Olivier Bettati veut s’employer à la recomposition des droites
Ce vendredi, en marge de l’assemblée plénière du conseil régional à Marseille, les élus frontistes éliront leur nouveau président de groupe. Ce scrutin interne fait suite à la démission de Marion Maréchal-Le Pen. Trois candidats se sont déclarés : Franck Allisio, Frédéric Boccaletti et Marc-Etienne Lansade. Mais pas Olivier Bettati, qui est pourtant l’actuel premier vice-président du groupe FN à la Région. L’élu azuréen s’en explique. « J’étais devenu premier viceprésident du groupe par affinité politique et personnelle avec Marion Maréchal-Le Pen, dont je partage la vision de la recomposition des droites. Mais à partir du moment où elle n’est plus là, je préfère laisser la place à d’autres. Je ne brigue même plus de viceprésidence au sein du groupe, je siégerai comme simple conseiller régional. » Fort des 47,26 % qu’il a obtenus au second tour des législatives dans la 4e circonscription des AlpesMaritimes, récupérant notamment pas mal de voix venues de l’électorat des Républicains lors de ce second tour, Olivier Bettati n’entend pas moins s’atteler à cette fameuse « recomposition des droites » qui sous-tend son parcours depuis bientôt deux ans.
« Vieux clivages »
« Sur les trente-trois maires de la circonscription, deux seulement ont appelé à un front républicain contre moi, note-t-il avec gourmandise. C’est bien la preuve que les vieux clivages sont en train d’être battus en brèche. Là où l’on explique et où l’on n’est pas dans l’excès, des passerelles existent entre les différentes droites. Quand les maires des communes discutent avec leurs concitoyens, ceuxci leur parlent de tout sauf de front républicain ! » Lui espère donc « tendre des ponts entre toutes les droites non compatibles avec Macron », qu’elles trouvent leurs racines chez Les Républicains, au FN, à Debout la France ou au CNIP. « On assiste aujourd’hui à la réinstallation du fossé qui existait autrefois entre l’UDF et le RPR. Les Républicains de Wauquiez s’apparentent au RPR de Chirac et franchement, il n’existe pas d’énormes différences entre Marion Maréchal-Le Pen et Eric Ciotti, par exemple. » Pour l’élu divers droite, ex-UMP devenu depuis deux ans compagnon de route du FN, tout en étant hostile à la ligne anti-euro, « les débats cruciaux de demain qui vont rescinder la politique ne seront pas économiques mais sociétaux» et toucheront aux questions sécuritaires et migratoires.
« Une terre propice »
« Le moment est donc venu que tout le monde se parle à droite, estimet-il. Je reconnais au moins ce mérite à Emmanuel Macron d’avoir amorcé une recomposition totale du paysage politique qui va exclure les extrêmes. Et les Alpes-Maritimes sont une terre particulièrement propice à cette recomposition. » Il ne le dit pas, mais Olivier Bettati n’a pas forcément envie de ferrailler contre le nouveau président de la Région, Renaud Muselier, avec lequel il partage une vieille amitié, préférant concentrer ses flèches sur Christian Estrosi, devenu le symbole de la coopération macroniste. Avec probablement en tête, même s’il élude pour l’instant la question, l’idée d’une possible bataille pour la mairie de Nice en 2020, qu’il pourrait livrer aux côtés d’Eric Ciotti. Une fois les droites recomposées…