Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL « Ne pas avoir de complexe » Echos

Adrien Tameze a rejoint le Gym cet été. En stage à Divonne-les-Bains avec le groupe, le milieu de terrain de 23 ans évoque son intégratio­n et son souhait de s’imposer dans l’élite

- PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE­R ROUX

A23 ans, Adrien Tameze a signé un contrat de longue durée avec le Gym. Preuve que le club azuréen porte en très haute estime le potentiel de l’ancien Valencienn­ois, pro depuis seulement deux saisons et passé par six mois de chômage en 2014. Un garçon dont l’intégratio­n au collectif rouge et noir semble se dérouler sans accroc. Buteur pour son premier match avec la tunique azuréenne, dimanche face à Nyon (4-0), le natif de Lille n’a pas perdu de temps. Hier, à Divonne-les-Bains, où le stage de préparatio­n touche bientôt à sa fin, le milieu de terrain est revenu sur son baptême réussi dans une équipe dont le profil technique a conduit à sa signature et colle à sa vision du foot.

Adrien, comment se passe votre intégratio­n ?

Pour l’instant, c’est top, tout se passe bien. Il est plaisant de vivre dans ce groupe où il y a pas mal de jeunes. J’ai la même philosophi­e que le club, qui est tout le temps tournée vers le jeu. C’est donc plus facile de s’intégrer. Ce qui m’a étonné c’est d’avoir l’impression, des fois, à table, d’être là depuis plusieurs années. On reste h, h pour discuter. Après le repas, on fait souvent des jeux où quasiment tout le groupe participe.

Avec quels joueurs êtes-vous proche ?

Il y a Alassane (Plea) que je connais depuis tout petit. On a joué ensemble un an en  ans Fédéraux (à Wasquehal). Je m’entends bien aussi avec Valentin Eysseric et « JV » Makengo avec qui je suis en chambre.

Quel joueur vous fait la meilleure impression ?

Mon pote Alassane (rire). Ça faisait un moment que je ne m’étais pas retrouvé avec lui sur un terrain. Le voir revenir (après sa blessure au genou) m’a fait plaisir et il démontre tout son talent. A  ans, il était déjà en avance sur les autres techniquem­ent mais pas aussi complet.

Vous avez réalisé une belle première face à Nyon…

C’était un bon match parce qu’on a réussi à produire du beau jeu. Pendant les  minutes où j’ai joué (en seconde période) ,ona quasiment eu la balle tout le temps. J’ai marqué un but et comme ça ne m’arrive pas souvent je suis content (rire).

Une première réalisatio­n précieuse pour le moral…

C’est toujours bien d’être décisif dans le foot moderne, de marquer. Ça fait plaisir et ça m’a permis de me mettre en confiance.

Votre associatio­n dans l’entrejeu avec Jean-Victor Makengo s’est avérée prometteus­e…

Oui et ça me plairait de continuer à jouer avec lui. « JV » c’est quelqu’un que j’aime bien, on est arrivé en même temps au club cette année. C’est la première personne avec qui j’ai parlé. Maintenant, que ce soit lui, Vincent (Koziello), Seri ou un autre, j’ai une connexion avec tout le monde.

Lucien Favre est-il ce coach à part que l’on présente ?

Il y a des similitude­s sur certains points avec Faruk Hadzibegic (son entraîneur à Valencienn­es la saison dernière) au niveau de la rigueur et de l’exigence. Maintenant, le coach Favre est beaucoup plus axé sur la tactique. Pour lui, c’est quelque chose d’important. Ça me permet d’élargir ma palette. Il me parle beaucoup pour que j’intègre son projet. A Nice, la philosophi­e n’est pas la même qu’à Valencienn­es où on faisait le jeu mais pas contre toutes les équipes. Face aux gros de Ligue , on jouait plus défensif. Ici, on s’adaptera moins à l’adversaire.

Quel regard portez-vous sur Dante et Balotelli ?

Je n’ai pas été impression­né même s’ils sont des joueurs importants du groupe. Un mec comme Dante, hier à l’entraîneme­nt (lire mercredi), n’a jamais cessé de nous encourager pour qu’on soit à fond. Le côtoyer permet de prendre de l’expérience. Il a une grande carrière. Balotelli, dans un autre contexte, est tout aussi important. Il est là pour nous réunir, nous faire avancer. On n’est pas trop spectateur, au départ, quand on les voit s’entraîner ? C’est vrai que ça fait bizarre parce que ce sont des joueurs que je voyais à la télé petit. Je suis heureux de pouvoir évoluer avec eux pour progresser. Mais à l’entraîneme­nt, il ne faut pas être spectateur. On fait le même métier. Pour moi, ce sont des collègues de travail.

Un but et une passe décisive en  matches avec Valencienn­es. Devenir davantage décisif est-il un axe de travail ?

J’aimerais me montrer plus décisif, mais ce n’est pas un objectif pour lequel je vais me rendre malade. Je ne me suis pas fixé des stats à atteindre cette saison.

On vous imagine impatient de découvrir la Ligue des champions ?

Elle fait rêver tous les joueurs de foot. Quand on commence une carrière, c’est pour jouer ce genre de compétitio­ns. Si on n’intègre pas les poules cette année, ce ne sera pas un échec pour moi. Je m’inscris sur le long terme à Nice. Et si cela ne se fait pas cette année, j’espère que ça sera pour les saisons futures.

Quelle équipe européenne vous fait rêver ?

Je n’ai plus forcément d’équipe dont je suis fan, comme pendant ma formation. Aujourd’hui, je regarde surtout la qualité de jeu, les tactiques. Mais quand j’étais petit, j’aimais bien le Barça. Désormais, j’aimerais bien les rencontrer (rire).

Cyprien, méconnu il y a peu, a explosé l’an dernier. Est-il l’exemple à suivre ?

Bien sûr. Il a un peu le même parcours que moi puisqu’il arrivait aussi de Ligue . Il a été performant rapidement et j’aimerais bien faire la même chose. Je pense qu’il ne faut pas avoir de complexe. Le groupe est tellement solidaire que je crois d’ailleurs que mes premiers Mouez Hassen est prêté à Châteaurou­x (Ligue ) pour une saison sans option d’achat. Le gardien de  ans était barré par Yoan Cardinale et Walter Benitez. Hassen est sous contrat avec Nice jusqu’en juin . La préparatio­n du Gym se poursuit à Divonneles-Bains, où l’équipe a pris ses quartiers depuis le er juillet. Les Aiglons disputent ce soir leur deuxième match amical (après la victoire contre Nyon dimanche -) contre le Servette Genève (e du dernier championna­t de D suisse) à h.

matches vont bien se passer. Je n’aurai pas la pression du passage Ligue -Ligue . C’est aussi ce qui explique que Wylan n’a pas eu de complexe à son arrivée.

Malgré votre jeune âge, vous dégagez une certaine maturité…

Je pense que j’ai beaucoup appris de mes expérience­s personnell­es. J’ai perdu mon père assez tôt (à  ans) et dans certaines situations vous devez vous responsabi­liser. Ma mère m’a mis avec mes deux frères au foot. On a aimé ça tout de suite. Elle nous a aussi aidés à l’adolescenc­e. Mon idéal de vie, aujourd’hui, pour la remercier de tout ça, c’est d’améliorer son quotidien. Pensiez-vous que le foot pro était inaccessib­le pendant vos six mois de chômage (en ) ? Il y a eu des périodes où j’ai douté. Six mois, c’était long. A quoi on se raccroche ? A sa famille, aux amis proches, qui ont toujours été derrière moi et m’ont soutenu. Et puis j’ai toujours pensé que c’était footballeu­r pro qu’il fallait que je fasse dans ma vie. J’ai aussi repensé aux erreurs faites et à ne pas reproduire si j’avais la chance de trouver un nouveau club. Avoir été au chômage a été un mal pour un bien.

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(Photo Yannick Faraut / OGC Nice médias) Tameze est un joueur technique et qui ne se cache pas dans les duels.

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