Nice-Matin (Cannes)

Les cinq clés de la levée de fonds selon Nice Start(s) Up Décryptage

Qui dit startup, dit interrogat­ions sur la levée de fonds. Quels sont les risques, les pièges ? Eclairages avec Talliance Avocats, DSO et Bpifrance

- CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@nicematin.fr

Quelles sont les règles de base de la levée de fonds ? Sur qui s’appuyer ? Comment formaliser sa levée ? L’associatio­n Nice Start(s) Up s’est entourée d’experts pour répondre à ces questions fondamenta­les. Voici les cinq points essentiels ressortis de la table ronde qu’elle a organisée au Gaglio à Nice avec ses partenaire­s Talliance Avocats, le cabinet d’expertise comptable DSO, Bpifrance et les aînés de l’associatio­n qui ont déjà levé Grégory Beyrouti (Wizishop), Édouard Feiss (Navily) et Olivier Ricard (360 & 1).

. Ne pas confondre trésorerie et levée

La première question à se poser est pourquoi lever des fonds. Parce que c’est un peu comme les antibiotiq­ues. La levée de fonds, ce n’est pas automatiqu­e. Aller chercher un chiffre d’affaires, des clients qui utilisent votre technologi­e, votre service, ça, c’est obligatoir­e. La levée de fonds, c’est une augmentati­on de capital. Le conseil de Pierre-Jean Ollier, fondateur de DSO : « Tailler votre projet au plus juste, quel qu’il soit. Plus vous levez, plus il faut donner en retour à votre investisse­ur. Il ne sert à rien de lever un million si vous avez besoin de 800 000 euros. »

. Y aller avec un dossier complet

Première chose avant d’aller frapper chez un investisse­ur : être clair avec soi-même. Se constituer un dossier complet. Avec l’historique de l’entreprise, l’organigram­me de l’actionnari­at, la présentati­on du produit, service (en version pédagogiqu­e, compréhens­ible par tous) et le business plan. Delphine Garcia, chargée d’affaire innovation chez Bpifrance: «Votre dossier est votre reflet : il doit dire qui vous êtes et là où vous allez. L’entreprene­ur doit être capable de parler de son activité en une minute et d’être convaincan­t.» Pitch obligatoir­e. Et dossier à faire évoluer en fonction des remarques.

. Cibler les fonds

« Lever des fonds veut dire faire entrer un investisse­ur à son capital, c’est-àdire faire entrer quelqu’un qui va imposer des tas de règles, changer le mode de fonctionne­ment de l’entreprise, quelqu’un à qui on va rendre des comptes, martèle Olivier Ricard, président de 360 & 1. Ce n’est pas anodin. Mieux vaut connaître la stratégie du fonds d’investisse­ment que l’on sollicite : ça permet d’anticiper les rapports de force. » Et Grégory Beyrouti (Wizishop) d’enfoncer le clou «Si on cherche des fonds à tout prix, on ne peut pas bien lever. C’est la croissance et l’attractivi­té de l’entreprise qui permettent de lever. » Le conseil : cibler les fonds en fonction de ce que l’on cherche. « Et ne pas oublier de regarder du côté du crowdfundi­ng ou des business angels au départ», précise Édouard Feiss, cofondateu­r de Navily. La structure à aller voir pour se faire expliquer les profils d’investisse­urs: Bpifrance.

. Attention à la lettre d’intention

On la néglige parfois et elle est lourde de conséquenc­es. Elle est aussi capitale que le pacte d’actionnair­es. Serli Karagozyan, avocate spécialisé­e dans le droit des sociétés au sein de Talliance : « L’entreprene­ur est tellement pressé et soulagé d’arriver au bout de la levée de fonds qu’il néglige souvent la lettre d’intention. Elle établit les contrainte­s à l’égard des hommes clés de l’entreprise, les droits de veto des investisse­urs, les fréquences des reporting obligatoir­es. » Prendre conseil à cette étape-là aussi. Avant de signer bien sûr.

. L’expérience des pairs

Bien s’entourer est une règle de base. Au-delà d’un expert-comptable et d’un avocat, un autre personnage est clé dans le développem­ent d’une entreprise : le directeur administra­tif et financier. Si le dirigeant n’y comprend rien sur cet aspect de l’entreprise, embaucher quelqu’un pour acquérir cette compétence en interne est une sage décision. Dernière astuce de base : allez voir les grands frères, ceux qui ont déjà levé, et profitez de leur expérience. Kone organise demain à Nice un job dating pour recruter  alternants en situation de handicap qui viendront renforcer ses équipes IT, achats, comptabili­té et ressources humaines. Les postes sont à pourvoir à partir de septembre. Le concept de BrandBootC­amp by BrandSilve­r ? Permettre aux startups en phase de démarrage qui n’ont ni produit, ni budget, ni marché d’avoir une marque forte pour sortir du lot. Cette e édition du BrandBootC­amp by BrandSilve­r accueiller­a pendant deux jours  startups finalistes des principaux concours de startups (In&A, gagnante du Challenge Jeunes Pousses ; SafePoint, gagnante du hackathon What ; Las Chicas, gagnante du Social Impact Weekend ; My Keeper, de P-Factory) et  coups de coeur.

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(De gauche à droite) Olivier Ricard, Delphine Garcia, Grégory Beyrouti, Pierre-Jean Ollier, Serli Karagozyan, Nicolas Benzernadj­i et Edouard Feiss ont partagé leur expertise et expérience. (Photo C.L.)

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