Nice-Matin (Cannes)

« Toujours l’envie de jouer »

Anthony Scaramozzi­no a fait un crochet par chez lui la semaine dernière. En fin de contrat à Lens, le défenseur niçois de 32 ans a envie d’un nouveau challenge

- RECUEILLI PAR WILLIAM HUMBERSET

Formé à l’OGC Nice, “Scara” avait eu le bonheur de porter le maillot rouge et noir en 2004, sous les ordres de Gernot Rohr (5 matchs), puis en 2007 avec Fred Antonetti. A l’époque, le Nissart n’a pas eu la chance d’un Koziello ou d’un Sarr aujourd’hui, celle de jouer davantage dans un Gym qui fait confiance aux jeunes. « Ce n’est plus le même club », juge ce père de deux enfants. Mais le gamin passé par le Cavigal s’est taillé une honnête carrière. En France comme à Chypre. Le défenseur de 32 ans, qui boucle un contrat de deux ans à Lens, était de passage à Nice pour le lever de rideau du match des légendes. Lui qui avait connu le Ray a découvert l’Allianz grâce à la Selecioun.

Anthony, vous avez enfin foulé la pelouse de l’Allianz Riviera...

Je n’y étais jamais venu. C’était vraiment top. C’était bien organisé, c’est très carré en Selecioun. En plus, on affrontait Cannes, un club dans lequel j’avais joué (-). Avec Cerielo d’ailleurs (qui jouait en défense dans l’équipe adverse). J’avais aussi côtoyé Mandrichi à Châteaurou­x (-), croisé Peralta en Ligue , joué contre d’autres quand j’étais chez les jeunes à Nice... Ça rappelle des souvenirs.

Vous avez même eu l’honneur de porter le brassard.

Je ne m’y attendais pas. Je pensais que la Bosette ou Mansour (Assoumani) le porteraien­t. Mais ils ont joué la deuxième mi-temps et Mattio (le coach de la Selecioun) me l’a donné. C’était un joli clin d’oeil.

Comment se sont noués les contacts avec la Selecioun ?

Quand Warren Messina (le frère de Cédric, président et fondateur de la Selecioun NDLR) m’a contacté, j’ai tout de suite accepté. J’avais déjà prévu de descendre dans la région cette semaine-là pour participer au tournoi de beach soccer de l’associatio­n “Sourire & Partage”, à Mandelieu, ça tombait bien. Je n’avais jamais porté le maillot de la Selecioun. Je les avais suivis lors de l’Euro ConIFA en Hongrie, ça donnait trop envie ! Ce match était en plus organisé pour la bonne cause.

En tant que Niçois, ces attentats du  juillet vous avaient particuliè­rement marqué ?

Forcément. Je me rappelle encore où j’étais à ce momentlà. On avait déjà repris la prépa avec Lens, j’étais au restaurant avec Nicolas Douchez. Il regarde son téléphone et me dit : « Put... il y a des attentats à Nice ! » Je ne voulais pas le croire. On a regardé des sites de médias sur le net qui confirmaie­nt l’info. Ma femme et mes enfants étaient sur la Prom’ à ce moment-là... Ils étaient heureuseme­nt positionné­s sur Carras. Quand le camion a tourné à gauche sur la Prom’, ils étaient sur sa droite... Alors forcément, ce dépôt de gerbe devant la stèle, c’était un beau moment. Des personnali­tés comme Laurent Blanc et Jean Tigana étaient là, on leur a fait une haie d’honneur, c’était vraiment beau.

Vous venez de boucler une saison au goût amer à Lens avec ce but à la dernière seconde d’Amiens qui vous prive de la montée en L...

On me répète souvent que ce but nous coûte la montée. Mais je ne suis pas d’accord, on a quand même perdu  points à domicile ! Ce sont ces points qui nous coûtent cher. Même si le scénario nous est contraire dans la chronologi­e des buts de la dernière journée, on était e au coup d’envoi et on l’est resté parce que les trois équipes de tête ont gagné. La logique a été respectée au final.

Quel bilan personnel faites-vous de cette saison ?

Ça s’est très bien passé. Le coach (Alain Casanova) m’a fait confiance en début de championna­t, j’enchaînais les matchs. Puis je me suis blessé pendant deux mois et l’équipe a bien tourné en mon absence. Elle enchaînait les victoires, je n’avais pas mon mot à dire.

Vos ambitions pour celle à venir ?

Je suis en fin de contrat à Lens. Des discussion­s ont été engagées avec quelques clubs de Ligue  et National, mais rien d’avancé. J’aimerais que ça puisse se décanter assez vite, histoire de ne pas accumuler de retard dans la préparatio­n. Physiqueme­nt, je me sens bien. J’aurais pu me dire que c’était le moment de rentrer dans la région, de me trouver un petit challenge dans le coin et de préparer la reconversi­on... Mais pas du tout, j’ai encore les cannes et l’envie de continuer de jouer.

En parallèle, vous suivez toujours les résultats du Gym ?

Non, ça ne m’intéresse pas... (Il rit) Et bien sûr que je regarde ! J’ai notamment suivi la belle saison de Wylan Cyprien (son coéquipier à Lens en - NDLR), je savais qu’il pouvait exploser à Nice. Il était même aux portes de l’équipe de France avant sa blessure ! Je pense que Nice a les moyens de jouer les - premières places de L, de jouer l’Europe sur chaque saison. Depuis l’arrivée de Jean-Pierre Rivère, il gère ce club comme une entreprise et c’est ce qui fait la différence.

C’est un club qui donne désormais sa chance aux jeunes...

La philosophi­e n’a plus rien à voir. A notre époque, l’objectif était de faire perdurer le club en Ligue . C’est pour ça que beaucoup d’anciens arrivaient au club comme Laslandes, Grenet, Tchato, Rool, Jeunechamp... Il fallait des joueurs comme ça pour se maintenir. Quand on voit maintenant Dante, Balotelli... Aujourd’hui, même en étant Niçois, on se demande ce que des stars comme eux, qui ont joué à Liverpool, à City ou au Bayern, viennent faire à l’OGC Nice. Parce qu’on a encore du mal à voir Nice comme un grand club. Les dernières stars qu’on avait vues au club, c’était dans les années  ! Alors que de l’extérieur, on se rend compte combien le Gym a grandi. Le club a pris une véritable ampleur. Quand j’en avais parlé avec Wylan (Cyprien) ou même avec Kevin Bourigeaud, qui intéressai­t le Gym, je ressentais que le club était devenu vraiment attractif. Par son projet, et son jeu surtout.

‘‘ De l’extérieur, on se rend compte combien le Gym a grandi ”

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(Photo Franck Fernandes)

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