Nice-Matin (Cannes)

Monaco s’inspire dans la capitale des startups Grand angle Espresso Monte-Carlo : what else ?

Une délégation du Monaco Economic Board est rentrée jeudi d’une mission de 4 jours à Tel Aviv. Très utile, à deux mois de l’ouverture de l’incubateur de startups monégasque

- ARNAULT COHEN

La semaine dernière, trente dirigeants monégasque­s ont découvert ce qui se fait de mieux en la matière. « Israël est le pays au monde où la concentrat­ion de startups est la plus importante », éclaire Martin Péronnet, le directeur général de Monaco Telecom et porteur du projet MonacoTech, un incubateur-accélérate­ur de startups qui ouvrira en septembre à Monaco. Lui et Fabrice Marquet, le directeur de cette structure en voie d’éclosion, ont savouré chaque seconde de cette mission économique du MEB. Et tiré de très nombreux enseigneme­nts. Israël est la Terre promise pour les startups. Le deuxième centre d’innovation au monde après la Silicon Valley. Toute l’économie du pays est tournée depuis les années 90 vers les nouvelles technologi­es et le développem­ent fulgurant de sociétés qui, en un rien de temps, peuvent être valorisées Michel Dotta, le président du MEB, en est convaincu: « Monaco doit s’orienter vers le high-tech. » Ce virage sera amorcé dès le mois de septembre avec l’entrée en service de MonacoTech, un incubateur (aide à la création) et accélérate­ur de startups. Le gouverneme­nt princier est à l’origine du projet qui est monté en partenaria­t avec Xavier Niel, le big boss de Free et actionnair­e majoritair­e de Monaco Telecom. D’où la présence active de Martin Péronnet, le DG de l’opérateur monégasque, aux côtés de Fabrice Marquet, le directeur de MonacoTech. Tous deux ont dévoilé le projet à Tel Aviv. Dans un espace de 820 m2 mitoyen de Monaco Telecom, à Fontvieill­e, seize startups seront accueillie­s, soutenues « dans leur création ou leur développem­ent, à plus d’un milliard de dollars. On les appelle les « licornes», à l’image des Airbnb, Uber ou encore Blablacar. Mercredi, la délégation du Monaco Economic Board (MEB) a passé la matinée dans les locaux de Google Israël, à Tel Aviv, l’un des centres de développem­ent et de recherche les plus importants en matière de marketing, de technique, de recherche de financemen­t, de formation, de communicat­ion », égrène Fabrice Marquet. «Ces jeunes entreprise­s seront réunies dans un même espace, complète Martin Péronnet. Ça va créer une émulation, un esprit d’entraide. » Le 10 juillet, un premier jury de recrutemen­t sélectionn­era Hayim Fresko est un patron heureux. Les nouvelles technologi­es, ce n’est pas son truc. Son business à lui, c’est le café. Le gérant de la société Espresso Monte-Carlo a fait le voyage dans la « Startup Nation » pour vendre des capsules de son café  % naturel et torréfié de façon artisanale en Alsace. Grâce au MEB, il a décroché un rendez-vous avec un représenta­nt de Roladin qui n’est autre que la plus grande chaîne de pâtisserie au monde du géant du web. À côté de l’exposé d’insolentes réussites de sociétés israélienn­es, un intervenan­t a expliqué les raisons qui ont fait de ce petit pays la « Startup Nation ». Zvi Limon, de Magma Partner, en liste trois. Un, le capital humain «extraordin­aire»: « Les compétence­s techniques huit candidats, parmi les trente dossiers déjà déposés. Un second jury se réunira le 18 septembre. Fabrice Marquet et Martin Péronnet sont rentrés de Tel Aviv avec plein d’idées nouvelles dans leurs valises, afin de donner toutes ses chances à MonacoTech et d’accompagne­r le virage hi-tech de Monaco. en Israël. Idéal pour vendre du café. Le rendez-vous BtoB est allé au-delà de ses espérances : « C’est excellent, se réjouit Hayim Fresko. Il est très attiré par le nom “Espresso Monte-Carlo”. Au point qu’il envisage d’ouvrir des boutiques en Israël sous ce nom. » Une dizaine d’enseignes pourraient ainsi voir le jour en Israël. Une perspectiv­e qui fait dire au gérant de cette société monégasque créée voici dix-huit mois : «On est une “start” en attente du “up”. » et de management des hommes et des femmes s’expliquent par le niveau des université­s et le rôle majeur de l’armée», résume-t-il. Le service militaire obligatoir­e de trois ans est une formidable machine à sélectionn­er les esprits brillants et à les former. «C’est le meilleur système de RH au monde qui forge une force mentale hors du commun. » La technologi­e militaire, en outre, trouve aujourd’hui des terrains d’applicatio­n permanents dans le civil. Deux, la mentalité israélienn­e qui érige la liberté de penser différemme­nt et la persévéran­ce en valeurs premières. De plus, «L’échec est acceptable, souhaité. Il permet d’avancer. » Trois, l’argent : « 7 milliards de dollars seront investis cette année dans les startups. L’investisse­ment est friendly en Israël.» Autant de messages qui ont marqué les dirigeants monégasque­s. Quand ils n’ont pas bouleversé leur manière de penser.

 ?? (Photos A.C.) ?? Trente dirigeants monégasque­s ont découvert la recette du succès technologi­que israélien. Martin Péronnet et Fabrice Marquet ont multiplié les rendez-vous à Tel Aviv pour peaufiner leur incubateur.
(Photos A.C.) Trente dirigeants monégasque­s ont découvert la recette du succès technologi­que israélien. Martin Péronnet et Fabrice Marquet ont multiplié les rendez-vous à Tel Aviv pour peaufiner leur incubateur.
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