi des caravanes à hauteur du rondpoint de l’aérodrome, alors qu’une dizaine avait déjà pénétré par effraction sur un terrain de foot. Le début d’un long et habituel bras de fer entre communauté et autorités (préfecture, mairies), avec une forte présence policière sur le terrain (nationaux et municipaux, de Cannes et Mandelieu) pour « arbitres de paix ». En raison de ce blocus sur l’avenue FrancisTon­ner, la circulatio­n a été interdite et déviée, du rond-point des Tourrades à l’ouest à l’avenue Coubertin à l’est. Faute d’aire de grand passage (obligatoir­e) dans la cité des festivals, les nomades ont décidé d’investir le site sportif. En provenance d’une aire d’accueil à Saint-Tropez, ils envisagent de rester huit jours à proximité de la Croisette. En attendant la plage, c’est sur le bitume brûlant et sous un soleil de plomb que cette population, une cinquantai­ne de ménages avec femmes et enfants parfois en bas âges, a vu défiler les heures. Des gens biens mis qui ne voulaient pas être considérés comme des va-nu-pieds.

« On n’est pas des animaux »

« On avait pourtant averti le maire de Cannes que l’on viendrait, et il doit légalement nous fournir un terrain avec de l’eau et de l’électricit­é », râlait une dame. « Ils n’ont fait aucune demande et nous n’avons pas de terrain pour les accueillir, on ne peut pas laisser faire », rétorquait Yves Darros, chef de la police municipale. Des fillettes erraient dans des coins d’ombre, près d’un tuyau d’arrosage. D’autres personnes demeuraien­t confinées dans leur voiture, moteur allumé pour faire tourner la clim’. Les policiers suaient sous leurs uniformes. En fin d’après-midi, un terrain proposé à La Roquette était refusé, car sans eau. « On ne demande pas forcément un stade, un champ de paille nous suffirait, mais à condition qu’il soit équipé. On est des êtres humains, pas des animaux », soupirait une jeune maman. Finalement, vers 19 h 30, l’ensemble des caravanes investissa­ient Coubertin, et la circulatio­n était rétablie, sans faire appel aux effectifs CRS déployés à proximité. En douceur ? « Il y a eu passage en force, et cette occupation illégale pourrait déclencher une procédure adéquate », dit-on en préfecture. « C’est la préfecture qui a géré », précise laconiquem­ent le maire David Lisnard. Dans cette ambiguïté, difficile de deviner où les nomades vont loger. Ou être délogés… ALEXANDRE CARINI

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(Photos A.C.) Le blocage des véhicules des gens du voyage à l’entrée de Coubertin a paralysé l’avenue Francis-Tonner toute la journée. Sous un soleil de plomb, hommes, femmes, enfants, mais aussi policiers nationaux et municipaux ont patienté des heures.

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