Nice-Matin (Cannes)

Dddddd Robots géants, claque visuelle

- C. C. C. C.

De Gérard Pautonnier (France, Belgique, Pologne). Avec Jean-Pierre Bacri, Arthur Dupont, Olivier Gourmet. Durée :  h. Genre : comédie dramatique. Notre avis : ★★

Dans une petite ville perdue au milieu de nulle part, le commerce de pompes funèbres d’Edmond Zweck (Olivier Gourmet) bat de l’aile. L’entreprise ne compte plus que deux employés : Georges (Jean-Pierre Bacri), le bras droit de Zweck, et Eddy (Arthur Dupont), un jeune homme encore novice dans le métier. Un beau matin, un mort pointe son nez... L’espoir renaît. Georges et Eddy sont chargés de mener le défunt jusqu’à sa dernière demeure. Mais, à la recherche du cimetière qui s’avère introuvabl­e, le convoi funéraire s’égare et le voyage tourne au fiasco. Pitch prometteur mais, en dépit d’un petit twist censé relancer le dernier acte, point de surprise à l’arrivée. Bacri fait donc son Bacri habituel, c’est-à-dire bougon et blasé. Un croque-mort dont le seul rêve est de se faire enterrer dans une tombe en forme de grande maison « pour que ceux qui passent devant se disent que ce mec-là n’a pas raté sa vie » . À ses côtés, Arthur Dupont est la jeune recrue, pas encore marquée par ce cynisme. Le binôme fonctionne et quelques-unes de leurs joutes verbales avec leur patron, un certain Olivier Gourmet, attirent l’attention. Du moins au début, avant que tout ne s’enlise. Tout le problème de ce roadmovie enneigé est de faire, au sens propre comme au sens figuré, du surplace. Le manque d’enjeu est criant et plombe un spectateur qui s’ennuie devant les situations convenues. De quoi laisser quelques regrets vu le soin apporté aux seconds rôles, dont Sam Karmann en prêtre atypique prêt à envoyer ses deux enfants de choeur chercher du secours à sa place par temps de chien, ou encore Philippe Dequenne, en frère du marié visiblemen­t attiré par la veuve. Petites touches d’humour noir salvatrice­s au sein de ce Grand Froid, dont le principal mérite est d’arriver à instaurer une petite atmosphère singulière. Mais n’est pas les frères Coen qui veut. Notre avis : De Michael Bay (USA). Avec Mark Wahlberg, Isabela Moner, Anthony Hopkins. Durée :  h . Genre : science fiction. Humains et Transforme­rs sont en guerre. Leur pionnier, Optimus Prime a quitté la Terre… Sauver notre monde sera la mission d’une alliance inattendue : Cade Yeager (Mark Wahlberg), Bumblebee, un Lord anglais (Anthony Hopkins) et un professeur d’Oxford (Laura Haddock). Clap de fin sur l’histoire d’amour entre Michael Bay et les Transforme­rs. Ce cinquième, et dernier volet donc, signé par le réalisateu­r avant de passer le flambeau, ne fait pas dans la demimesure. Le budget – entre  et  millions de dollars – est aussi colossal que les robots mis en scène. Le résultat se voit sur l’écran. Pendant  h , ces aliens sophistiqu­és s’en donnent à coeur joie, bourrinent et explosent tout sur leur passage, sur la terre comme dans les airs… dans le présent comme dans le passé depuis l’époque du mage Merlin… Rarement blockbuste­r n’aura été aussi spectacula­ire. Visuelleme­nt, le film est une pépite. Travail d’autant plus remarquabl­e que le réalisateu­r d’Armageddon brasse les univers tout en conservant une cohérence…. dans la forme tout du moins. Dans le fond, c’est un peu plus creux, confus aussi, avec des flashback assez lourdingue­s. Dopé à la testostéro­ne, ce Last Knight n’est pas avare en humour. Anthony Hopkins en Lord britanniqu­e excelle et son duo avec un drôle d’androïde majordome vaut le coup d’oeil. Un bon point à l’image du retour des figures phares de la saga : Mark Wahlberg dans le rôle-titre mais aussi Optimus Prime et son ami jaune Bumblebee. Equipe désormais accompagné­e de Laura Haddock, atout charme, dont le personnage aurait gagné à être plus développé. Petites errances au sein d’un montage ultra rapide (les plans de plus de trois secondes se comptent sur les doigts d’une main), ponctué de ralentis sur les scènes de guérilla, si possible au soleil couchant. L’éternelle marque de fabrique de Michael Bay. Pour le plus grand plaisir de ses fans et le désarroi de ses détracteur­s.

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Moyen Bon Excellent Chef-d’oeuvre ??
Navet Médiocre (Photo Laurent Thurin-Nal elzevir Films) Moyen Bon Excellent Chef-d’oeuvre

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