Nice-Matin (Cannes)

AUTO Abril décroche la lune

Samedi soir, les douze coups de minuit ont scellé le triomphe de la Bentley Continenta­l du trio Soucek-Soulet-Abril. Une réussite qui renforce le statut de prétendant au titre du Monégasque

- Textes : Gil LÉON gleon@nicematin.fr

Lui et son écurie connaissai­ent déjà le chemin menant à la plus haute marche du podium varois. « Moi, c’était en 2012 », jubile Vincent Abril. « J’avais remporté ici l’ultime course de la Seat Leon Supercopa France. Embrasser une nouvelle victoire au Castellet cinq ans après me procure un peu la même sensation. Un frisson très spécial. » Pour l’alliance Bentley MSport, il faut faire une marche arrière jusqu’au 28 juin 2014. Ce jour-là, au terme d’une manche française version courte (3 heures contre 6 désormais), le trio SmithMeyri­ck-Kane s’était imposé devant une McLaren. Le dernier triomphe en date du team conduit par l’emblématiq­ue Malcolm Wilson sur le front de la Blancpain GT Series Endurance Cup avant la démonstrat­ion magistrale accomplie samedi soir.

Scénario idéal

Au départ des 1000 Km du circuit Paul-Ricard, on misait plutôt sur un succès d’une Ferrari 488 ou d’une Mercedes AMG. Comme un clin d’oeil au prochain retour du Grand Prix de France, les deux marques engagées dans un féroce duel sur la planète F1 se partageaie­nt d’ailleurs la première ligne de la grille quand fut lâchée la meute, à 18 h pile. Ni l’étoile de Stuttgart, hissée en pole position par le Néerlandai­s Yelmer Buurman (associé à Luca Stolz et Adam Christolou­lou), ni le cheval cabré de Maranello, 2e au décollage grâce à l’Italien Davide Rigon (avec Victor Shaytar et Miguel Molina) ne parviendro­nt donc à « transforme­r l’essai ». La faute à une Bentley numéro 8 tout simplement royale de bout en bout. Relégués hors du podium lors des deux premières étapes, à Monza (6e) et Silverston­e (5e), Andy Soucek l’Espagnol, Maxime Soulet le Belge et leur jeune coéquipier (22 ans) vivant en Principaut­é ont cette fois tutoyé l’excellence mille bornes durant. « Scénario idéal, course parfaite », poursuit le Monégasque d’adoption ravi de décrocher son premier succès dans la peau d’un pilote officiel Bentley. « Bon, j’aurais pu négocier un peu mieux la qualif’ (8e). Sans le trafic qui me gêne, la 2e ligne est accessible. Quant à la course, il fallait surtout rester calme. Je suis content de mon double relais initial. Malgré la forte chaleur accélérant un

“Le

chat noir nous a encore griffés, cette fois en fin d’épreuve, après la tombée de la nuit. Trois courses, trois abandons : manifestem­ent,  n’est pas notre année. Mais les progrès enregistré­s ici sont porteurs d’espoirs pour la suite. Donc j’espère que l’on verra enfin le bout du tunnel aux  Heures de Spa.”

STÉPHANE RICHELMI brin la dégradatio­n des pneus au début, j’ai réussi à remonter P3 avant de transmettr­e le volant à Andy. »

Bond en avant

Si la Bentley jumelle (n°7, Smith-Jarvis-Kane) voyait sa progressio­n entravée par un insoluble problème d’alimentati­on, rien ne venait perturber le plan des rois de la nuit. « Une feuille de route respectée à la lettre qui récompense le super travail de l’équipe. Et qui démontre que cette Continenta­l GT3 vieillit bien. Plus âgée que la plupart de ses rivales, elle demeure une voiture fiable et performant­e. » En brisant l’hégémonie de la Lamborghin­i Huracan du Grasser Racing (Bortolotti­Engelhart-Caldarelli), seulement 13e samedi après avoir écopé d’un « stop and go » d’une 1 minute (responsabl­e d’un accrochage), Vincent Abril et ses compères font naturellem­ent un bond en avant au classement de l’Endurance Cup. De quoi prendre les rênes avec un petit point d’avance. « Tout reste possible », concluait-il après la douche pétillante. « Personnell­ement, comme je passe d’une voiture à l’autre, entre Sprint (sur la ‘‘7’’, associé à Steven Kane, ndlr) et Endurance, me voilà aussi 2e de la hiérarchie globale des Blancpain GT Series (Sprint et Endurance Cup confondues). Maintenant, on se tourne vers les 24 Heures de Spa-Francorcha­mps (27-30 juillet) .Unvirage ô combien important que nous aborderons remontés à bloc. » Comprenez avec l’ambition de décrocher une autre lune dans le ciel des Ardennes belges...

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Au terme d’une course parfaiteme­nt maîtrisée, Maxime Soulet, Vincent Abril et Andy Soucek, alias « les rois de la nuit », permettent à Bentley de renouer avec le succès en terre varoise. (Photos Georges Decoster)

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