Nice-Matin (Cannes)

ÉQUITATION Delestre ne lâche rien Questions à

Simon Delestre, ex-numéro 1 mondial du saut d’obstacles, manie comme personne l’art de rebondir. Son forfait aux JO de Rio digéré, le cavalier peut maintenant se tourner vers l’avenir Grégory Wathelet, cavalier belge

- LEANDRA IACONO RECUEILLIS PAR L.I

Il est aux alentours de 17h45 samedi lorsque Chessal Zimequest, le cheval de Simon Delestre, refuse de franchir l’une des difficulté­s du parcours dessiné par le chef de piste Luc Musette. Le Français ne se qualifie pas pour le Grand Prix du soir, l’épreuve tant attendue du week-end. On imagine sa déception si grande qu’on nous prévient que l’interview qu’il doit nous accorder dans la foulée risque d’être annulée. C’est mal connaître le bonhomme et sa capacité à relativise­r. «Ce sont les aléas du sport, sourit-il, Chessal avait jusque-là sauté de façon remarquabl­e. On a manqué de réussite.Ça arrive.» Il faut dire que le cavalier français, deuxième à Cannes il y a quinze jours, en a vu d’autres. Notamment cet été aux Jeux Olympiques, où alors qu’il était numéro 1 mondial, la blessure d’ Hermès Ryan l’avait obligé à déclarer forfait, mettant un terme à un rêve qui l’avait déjà fui en 2012 à Londres. «Ça a été une grande déception à un moment de ma carrière où j’étais au top. J’avais un des meilleurs chevaux du monde. Ça faisait près de 18 mois que nous nous consacrion­s à cet objectif-là. Les circonstan­ces ont été dures à accepter. En 25 ans, je n’avais jamais vu une monture se blesser la nuit dans son box. Mais ce qui ne tue pas rend plus fort. J’ai la chance de faire un sport que l’on peut pratiquer longtemps. J’aurais peut-être une autre chance». Ses coéquipier­s e de l’équipe de France sont aujourd’hui présentés en tant que champions olympiques. Pas lui.

Hermès Ryan de nouveau au top

« J’aurais aimé me battre à leurs côtés. Ce qu’ils ont fait est fantastiqu­e. Pour eux, mais aussi pour notre sport », confie Simon Delestre, qui au-delà de sa déception personnell­e, a aussi dû gérer la longue convalesce­nce d’Hermès Ryan, arrêté pendant 6 mois. « Le voir retrouver son meilleur niveau donne un coup de boost. Le sport reprend enfin ses droits. On peut passer à autre chose ». Le numéro 10 mondial peut maintenant se tourner sereinemen­t vers ses prochains objectifs, le championna­t d’Europe de Göteborg (22-27 août) en tête. Et briguer de nouveau le rang de meilleur cavalier du monde. « L’avoir fait une fois est déjà un rêve. De nombreux cavaliers talentueux sont restés deuxième sans jamais passer le cap. Ça reste pour le moment le plus beau souvenir de ma carrière. C’est un objectif mais pas à tout prix. Il faut au moins 3 montures de Grand Prix à 120 % au même moment. Ça arrive rarement. Son ambition personnell­e ne doit jamais prendre le pas sur la santé de ses chevaux. » Simon Delestre le sait mieux que personne. La vérité d’hier est rarement celle de demain. Grégory Wathelet, numéro  belge du saut d’obstacles, a été l’un des grands bonhommes de ce week-end monégasque. Le vicechampi­on d’Europe de  ans, e mondial, a répondu à nos questions.

Quel bilan tirez-vous de ce Jumping de Monaco ?

C’est mieux que toutes mes espérances. Je ne peux pas dire le contraire. J’ai gagné l’indivuelle de vendredi et la Global Champions League avec mon équipe des Vienna Eagles. Mes chevaux ont très bien sauté. C’est très positif.

Il a fallu se défaire de parcours très techniques...

Oui, avec cette piste très petite, l’approche est très différente de ce que l’on a eu ces dernières semaines. Tout s’enchaîne très vite, cela demande plus d’efforts à nos chevaux.

Vous confirmez semaine après semaine les espoirs placés en vous... Ça me fait plaisir. Dans beaucoup de sports, si tu n’avances pas, tu recules. Il faut se remettre régulièrem­ent en question. Beaucoup de jeunes tapent à la porte. Le plus dur est de se maintenir parmi les meilleurs.

Vous avez dû vous battre plus que d’autres cavaliers pour en arriver là...

Ça m’a endurci. Il y a eu des moments compliqués. Beaucoup auraient sans doute abandonné. C’est peutêtre ce qui me permet de gagner un peu plus aujourd’hui. J’ai créé ma chance mais je ne suis pas à plaindre.

 ?? (Photos Jean-François Ottonello) ?? Simon Delestre, ici avec Qlassic Bois Margot, a terminé son week-end en Principaut­é par une e place sur le Trophée Casino de Monte-Carlo.
(Photos Jean-François Ottonello) Simon Delestre, ici avec Qlassic Bois Margot, a terminé son week-end en Principaut­é par une e place sur le Trophée Casino de Monte-Carlo.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France