Nice-Matin (Cannes)

Arroyo combatif à la Fondation Maeght

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À quatre-vingts ans, Eduardo Arroyo reprend les gants. Le peintre espagnol, depuis toujours passionné par le noble art – sa bibliothèq­ue recèle 4 500 ouvrages sur la boxe – expose à la Fondation Maeght. Cette rétrospect­ive débute en 1965 et les tableaux les plus récents n’ont pas plus de quelques semaines. Dont l’un, Van Gogh sur le billard d’Auvers-sur-Oise, rend un drôle d’hommage à son modèle dont la dépouille est assortie de numéros. Comme on en voit dans les scènes de crimes, sur les pièces de boucherie ou dans l’inventaire des reliques de grandes figures catholique­s… Lui-même n’a pas toujours été en odeur de sainteté dans son pays. Faroucheme­nt hostile au franquisme, il continue de brocarder les dictatures. Dont celle exercée, selon lui, par Marcel Duchamp depuis sa Roue de bicyclette érigée en « ready-made » il y a un peu plus d’un siècle. Foin des installati­ons et des gestes conceptuel­s. « Je pense le plus grand mal du monde des arts», s’amuse Arroyo dont les formules définitive­s cachent un humour mordant. Il a du punch. «Je suis le dernier des Mohicans », dit l’artiste qui, cette fois, ne plaisante qu’à moitié. « Après l’exposition Penck, qui remontait jusqu’aux origines de la peinture, Arroyo raconte l’épopée de l’humanité », souligne Olivier Kaeppelin, le directeur de la Fondation Maeght. «Avec un soin particulie­r, mariant l’absurde et l’ironie.

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Eduardo Arroyo à la Fondation Maeght. Jusqu’au 19 novembre, tous les jours de 10 h à 19 h. Tarif : 15 €, 10 € pour les étudiants et -18 ans, gratuit pour les -10 ans. 623, chemin des Gardettes à Saint-Paul-de-Vence. Rens. 04.93.32.81.63.

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(Photo Jean-Sébastien Gino-Antomarchi) L’exposition, qui vient de débuter, se poursuit jusqu’au  novembre.

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