Nuits du Suquet : Misha Katz à la baguette!
La quarante-deuxième édition du festival se déroulera du 19 au 23 juillet dans une nouvelle note afin d’élargir « les champs du classique ». « C’est sur la colline du Suquet que bat véritablement le coeur de Cannes et je suis heureux parce qu’ici je suis chez moi », s’enthousiasme le chef d’orchestre Misha Katz qui prend cette année la direction artistique des Nuits du Suquet. Styles, sensibilités et tonalités diverses s’y marieront pour le plus grand plaisir des mélomanes qui se retrouveront sur le célèbre parvis de l’église NotreDame-d’Espérance. Misha Katz entend susciter des rencontres privilégiées entre les artistes et le public et faire partager ses passions. Il sera d’ailleurs lui-même à la baguette lors du concert inaugural le mercredi 19 juillet avec l’orchestre de Cannes, une soirée qu’il a tenue à partager avec Benjamin Levy le tout nouveau directeur de la formation. Deux chefs et un violoniste d’exception, Ilian Garnetz, pour un programme Bizet, Saint-Saëns et Mendelssohn, digne de cette soirée de gala placée résolument sous le signe du romantisme. Ce ne sera pas la seule nouveauté de ces Nuits puisque chacun des autres concerts sera précédé, à 19 heures, dans la cour du musée de la Castre, d’un prélude offert au public avec plusieurs lauréats de grands prix internationaux mais aussi des talents issus des conservatoires de notre région. Ainsi découvrira-t-on un pianiste prodige âgé d’à peine 12 ans Dmitry Ishkanov le 20 juillet, le violoniste d’origine sud-américaine David Castro-Balbi avec la pianiste Ekaterina Chernozub le 22 juillet, la soprano cannoise Cécile Lo Bianco accompagnée par Rémi Farrugia, le violoniste Roman Rechertkine et la pianiste Slava Guerkovitch le 23 juillet.
De Benny Goodman aux couleurs de Chagall
Côté concerts, au-delà de la soirée orchestrale inaugurale, c’est la musique de chambre qui sera mise en valeur, dans son expression la plus pure. L’on entendra le 20 juillet, à 21 heures, une prestigieuse formation, le Fauré piano quartet dont les membres complices de longue date conjuguent avec bonheur l’expressivité et une coloration originale qui seront à l’honneur dans des oeuvres de Malher, Brahms et dans une rare version des célèbres Tableaux d’une exposition de Moussorgski qui constitue une remarquable alchimie entre la sobriété de la version originale pour piano et le lyrisme de l’orchestration de Maurice Ravel. Samedi 22 juillet, c’est un hommage à Benny Goodman, le génial clarinettiste surnommé « The King of Swing » qui est proposé. Au carrefour des influences entre jazz et classique, de Beethoven à Gershwin en passant par Mozart, Milhaud, Poulenc (dont on entendra la Sonate pour clarinette créée par Benny avec Leonard Bernstein à Carnegie Hall), Rachmaninov et Piazzola, nous découvrirons le talent du clarinettiste Julien Milkis qui fut le seul élève de Benny Goodman qui sera en compagnie de la pianiste Potina Osetinskaya et du violoniste Mikhail Kopelman avec un final tout à la gloire de la musique américaine. Enfin dimanche 23 juillet, à 21 heures, le plus français des pianistes russes, le maître, Mikhaïl Rudy, qui a fait sien notre pays depuis quarante ans, sera au clavier pour exprimer toute sa passion et sa créativité dans un programme original qu’il a pensé autour de l’oeuvre de Marc Chagall réalisée sur le plafond de l’opéra Garnier à Paris, engageant un véritable dialogue entre peinture et musique, une conversation poétique et sensorielle portée par la conviction et la délicatesse de son jeu. Des soirées au coeur de Cannes et de toutes les émotions.